Le nouveau cahier des charges organisant l'activité de l'industrie automobile vient d'être publié dans le Journal Officiel et le premier constat qui peut être établi c'est qu'il comporte un nouveau cadre juridique recadrant ce secteur. Et au-delà de cet aspect réglementaire, c'est surtout son approche corrective de toutes les aberrations précédemment relevées qui mérite d'être soulignée. A commencer, d'abord, par la mise sous contrôle direct de cette activité par le Premier ministre alors que jusque-là c'était le ministre de l'Industrie qui exerçait une responsabilité totale et décidait d'une manière unilatérale sur les perspectives de développement de la filière mécanique. Le résultat, on le connaît aujourd'hui à travers une redistribution inique des différentes marques automobiles en présence, l'émergence de nouveaux opérateurs et l'anéantissement des principaux acteurs qui ont réussi après 20 années d'exercice et tant bien que mal à arrimer le marché automobile national aux locomotives mondiales les plus performantes avec les standards et les normes de fonctionnement standardisés. La nouveauté apportée par le cahier des charges officialisé par le décret exécutif n°17-344 est la nécessité de disposer en premier de la décision du Conseil national de l'investissement comme préalable à toute demande d'installation en site de production. Car il faut signaler qu'en dehors de Renault Algérie Production, les autres sociétés activant déjà dans le cadre de l'activité SKD n'auraient pas encore obtenu ce véritable sésame pour pouvoir bénéficier de l'exonération des taxes et droits de douane. Ce qui aurait, à l'évidence et normalement, induit une baisse substantielle des prix. Il est aussi exigé d'une manière claire que le «fabricant de véhicules automobiles soit associé à travers une prise de participation dans le capital social de l'entité de droit algérien» et qu'il soit «détenteur de marques de renommée mondiale et disposant de sites de production dans au moins deux pays». Ce qui met en porte-à-faux certains opérateurs qui ont réalisé leurs investissements sans l'implication du constructeur et «sur fonds propre». Ce document réglementaire précise également que la société de production et lors de la constitution de son dossier doit présenter «la liste des équipementiers du constructeur qui accompagnent le projet par des investissements en Algérie». De même qu'il revient avec une reconsidération plus restrictive de la formule de calcul du taux d'intégration qui doit désormais intégrer «les activités réalisées en Algérie concourant à la production automobile soit en usine, soit par la sous-traitance locale et à l'exportation de pièces automobiles en résultant». Il est ainsi exigé des producteurs d'atteindre le taux minimum de 15% dès la 3e année et de 40 à 60% après la 5e année. Le nouveau cahier des charges revient, par ailleurs, sur un aspect important, celui des prix en précisant que l'investisseur doit présenter un engagement signé avec le partenaire constructeur sur l'obligation de vendre les véhicules au même prix «sortie usine» que ceux en vigueur auprès des autres unités et filiales du constructeur. Il est à espérer que cette clause saura mettre le holà à l'envolée anarchique et incontrôlée des prix chez certains qui n'hésitent pas à revoir à la hausse leur marge bénéficiaire jusqu'à 50% du prix réel. Dommage que le cahier des charges dans sa nouvelle mouture n'aborde pas la question des finitions mises en production par les opérateurs locaux et qui préfèrent, pour des raisons évidentes de bénéfices supplémentaires, proposer à leurs clients des finitions haut de gamme avec des prix excessifs alors que dans leurs offres produits initiales, il était plutôt question de modèles d'entrée et de moyenne gamme et à des prix nettement plus abordables. En tout état de cause, le nouveau cahier des charges fixe un délai de 12 mois aux sociétés actuellement en activité pour se conformer aux dispositions de ce nouveau document. B. Bellil «L'accueil favorable» de l'AC2A L'AC2A, par son président, Sefiane Hasnaoui, déclare accueillir très favorablement la publication du cahier des charges encadrant l'activité de montage automobile. Ce cahier des charges permettra de stabiliser l'approche industrielle automobile et, comme l'AC2A l'a sans cesse soutenu, donnera la priorité à la densification d'un véritable réseau de sous-traitance, accompagné d'un transfert de technologie et d'une politique de formation continue. L'AC2A apprécie particulièrement le soutien au développement industriel de la pièce de rechange et des composants automobiles et la priorité donnée aux exportations. Cette orientation forte assurera une implication des PME-PMI afin de sécuriser la pérennité de notre industrie. L'AC2A poursuivra son rôle d'appui au développement industriel de notre économie. Son président et l'ensemble de ses membres assurent une disposition totale auprès des pouvoirs publics pour faire de cette étape importante un nouvel axe fondateur de l'industrie algérienne. Global Motors Industries Livraison des premiers Hyundai County Global Motors Industrie (GMI), représentant officiel et assembleur en titre des véhicules de Hyundai trucks & Bus, poursuit son offensive produits en procédant en fin de semaine écoulée à la livraison de la première fournée de son bus County monté dans l'usine de Batna. C'est une trentaine d'unités qui ont été ainsi mises à la disposition d'une entreprise de transport de personnel, en l'occurrence TP Djenane, lors d'une cérémonie organisée au siège de l'entreprise à Bab-Ezzouar en présence de la presse et de nombreux invités. Le County, un bus qui a déjà fait ses preuves sur les routes du pays depuis plusieurs années, a bénéficié d'une subtile opération de restylage qui lui offre désormais une allure générale modernisée tout en intégrant de nouveaux composants de la caisse et d'éléments de décor. Pouvant accueillir jusqu'à 30 passagers, il offre des conditions de voyage pour des trajets moyens assez confortable avec climatisation et radio CD et micro pour haut parleur. Il est animé par un bloc moteur diesel de 4 l de cylindrée développant une puissance de 120 ch et un couple de l'ordre de 294 Nm dès 3 200 tr/mn. Dans sa configuration revue et corrigée, le County demeure doté d'une porte latérale unique positionnée au milieu. Dans son intervention au cours de cette cérémonie, le directeur général de GMI, Salem Souiki, souligne que «nous sommes convaincus que les valeurs de notre société plaident en faveur de l'adoption d'une politique d'entreprise, consacrant l'indissociable relation entre le client algérien et son camion fabriqué en Algérie». Il ne manquera pas également de relever la maîtrise de plus en plus avérée par les techniciens nationaux du processus d'assemblage des véhicules dans l'usine de Batna : «Je tiens particulièrement à saluer les réussites obtenues à travers l'ensemble de nos jeunes talents, qui offrent aujourd'hui une belle image de notre entreprise.» L'occasion était aussi tout indiquée pour le responsable de GMI de faire un rappel de la gamme des véhicules montés dans la capitale des Aurès. C'est notamment la famille des petits camions Mighty décliné en 3 modèles, le HD35, le HD65 et le HD78. Des véhicules qui ont su s'imposer auprès de la clientèle algérienne pour leur polyvalence, leur fiabilité et surtout leur résistance à des conditions d'utilisation souvent extrêmes. Ils représente 60% des ventes de GMI au cours de l'année 2017 et proposent une charge utile variant entre 3 et 8 tonnes. Son prix se situe entre 2,7 et 3,3 millions de dinars. M. Souik évoquera aussi la gamme intermédiaire le HD120 d'une capacité de chargement de 12 tonnes et qui est proposé en châssis court et long et son prix de vente avoisine les 7 000 000 DA TTC. Dans la troisième gamme produite localement, on trouve les gros camions, HDT déclinés en 5 modèles différents et complémentaires, le HD170, HD270, HD450, HD600 et prochainement le XCIENT devant être proposé en porteur 6X4 et 4X2. Il est à signaler que l'usine GMI de Batna assure actuellement le montage d'une palette de 15 produits destinés à une multitude d'applications professionnelles. Et parallèlement à la production, l'entreprise a mis en place une structure avec un personnel spécialement dédié à la livraison des véhicules (SVL). Ils sont ainsi chargés d'assurer aux clients une mise en main complète et leur permettre de mieux connaître leur véhicule et en profiter pleinement. B. B. Groupe PSA/Algérie Vers le lancement d'une formation d'excellence Le groupe automobile français PSA (Peugeot, Citroën) vient de cosigner une déclaration d'intention avec le ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels algérien et celui de l'Education nationale français portant sur la création d'une filière d'excellence dans les métiers de l'automobile devant ainsi accompagner le développement d'un pôle industriel mécanique en Algérie. Intervenant en marge des travaux du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN), cette initiative reflète la volonté du groupe PSA de s'impliquer dans la professionnalisation de ce secteur en pleine mutation dans notre pays et contribuer à élever la qualité de la formation des personnels affectés aux multiples tâches de l'industrie automobile. Concrètement, cette déclaration d'intention se traduira par la création à travers la nouvelle filiale Peugeot Citroën Production Algérie (PCPA) d'un établissement de formation dédié à ce métier afin de développer les compétences spécifiques à l'industrie automobile, accompagner l'activité de production en Algérie et aussi contribuer au développement de nouvelles filières de formation dans les métiers de la maintenance et de l'après-vente. Et il est, d'ores et déjà, annoncé par les responsables du groupe français que la création de ces filières serait conforme aux meilleures normes internationales. Il est rappeler que le groupe PSA a signé récemment l'accord portant réalisation d'une usine de montage de véhicules dont la capacité atteindra à terme les 70 000 unités par an avec une gamme qui n'est pas encore définie mais qui tournerait des modèles les plus appréciés par les clients algériens, notamment les Peugeot 301, 208, 308 et Citroën C-Elysée. On aura même évoqué l'intégration du tout nouveau SUV au succès international affirmé, 3008. Les premiers véhicules produits sur le site d'Oran sont attendus vers le début de l'année 2019.