Dans une conférence de presse tenue hier au siège du parti à El Mouradia, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdelmadjid Menasra, a regretté l'alarmisme du premier ministre au sujet de la situation financière du pays. «C'est bien de tenir un discours de vérité. Mais dire la vérité ne veut pas dire faire peur aux Algériens. L'intimidation est contreproductive», a estimé Menasra. Le chef de file du MSP, qui a évoqué la participation du parti aux élections locales, n'a néanmoins pas caché sa désillusion quant à la transparence de ce scrutin. «Le pouvoir est revenu aux vieilles méthodes de fraude et il ne se sent même plus obligé de respecter les formes et truquer intelligemment les élections comme il l'a fait à un certain moment. Nous avons constaté cette flagrante fraude lors des dernières législatives. Mais, nous participons parce que c'est la seule manière de contrecarrer les semeurs de désespoir. C'est le sens que nous donnons à notre militantisme pour l'émancipation de l'Algérie», a-t-il déclaré. Ainsi, le MSP, troisième force politique après les deux partis au pouvoir, le FLN et le RND, participe avec 720 listes pour les élections des assemblées populaires communales (APC) et 47 listes pour les assemblées populaires de wilayas. Et de s'exclamer : «Ils ne peuvent même pas se soumettre aux règles du jeu dans la moitié des circonscriptions électorales ! Nous voulons aider à la sortie de crise mais, nous ne voulons pas être associés par le fait du prince. Il faut que cela soit par un mandat du peuple». Menasara a enfin appelé à respecter la volonté populaire. «C'est la fraude qui a discrédité les élections aux yeux des électeurs et engendré les records d'abstention de ces dernières années. Pire encore, nous l'avons constaté lors de la confection des listes électorales pour le scrutin de novembre prochain, les Algériens ne sont plus motivés pour candidater. Et, la seule manière de réconcilier les électeurs avec l'urne, c'est de respecter leur choix», a-t-il conclu.