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Kiosque arabe
Al-Azhar, forteresse du dogmatisme
Publié dans Le Soir d'Algérie le 09 - 10 - 2017


Par Ahmed Halli
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Comme il fallait s'y attendre, Al-Azhar n'a pas raté l'occasion de rappeler son indépendance au Président Sissi, même au prix d'une grossière manipulation religieuse, digne des esprits les plus rétrogrades. Tout a commencé à la fin du mois dernier, lorsque le Président Sissi a commenté les résultats du dernier recensement de la population égyptienne, qui a doublé en trente ans. Sans donner de chiffres précis, mais avec des accents dramatiques éloquents, le chef de l'Etat égyptien a relevé surtout une dimension ignorée de l'évolution démographique : l'augmentation des mariages précoces. Sissi avait interpellé la société, les parents égyptiens, déplorant que des petites filles soient jetées dans des lits conjugaux à un âge où elles doivent encore aller en classe. Et voilà que le recteur d'Al-Azhar répond à ces préoccupations et à cet appel quasi solennel par une pirouette digne des tartufferies érigées en dogme officiel par la dynastie omeyyade. Quelle réplique est alors sortie de la bouche de cheikh Tayeb, le conducteur obscurantiste qui refuse de faire avancer le char Azhari, en dépit des appels à renouveler le discours religieux ? Il n'y a aucun texte dans le Coran ou dans la Sunna qui autorise ou proscrit le mariage des mineures, car on est bien dans le féminin, le masculin étant non concerné.
Une réponse de normand qui dit que faute d'injonction ou de prescription claires concernant le mariage des fillettes, le choix est laissé à la libre appréciation du «croyant», ou le mâle en rut si vous préférez. Ce qui revient pour le cheikh Tayeb, qui se présente comme l'ardent défenseur du «juste milieu» (allez savoir où il le situe), à avaliser le mariage précoce que condamne la morale, avant Sissi. C'est ainsi qu'on arrive à annihiler les règles morales sous prétexte d'absence de textes religieux clairs autorisant ou interdisant tel acte ou tel méfait, pour être plus exact. Un croc-en-jambe sans doute destiné en intention à Sissi mais qui fait trébucher l'Islam, lorsque des croyants sincères veulent le remettre en marche avant. Le diable qui se fait lapider du côté de La Mecque doit être en proie, ces jours-ci, à des accès d'hilarité irrépressibles, en voyant la religion, théoriquement sans clergé, se faire bafouer par ses clergymen. Quand on sait l'influence d'Al-Azhar sur la société égyptienne, il est à craindre que le chiffre des mariages de fillettes impubères n'explose au prochain recensement, au lieu de baisser. Tout cela, parce que de vieux bonzes désœuvrés se sont offert un jour le caprice de légiférer sur tout, de décider de tout, et de baliser le chemin des musulmans selon leurs propres critères.
Ce sont ces théologiens maléfiques, appelés souvent «fuqaha al-salatine» (théologiens de cours, ou de princes) qui sont remis actuellement au goût du jour par des cheikhs plus soucieux de célébrité que de respectabilité. Et comme ces cheikhs en mal d'audience veulent une certaine notoriété, même au mépris de la raison, revoilà des textes enfouis, quasiment sataniques. Ici, c'est la plantureuse Haïfa Wahbi qui est invitée à donner le sein à son employé de maison, afin qu'il la considère comme sa mère et qu'il puisse éviter le péché de promiscuité (Alkhilwa almouharama). Une fatwa qui a eu pour effet immédiat d'inciter plus d'un chroniqueur à choisir le métier de majordome, pour avoir une chance de se faire embaucher. Là, c'est l'odieuse fatwa du «coït de l'adieu», remise en vogue il y a peu par un imam marocain, qui devait avoir des gènes de tabor pour avoir un coup de chaud devant une épouse défunte. Un théologien d'Al-Azhar que la chose devait travailler s'est risqué à reprendre la fatwa à son compte, et lors d'une émission très populaire sur une chaîne satellitaire. Or, ce qu'on ne pardonne pas à ces fossoyeurs à l'envers, c'est justement de travailler, si j'ose dire, sur du concret, de brandir tel ou tel théologien comme source avérée et crédible.
Le crime des théologiens musulmans, à travers les siècles, c'est d'avoir traité ces textes, hallucinants par endroits, comme s'ils n'existaient pas, au lieu de les supprimer purement et simplement. C'est cela la rénovation de l'Islam, sa modernisation, au lieu du piteux programme intégriste qui se donne pour objectif d'islamiser la modernité, ou mieux, de la «wahhabiser». C'est contre cette modernisation que l'institution religieuse, forteresse du dogmatisme, a entrepris d'ignorer systématiquement les appels à se réformer, et en choisissant l'immobilisme. Le choix de l'immobilisme a conduit cheikh Tayeb à laisser la porte ouverte au viol de l'innocence que constitue le mariage des fillettes, sous prétexte qu'aucun texte ne l'interdit. Faux, affirme le penseur Islam Behaïri, qui remet en cause la vétusté et la confusion du patrimoine religieux, et dénonce régulièrement le refus d'Al-Azhar d'exorciser ses vieux démons. Interrogé sur la position du cheikh Tayeb vis-à-vis du mariage précoce, le penseur a affirmé qu'au contraire, le Coran interdit ce genre de mariage puisqu'il exige que la mariée ait l'âge de raison. L'institution religieuse et ses cheikhs ne sont plus à même de rénover le discours religieux puisqu'ils sont trop occupés par le combat qu'ils mènent contre l'avènement de l'âge des lumières.
Islam Behaïri rappelle que les partisans du mariage précoce défendent «ce viol légal pour le plaisir», en arguant que le Prophète avait épousé Aïcha, alors qu'elle n'avait que neuf ans, ce qui est absolument faux, a-t-il souligné. Cible privilégiée des «bonzes» d'Al-Azhar, le penseur égyptien a reçu le soutien inattendu de la très conservatrice théologienne Souad Salah, qui a déclaré «haram» le mariage précoce. Seulement, être du même avis que Souad Salah n'est pas très flatteur, sachant que la professeure de théologie comparée peut dire une chose et son contraire dans la même journée.


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