Une premi�re dans les annales de la justice alg�rienne. La lecture de l'arr�t de renvoi d'une affaire inscrite en session criminelle a dur� plus de sept heures. C'�tait hier, au niveau du tribunal criminel pr�s la cour d'Alger, � l'occasion de la tenue du proc�s de l'affaire de Bachir Frik, l'ex-wali d'Oran qui �tait � la t�te de la capitale de l'Ouest du pays de juillet 1994 � juillet 1997. Le document volumineux de deux cents pages renferme aussi bien les griefs retenus contre les pr�venus par la chambre d'accusation que les diff�rents m�morandums adress�s par les avocats de la d�fense aux diff�rentes instances judiciaires en charge de ce dossier. En somme, pour cette premi�re journ�e, la quasi-totalit� du temps a �t� accord�e � la lecture de l'arr�t de renvoi, une proc�dure, "qu'il faut imp�rativement respecter pour �viter que l'une ou l'autre partie l'exploite pour contester le verdict qui sera rendu public." Cela �tant, apr�s les formalit�s d'usage, soit la confirmation de la pr�sence des mis en cause et le tirage au sort des membres du jury, la pr�sidente du tribunal invite le greffier � proc�der � la lecture de l'arr�t de renvoi. Il est 11 heures et un silence religieux s'abat dans la grande salle d'audience se trouvant au deuxi�me �tage de l'�difice. Parmi l'assistance, on y trouve beaucoup de robes noires mais �galement un grand nombre de journalistes venus assister au proc�s. Bachir Frik et quatre autres pr�venus sont surveill�s de pr�s par des brigadiers de la S�ret� nationale. Dans la salle, il n'y avait pas seulement des policiers. La pr�sence de gendarmes �tait �galement significative. Une proc�dure qualifi�e de "normale", lorsqu'il s'agit d'affaire relevant des assises. Parmi les avocats de la d�fense, on peut citer plusieurs noms connus aupr�s du barreau de la capitale. Mokrane A�t Larbi, Miloud Brahimi et m�me des avocats inscrits au barreau de l'Ordre des avocats d'Oran ont marqu� de leur pr�sence cette premi�re journ�e du proc�s. Il est 12h55 minutes. Les premiers signes de fatigue se lisent sur le visage du greffier. Ce dernier n'a pas marqu� de pause depuis onze heures. Il poursuit toujours la lecture du rapport. La pr�sidente du tribunal se rapproche de l'un de ses conseillers pour lui susurrer quelques mots. Cinq minutes apr�s, elle intervient et porte � la connaissance de l'assistance que la s�ance sera suspendue durant quarante-cinq minutes. La reprise du proc�s se fera � 14 heures. Dans l'apr�s-midi, la salle d'audience est moins bond�e de monde. Le greffier qui a repris la lecture de l'arr�t de renvoi entame le principal chapitre de l'arr�t. D�s la reprise de la lecture, il fait �tat des m�morandums adress�s par les avocats des avocats de Frik aux diff�rentes instances judiciaires. L'assistance suit de pr�s le contenu des m�morandums r�dig�s par les diff�rents avocats. De prime � bord, on indique que "les chefs d'inculpation contenus dans l'arr�t de renvoi se sont bas�s sur de faux rapports �labor�s par la police locale. " Mieux, encore, "l'ex-wali d'Oran n'a jamais �t� mis en cause par la moindre institution encore moins par la commission de contr�le en charge d'une mission de contr�le dans la wilaya lors de son exercice." En somme, les m�morandums des avocats de la d�fense qui sont pour la premi�re fois port�s � l'attention du public tracent d'ores et d�j� les contours de ce que sera "la plaidoirie des avocats de la d�fense." Pour preuve, dans l'un des rapports lus, on laisse croire que Bachir Frik �tait victime de r�glements de comptes r�gionaux sur la base de rapports imaginaires et infond�s. " Abder Bettache