La cellule de communication de la wilaya de Tipasa a rendu public récemment un compte-rendu des conclusions des travaux du Conseil de wilaya. Ainsi, M. Badjou, le chargé de communication de la wilaya, a transmis à la presse un communiqué qui relate et résume les décisions et les recommandations à l'adresse des 28 maires de la wilaya, des 10 chefs de daïra et à l'ensemble des membres de l'exécutif de la wilaya. Parmi les mesures prises à ce titre, plusieurs thèmes qui s'avèrent être de la plus haute importance, à l'instar de l'éradication des constructions illicites, de l'état des lieux concernant l'application de la circulaire 15/08, et aux mesures relatives à la démolition des constructions illicites, à l'hygiène et aux Centres d'enfouissement techniques. La démocratie participative et la gestion rationnelle des ressources humaines ainsi que le raccordement au gaz naturel ont été également à l'ordre du jour. «Autant de points sensibles que les nouveaux maires doivent prendre en charge et régler impérativement à l'abri des affinités partisanes, dans l'intérêt du citoyen et de la commune», précise le communiqué. A ce titre, le wali de Tipasa, M. Moussa Ghellai, s'est insurgé face à quelques APC, nouvellement élues, en leur soulignant que «les constructions illicites avaient vu le jour en toute impunité grâce aux complicités de certains élus et fonctionnaires locaux, cela a entravé la gestion de la commune, je vous demanderai de faire démarrer dès à présent la machine de démolition de ces constructions illégales.» Les rapports et bilans établis tant par la gendarmerie que par la police font état de situations alarmantes, voire inacceptables concernant les agressions des domaines fonciers, agricoles, forestiers et maritimes. C'est ainsi que la zone touristique de la corniche du Chenoua, d'une superficie de 425 hectares, subit encore des agressions faites tant à ses espaces touristiques, forestiers que balnéaires. Selon un bilan de la police de Tipasa, il a été enregistré en 2016 plus de 591 infractions et violations des règles d'urbanisme et 530 infractions en 2015. Un autre bilan de la gendarmerie établit qu'en 2014, il y a eu 417 infractions à l'encontre des fonciers agricole, domanial, maritime et communal, particulièrement au niveau des villes côtières de Cherchell, Chenoua, Hamdania, Fouka et Bou-Ismaïl. Des situations paradoxales ont été observées, notamment dans la zone touristique de Douaouda, où 15 chalets construits illicitement furent démolis par la force publique au niveau de la plage Colonel-Abbès, tandis qu'à proximité immédiate de la ville de Tipasa, faisant fi des règles de l'urbanisme et profitant du laxisme et de la complaisance de certains responsables locaux, des indus occupants ont érigé une vingtaine d'habitations illicites en R+2 et R+3 dans le domaine public fluvial au sud-ouest de Tipasa. A la suite de cette situation, le maire de Tipasa avait pris une décision de déclaration de péril pour toutes les constructions qui menaçaient ruine, en notifiant à tous les indus occupants que des mesures seront décidées et éventuellement qu'un arrêté de démolition de ces habitations fragilisées sera émis. Un constat des lieux a été signalé où des fissurations importantes sur les éléments porteurs ont été signalées et des procès-verbaux d'infraction ont été dressés pour stopper les constructions illicites en cours qui prenaient de l'ampleur dans la partie basse en préconisant de mener des opérations de démolition. Toujours à ce titre et s'agissant des démolitions des constructions illicites, la police a recensé pour 2016 quelque 19 cas de démolition de constructions illicites. Pour 2015, il a été signalé 13 cas de démolitions effectuées. «Il a en outre été observé que, malheureusement, et malgré ces mesures de verbalisation, ces décisions ne sont toujours pas accompagnées d'effet par les APC ; ce type de situation a été constaté au niveau des constructions illicites sur le patrimoine archéologique, sur le domaine maritime et sur le domaine agricole, bien que ces empiétements sur l'urbanisme défigurent gravement les plans de développement urbain (PDAU et POS) au mépris de la loi et de la réglementation», nous révèle un fonctionnaire local.