La salle de r�daction du journal Le Soir d'Alg�rie s'est av�r�e trop exigu� pour contenir tous ceux qui, en ce vendredi 22 avril, sont venus assister � la conf�rence de presse anim�e par deux des avocats de Mohamed Benchicou. Rencontre avec les journalistes, initi�e par le Comit� Benchicou pour les libert�s, le bureau r�gional de la F�d�ration internationale des journalistes, FIJ, et le Syndicat national des journalistes (SNJ) au lendemain du rejet de la cour d'Alger de la demande de mise en libert� provisoire du directeur du Matin. �Requ�te introduite en f�vrier dernier pour raison de sant�, pr�cise Me Benarbia. Pour rappel, la cour d'Alger qui a examin� cette sollicitation le 20 avril dernier a rejet� la demande. �Nous n'avons pas � discuter cette d�cision judiciaire. Mais il faut savoir que l'�tat de sant� de Mohamed se d�grade chaque jour un peu plus et qu'il n�cessite r�ellement une s�rieuse prise en charge m�dicale (...) s'il reste dans cet �tat, si sa prise en charge n'est pas effective, le d�tenu risque la paralysie de son bras droit… Demain, qui sera responsable s'il arrive quoi que ce soit � Mohamed Benchicou ? Qui en assumera la responsabilit� ?�, dira Me Benarbia apr�s avoir longuement abord� l'�tat de sant� du directeur du Matin incarc�r� � la prison d'El- Harrach depuis le 14 juin dernier. L'avocat pr�cise � l'occasion que le responsable de la structure sanitaire du centre p�nitentiaire a inform� les autorit�s judiciaires sur le fait que l'auteur de Bouteflika une imposture alg�rienne n�cessite une prise en charge m�dicale sp�cialis�e qui ne peut lui �tre propos�e dans l'infirmerie de la prison d'El- Harrach. �Le directeur de la prison nous a affirm� avoir transmis le dossier � l'administration. Aucune r�ponse � ce jour ! �, ajoute Me Benarbia qui n'a pas manqu� de revenir sur les d�clarations du pr�sident de la Commission nationale pour la promotion et la protection des droits de l'homme (CNPPDH) �Chaque fois que Farouk Ksentini s'est exprim� sur le cas Benchicou, il a eu le courage de dire qu'il ne m�ritait pas son incarc�ration.� Me Bourayou encha�ne en affirmant qu'il ne sert � rien de chercher des justifications juridiques au rejet de la demande. �C'est une d�cision politique (…) les rancœurs ne sont pas apais�es (…) Benchicou n'est pas consid�r� comme un simple d�tenu (….) C'est � se demander si, quelque part, on ne cherche pas � ce qu'il sorte d�muni physiquement et moralement ?� Comme pour secouer les amn�siques, � l'endroit de ceux qui s'�vertuent � dire que Benchicou est en prison pour un �d�lit de droit commun� et non pour ses �crits, l'avocat soutient que le directeur du Matin en prison �c'est toute la presse qu'on emprisonne. Une presse qui, depuis quelques mois, subit une r�pression f�roce. Le baril de p�trole � 50 dollars, ou la l'am�lioration de la situation s�curitaire ne peuvent cacher qu'il y a r�gression continue des droits de l'homme et de la libert� de la presse�. Un constat que les repr�sentants de la soci�t� civile, les amis, la famille et les travailleurs du journal Le Matin venus assister � la conf�rence de presse ne manqueront pas de partager et enti�rement. Na�vement, un des pr�sents demande pourquoi les titres de la presse ind�pendante �ne r�servent pas une oreillette de leur Une pour rappeler chaque jour que Benchicou passe en prison�. Un membre du SNJ attribue la frilosit� de certains titres �au climat de terreur qui r�gne sur la corporation�. Mais il n'exclut pas un certain nombre d'actions en pr�vision du 3 mai, Journ�e internationale de la libert� de la presse, et le 14 juin, date d'incarc�ration de Mohamed Benchicou. Le repr�sentant de la FIJ, lui, fait �tat �d'une alerte internationale pour appeler tous les syndicats nationaux � observer des sit-in devant les ambassades alg�riennes dans une centaine de pays �. Cette f�d�ration vient d'�largir la p�tition lanc�e par le journal fran�ais L'Humanit�. Dans une lettre adress�e hier aux participants � la conf�rence de presse, l'�pouse de Mohamed Benchicou a fait savoir que le moral de son mari n'est en rien alt�r� par sa d�tention car conscient que cet emprisonnement arbitraire sert le combat d�mocratique et la libert� de la presse qu'il a fait siens depuis longtemps d�j�. A partir de sa cellule d'El- Harrach, l'irr�v�rencieux journaliste est en passe de r�ussir l'exploit de relancer le combat pour la libert� de dire.