La dégradation de l'état de santé de Mohamed Benchicou pourrait se traduire par «une paralysie totale de son bras droit». La «lutte» pour la libération de Mohamed Benchicou, détenu à la prison d'El Harrach dont l'état de santé est gravissime, insistent ses avocats, sera sanctionnée dans les jours à venir par une action d'envergure internationale, oeuvre de la Fédération internationale des journalistes (FIJ). Selon le représentant algérien de cette fédération qui n'est autre que l'ex-journaliste du Matin, Nadir Bensbaâ, il est question, en effet, de la tenue de sit-in devant les sièges des ambassades d'Algérie à l'étranger. «La FIJ a pris connaissance de l'évolution catastrophique des conditions de détention de Mohamed Benchicou (...). Des actions seront menées durant les prochains jours», dira de prime abord M.Bensbaâ lors de la tenue, hier, au siège du Soir d'Algérie d'un point de presse dont le thème a été consacré exclusivement au «cas» Benchicou. Cette rencontre avec les représentants des médias a eu lieu, rappelons-le, suite à l'appel rendu public jeudi dernier par le comité de soutien à la liberté d'expression et à la libération du directeur du quotidien Le Matin. Aussi, cette même rencontre intervient, deux jours après le rejet par la cour d'Alger de la demande de mise en liberté conditionnelle de Benchicou, introduite en février dernier par ses avocats afin que leur mandant puisse accéder «aux soins spécialisés nécessaires pour les multiples pathologies dont il souffre». Nadir Bensbaâ qui a donné donc le coup d'envoi de cette conférence a d'abord donné la parole aux avocats de Benchicou avant de souligner que «100 syndicats adhérents à la FIJ sont actuellement en train de rédiger des lettres aux ambassades algériennes implantées un peu partout dans le monde». Toujours selon le conférencier, cette action transfrontalière se veut une manière d'interpeller le pouvoir algérien quant à la libération dans les meilleurs délais de Mohamed Benchicou. Une «interpellation» qui sera ponctuée par la tenue de plusieurs sit-in par les militants de la FIJ estimés à quelque 50.000 répartis dans le monde. Toujours est-il que la dégradation de l'état de santé de Mohamed Benchicou pourrait se traduire selon son avocat, Me Benarbia par «une paralysie totale de son bras droit ainsi que d'autres complications prévisibles à long terme». Me Bourayou, un autre avocat de la défense de Benchicou, trouve en l'incarcération de ce dernier «un acte d'intimidation et de répression de la part du pouvoir à l'égard de toute la presse nationale».