En campagne électorale, avant-hier jeudi, à Béjaïa, pour les élections locales (APC/APW) du 23 novembre, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a dressé un tableau noir de la situation politique, économique et sociale qui prévaut dans le pays. Devant les sympathisants et les militants de son parti, Louisa Hanoune s'est violement attaquée aux partis au pouvoir tout en exprimant ses vives inquiétudes quant à la politique d'austérité décidée par le gouvernement qui, a-t-elle souligné, constitue «un grand danger et une grave menace pour la stabilité du pays». Fustigeant ce qu'elle qualifie de politique «de paupérisation» de la population, Louisa Hanoune a estimé que «la détérioration des entreprises et du secteur public depuis la récession économique en 2015, a contribué à la baisse du pouvoir d'achat du citoyen et au recul des acquis sociaux». Dans la foulée, la SG du PT a dénoncé les réductions budgétaires qui ont touché des secteurs aussi vulnérables tels que l'éducation et la santé. Louisa Hanoune a critiqué sévèrement la nouvelle loi de finances 2018 proposée par le gouvernement qui, a-t-elle souligné, «même une politique de classe». «Le gouvernement mène une politique de classe au service des nouveaux riches, pour preuve, l'exonération fiscale qui ne touche pas tout le monde mais juste l'oligarchie», a signalé la SG du PT. Louisa Hanoune juge le nouveau projet de loi de finances comme «une sanction contre le peuple». Pour faire face à la crise actuelle, Louisa Hanoune propose, au lieu, dit-elle, «de plonger un peu plus dans le désespoir le citoyen, le recouvrement de 12 500 milliards de dinars d'impôts impayés et 8 700 milliards de dinars de prêts non remboursés». «Avec ces milliers de milliards de dinars récupérés, nous aurons de quoi élaborer plusieurs budgets de fonctionnement et faire face à la crise», a déclaré Louisa Hanoune, tout en réaffirmant son opposition à «toute amnistie fiscale». «L'amnistie fiscale est un crime contre le peuple, a martelé Louisa Hanoune, tout en dénonçant aussi «les augmentations des prix des carburants de 6 DA pour l'essence et de 2 DA pour le gasoil» prévues dans la nouvelle loi de finances, selon elle. «Ces augmentations auront des conséquences non seulement sur les simples citoyens propriétaires de véhicules mais, conduiront inévitablement à d'autres augmentations des prix d'autres services, à l'instar du transport, des produits agricoles etc.», alerte Louisa Hanoune. La SG du PT n'a pas manqué dans son discours de campagne électorale, d'apporter son soutien aux travailleurs de Cevital, «mobilisés pour défendre leur outil de travail», dit-elle. «Les travailleurs de Cevital sont dans le juste. Notre parti défend l'ensemble des travailleurs du secteur public et privé. Il est à rappeler que la loi et tous les textes doivent s'appliquer à tout le monde, sans distinction d'autant plus que la constitution algérienne criminalise la discrimination. Le gouvernement dit encourager l'investissement national, il faut arrêter cette dérive et cette mascarade, car il ne doit pas opter pour cette politique de deux poids deux mesures. Les règles doivent s'appliquer partout et pour tous, de la même façon et encourager les véritables investisseurs créateurs de richesses et d'emplois. Dans notre parti, on veille au respect des droits sociaux et syndicaux des travailleurs, mais on combat l'oligarchie et les prédateurs du foncier et ceux qui détournent les deniers publics», a martelé Louisa Hanoune .