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Kiosque arabe
L'EI et le «Parti de la mosquée»
Publié dans Le Soir d'Algérie le 29 - 05 - 2017


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Il serait sans doute intéressant de se pencher sur le nombre de prénoms «Oussama» qui sont apparus dans les registres d'état civil arabes(1), après les attentats du 11 septembre et l'invasion de l'Afghanistan. Juste pour dire qu'il ne faut pas trop se fier aux cris d'indignation qui jaillissent çà et là pour condamner les attentats terroristes commis dans le monde au nom de l'Islam. Trop souvent, hélas, ces musulmans sincèrement indignés, parce que pacifistes, retournent, une fois l'émotion dissipée, à leur conviction tout aussi sincère qu'ils sont la crème de l'humanité. Que les auteurs des crimes commis en leur nom sont des égarés mal instruits de leur religion et sûrement manipulés par le Mossad et autres services plus ou moins secrets occidentaux. Puis, ils se replongent dans la lecture des hadiths authentifiés par qui de droit et dans la récitation de versets du Coran qu'ils interprètent selon la même grille que les tueurs. Et pour ces musulmans modérés, qui seraient majoritaires en voix selon les spécialistes, les exégètes stipendiés et les télé-prêcheurs ont élaboré une réponse incantatoire : «Ce ne sont pas des musulmans, et l'Islam n'a rien à voir avec leurs actes.» Amen ! En attendant, ces protestations d'innocence d'où suintent des relents de mauvaise foi n'arrêtent pas la furie des assassins.
On peut faire encore mieux dans ce domaine, lorsqu'en plus de la foi inébranlable en l'excellence et la primauté de sa religion, on dispose du pouvoir de punir et d'exercer des représailles. Telle a été la riposte du Président Sissi qui a ordonné à son aviation de bombarder la région frontalière de Derna, dans l'est de la Libye, sous contrôle des milices islamistes. Les autorités égyptiennes, plus que sensibles au complot étranger, affirment que les terroristes opérant dans le Sinaï auraient été entraînés dans les camps islamistes de Libye. Sauf qu'il est démontré depuis plusieurs années, que les terroristes aussi présents dans le Sinaï que le sont les fondamentalistes en Kabylie et comme eux nourris de la même idéologie. Les Coptes d'Egypte, régulièrement endeuillés par des attentats sanglants, et qui «ne se sentent plus en sécurité», n'ont pas épargné d'ailleurs le Président Sissi, qui «rendra des comptes au ciel», selon un proche des victimes. Comme il fallait s'y attendre, Al-Azhar a condamné l'attentat de Minyeh et a dénoncé un «complot» visant à porter atteinte à l'Egypte. Réplique immédiate du penseur réformiste Islam Behaïri(2) qui a imputé la responsabilité du massacre à Al-Azhar et à son recteur, qui ont refusé d'excommunier Daesh et considèrent les chrétiens comme des «kouffars».
Islam Behaïri est revenue sur sa revendication majeure, à savoir expurger le patrimoine islamique d'œuvres contestables comme les recueils de Boukhari (7 563 hadiths), et Mouslim (4 000 hadiths). Sur ce sujet, et commentant le texte d'un «cheikh» qui lui déniait le droit de parler des hadiths, comme Al-Azhar l'a fait pour Behaïri, notre confrère Hassan Al-Attar s'attache au cas Abou-Horeïra. Il relève que la majorité des hadiths validés par les deux théologiens sont rapportés par le compagnon Abou-Horeira qui a suivi le Prophète pendant trois ans. Selon l'encyclopédie de référence, élaborée par un certain Baqi Ibn-Moukhalid, Abou Horeira, mort en 57 (H), aurait entendu environ 5 374 hadiths émanant du Prophète.
Sachant que l'homme ordinaire est sujet aux oublis, comment Abou-Horeira a réussi à apprendre en trois ans 5 374 hadiths, sans en oublier aucun, alors que seuls les prophètes ont ce privilège ? Sachant que les dynasties omeyyade puis abbasside ont été une période faste pour la fabrication de hadiths, combien de faux ont été répertoriés dans les deux recueils publiés près de deux siècles plus tard ? s'interroge Hassan Al-Attar. Une question que ne pose pas Islam Behaïri qui rejette d'un bloc les deux recueils et de s'en tenir au seul Coran et à sa saine lecture.
Un autre point de vue aussi objectif et intéressant, celui du chercheur et blogueur irakien Suleiman Youssef Youssef, qui affirme, a contrario des antiennes établies, que Daesh est un produit islamiste (pour ne pas dire musulman). Il souligne que dans les pays arabes et musulmans, les systèmes éducatif et culturel sont orientés vers le renforcement de l'identité religieuse, au détriment de l'identité nationale. C'est la politique suivie par les gouvernements afin de satisfaire les islamistes et de se prémunir contre l'accusation d'étouffer la culture islamique et de marginaliser l'Islam. Ces gouvernements ont fait tant et si bien qu'ils ont créé un parti non légalisé, le «Parti de la mosquée», qui est devenu le parti le plus populaire et le mieux implanté dans les sociétés musulmanes. Nous sommes confrontés, ajoute le chercheur, à des systèmes éducatifs qui glorifient les conquêtes et les guerres islamiques et encouragent l'intolérance et la violence. Parmi ces leçons assénées, le mépris pour les autres religions, s'appuyant sur l'idée que l'Islam est la «vraie religion» à l'exclusion des autres, et que seuls les musulmans sont des croyants. L'inoculation de ces idées, prônant la haine des autres, dans la tête des élèves les incite à s'enrôler dans les organisations fondamentalistes et djihadistes.
Sinon, comment expliquer autrement le fait que Daesh ait réussi à attirer et à enrôler toutes ces cohortes innombrables de musulmans issus de divers pays et de divers milieux sociaux ? Sans compter, ajoute Suleiman Youssef Youssef, que l'organisation terroriste bénéficie de préjugés favorables, et même de sanctuaires dans les diverses régions arabes et musulmanes. De tout cela, il ressort clairement que Daesh n'est pas né du vide ni venu d'une autre planète, avec sa sauvagerie et ses excommunications, et n'est pas un phénomène étranger à l'histoire arabe et musulmane, conclut le chercheur. Et si vous doutez du bien-fondé de ces propos, inutile de tendre l'oreille vers les minarets, durant ce Ramadhan, gardez simplement vos fenêtres ouvertes. Et laissez entrer le «Parti de la mosquée» !
A. H.
1) En 2016, une famille de Nice a eu l'idée bizarre et atroce d'appeler son nouveau-né Mohamed Merah, du nom du terroriste qui avait assassiné plusieurs personnes à Toulouse.
2) Un tribunal du Caire devait statuer hier sur une plainte d'Al-Azhar demandant que le penseur soit interdit de toute apparition à la télévision. D'ores et déjà, après l'arrêt de son show dur «Al-Kahéra Oual Nass», il anime une émission, «Islam libre», sur une radio du Caire (Mega FM 92.7).


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