Par Malika Boussouf [email protected] Le festival d'Alger pour le film engagé, qui participe, depuis 8 ans, à maintenir le regard et les consciences éveillés sur les injustices et autres sévices imposés à une part de l'humanité, a, dès hier, ouvert ses portes avec 3 films, tous triés sur le volet, histoire de faire garder à la manifestation sa qualité intrinsèque. «On peut dire que cette édition est dédiée à la mémoire de Fanon», m'a confié Ahmed Bedjaoui, coanimateur du festival, avec Zehira Yahi, sa commissaire. 26 longs et courts métrages sont au programme à la salle El-Mouggar puis le lendemain, dans la matinée, à la Cinémathèque d'Alger. Pour un temps trop court, hélas, ces deux lieux qui continuent à entretenir une part de vie culturelle reprendront du souffle grâce au bon cinéma et aux amateurs du 7e art qui n'en demandaient pas plus. Toutes les prestations, projections, tous les débats en présence des réalisateurs et tables rondes seront proposés gracieusement au grand public. Pour mieux coller à l'actualité et rester au cœur du débat, des personnalités comme Alice Cherki, Manthia Diawara, professeur de cinéma à New York University, Abdenour Zahzah, réalisateur, Mehdi Lallaoui, auteur et réalisateur qui a beaucoup travaillé sur la guerre d'Algérie, ont été invitées. L'actualité impose de nouveau le regard de cet homme dont on aurait espéré, au moment où il consignait ses réflexions sur les pratiques hautement condamnables, qu'elles pèseraient un jour sur le comportement humain pour en atténuer la brutalité et la sauvagerie. La deuxième table ronde prévue pour le 6 décembre, à 10 heures, à El-Mouggar, aura pour thème : «le traitement de l'histoire contemporaine dans l'écriture filmique». Pour en parler, le festival a convié David Murphy, professeur d'études postcoloniales, auteur d'articles et de livres sur le cinéma algérien ; Ahmed Rachedi, réalisateur ; Cheikh Oumar Sissoko, réalisateur et secrétaire général de la Fepaci, la Fédération panafricaine des cinéastes ; Fouad Soufi, historien, et la réalisatrice Naïs Van Laer, auteure du documentaire Vivre avec son œil sur le photographe Marc Garanger.