De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari Les préparateurs de la 42e Conférence de soutien au peuple sahraoui réalisent un coup historique pour ce rassemblement mondial en faveur du Polisario et de la RASD. Tout d'abord parce que la manifestation se déroule en France dont la diplomatie est traditionnellement hostile à la cause du peuple des ténèbres, la doctrine Giscard... Ensuite parce que le panel des personnalités invitées est de tout premier ordre tant au pan politique, du droit que du prestige dont elles jouissent dans les différentes enceintes où se disent la cause des opprimés, la légalité, les droits humains et la défense des ressources naturelles des pays colonisés. Le Sahara occidental étant un exemple-type. Parmi elles Gilles Devers qui a bataillé dur pour faire annuler les accords agricoles Maroc-Union européenne qui englobaient le Sahara occidental. Les magistrats de Luxembourg-City ont été vraiment à la hauteur dans cette affaire et ont dit le droit, rien que le droit, tout le droit. Giles Devers, barreau de Lyon, n'a jamais caché sa satisfaction d'avoir contribué à ce que justice soit rendue au peuple sahraoui. Francesco Bastagli, ex-représentant spécial de l'ONU auprès de la Mission des Nations-Unies pour un référendum au Sahara occidental (Minurso), défenseur Ingrid Metton, avocate des prisonniers de G'deim Izik, Jytte Guteland, présidente de l'Intergroupe «Paix pour le peuple sahraoui» au sein du Parlement européen, Paloma Lopez, eurodéputée, Jean-Paul Lecoq, député, maire français et ardent combattant pour la liberté des Sahraouis et leur droit à l'autodétermination ainsi, évidemment, que Pierre Galand, président des réseaux mondiaux de soutien au peuple sahraoui seront, tous, activement présents à Vitry-sur-Seine. Les thèmes retenus pour les débats ne laissent pas l'ombre d'un doute sur la nature coloniale de la présence marocaine au Sahara occidental. (Construction de l'Etat sahraoui en exil, ressources naturelles, droits de l'Homme et éclairages politiques)... Pour autant, l'importance de cet Eucoco présente un intérêt particulier cette année vu qu'il se déroule à la veille de la réunion Union européenne-Union africaine et de laquelle le Maroc et certains lobbies français, favorables à l'expansionnisme de Rabat, veulent exclure la République arabe sahraouie, membre de plein droit de l'organisation africaine. Les informations glanées, ici, à Bruxelles et distillées par des gorges profondes traditionnellement sourcées à la bonne fontaine, excluent, cependant, cette hypothèse. La commissaire européenne chargée des relations extérieures, Federica Mogherini, a déjà indiqué que «le Sahara occidental est un territoire autonome». Façon de se conformer à la légalité internationale et surtout à la décision de justice européenne... Vitry-sur-Seine est une étape importante dans le long chemin des Sahraouis vers leur indépendance. Les organisateurs ont aussi prévu, lors ce rassemblement, une présence à l'Assemblée nationale française et à la prestigieuse Sorbonne. Les travaux de la 42e Eucoco se dérouleront les samedi 21 et dimanche 22 à La Halle des Sports - rue Pierre et Marie-Curie à Vitry-sur-Seine... La voix des Sahraouis se fera entendre en France, c'est certain. Paroles de farouches militants et militantes de l'Association des amis de la République sahraouie (Aarasd), de l'Association française d'amitié et de solidarité avec les peuples d'Afrique (Afaspa), du Comité pour le respect des libertés et des droits humains au Sahara occidental (Corelso), d'enfants réfugiés du monde/pays de Loire, de l'Association «Un camion-citerne pour les Sahraouis», communauté sahraouie en France (ACSF), femmes sahraouies en France (ASPS), solidarité lorraine avec le peuple sahraoui, Sahara occidental libre, Comité de jumelage Gonfreville, Blain accueil enfants sahraouis (Baes), plate-forme de solidarité avec le peuple sahraoui ont apporté une contribution précieuse pour la réussite de l'événement. Emmanuel Macron entendra-t-il de France, de son pays, l'appel à l'organisation d'un référendum au Sahara occidental ? Les plus optimistes disent qu'il y a des chances vu que l'actuel locataire de l'Elysée n'est pas, à l'instar de Giscard ou de Sarkozy, pris à la gorge par les lobbies d'affaires franco-marocains. Vitry-sur-Seine marquera peut-être le début de la fin du martyre du peuple sahraoui.