Après avoir fait ses preuves à Relizane la saison dernière, Moez Bouakaz, le coach tunisien du MCO, a vite conquis les Hamraoua en redonnant un nouveau souffle aux Oranais qui pointent à la sixième place avant le début de la phase retour. Bilan de l'aller et point de vue sur l'avenir avec un technicien très serein. Le Soir d'Algérie : Avant le match contre la JSK, le MCO avait la meilleure défense du championnat et il prend trois buts à Tizi. Une explication ? Moez Bouakaz : Si on ne fait pas d'erreurs, on n'encaisse pas ces buts. C'est une question de concentration. On menait largement au score par trois buts à zéro et on pensait qu'on allait en rester là. Il y a eu un relâchement. On a voulu monter le bloc mais on a mal joué la ligne sur le deuxième but, par exemple. Le MCO a terminé à la sixième place à l'issue de la phase aller. Etes-vous satisfait ou déçu ? Au vu de la physionomie de certaines rencontres, je pense qu'on aurait pu faire mieux et prendre plus de points. On a fait sept matchs nuls dont quatre à la maison, et par conséquent on aurait pu avoir un meilleur capital. En début de saison, vous nous aviez déclaré que vous attendiez la fin de l'aller pour fixer un objectif précis... Au classement, il y a cinq équipes devant nous. Nous sommes à quatre points du troisième. On va donc essayer de rattraper ceux qui nous précèdent. Vous visez une place sur le podium ? Oui, parce qu'il faut avoir de l'ambition. La reprise vous propose un déplacement chez la lanterne rouge, Blida et l'accueil du PAC, un autre nouveau promu. Comment allez-vous les affronter ? Avec le même esprit que nous avons abordé toutes nos rencontres, c'est-à-dire avec le souci d'avoir le monopole du ballon, de ne pas se faire dominer et d'essayer de profiter des occasions avec un bon blocéquipe en augmentant la concentration et l'efficacité. Natèche est l'un des meilleurs gardiens du championnat à 35 ans. Pensez-vous qu'il mérite d'être sélectionné ? D'abord pour moi, l'âge n'a pas d'importance. Buffon est toujours au top à 40 ans. Un gardien n'a pas d'âge, au contraire, c'est l'expérience qui joue en sa faveur. Bon, je ne connais pas le niveau de tous les autres gardiens du championnat, mais si Natèche est capable de faire en sélection ce qu'il réalise avec nous, alors je pense qu'il mérite bien d'être retenu en équipe nationale. En 1/32e de finale de la Coupe, vous allez affronter Oued Sly qui a éliminé l'ASO Chlef au tour précédent. C'est la magie du football. En Coupe, il n'y a pas de petites équipes. Ça se joue sur un match et c'est une compétition à part. Et si vous vous qualifiez, vous pourriez retrouver le RC Relizane que vous avez drivé la saison dernière ? Oui, on pourrait rencontrer le RCR à Relizane. Ce serait un immense plaisir de retourner là-bas, mais pour le moment, il faut songer d'abord à éliminer Oued Sly. La Coupe est-elle un objectif pour vous ou un plus ? Non, ce n'est pas un plus. On jouera nos chances à fond comme toutes les autres équipes. D'autant plus que le MCO a un palmarès en Coupe avec quatre victoires... Le palmarès remonte à deux décennies. La Coupe n'est pas une tradition à Oran. Il ne faut pas mentir aux gens. La tradition c'est d'être en finale au moins tous les trois ans. Après vous, il y a Daou, un autre Tunisien qui entraîne l'USMH, après Badou Zaki qui a drivé le CRB. Cet échange intermaghrébin est positif ? J'ai la nationalité tunisienne mais depuis 1985, je suis en Suisse et j'ai obtenu tous mes diplômes dans ce pays. Il y a eu également des Algériens en Tunisie Comme Benchikha ou Madoui aujourd'hui. Cet échange est positif pour apprendre et transmettre. Il y a eu un symposium sur le foot algérien. Vous qui connaissez bien notre championnat, quelle serait la première mesure à prendre pour amorcer un renouveau ? Il faudrait établir un plan d'action sur plusieurs années et démarrer à partir de la base c'est-à-dire la formation pour aboutir à un football d'élite. Cela doit s'étaler sur plusieurs années et surtout il faut être patient. Il ne faut pas qu'à chaque compétition africaine ou mondiale, qu'on dise on a une équipe qui peut aller très loin. Non, il faut repartir de la base. Sans un vivier de joueurs et d'entraîneurs, on ne peut pas exiger d'une sélection de remporter un titre. Il faudrait déjà en remporter chez les jeunes comme les U17 ou les U20. Or, dans ces catégories, l'Algérie n'a même pas atteint les demi-finales. Il semble que vous voulez renforcer le MCO sur le plan offensif au cours de ce mercato hivernal. Comme vous, je lis beaucoup d'informations fantaisistes. Au vu de notre dernier match, on a constaté qu'il nous faut beaucoup de présence sur le plan offensif. Je pense qu'en défense, on n'a pas besoin de renforts. Au milieu, avec Benamane plâtré, on va essayer d'en recruter un. En attaque, on va essayer de voir des joueurs qui peuvent apporter un plus. Comme Chenihi que vous avez contacté ? Non, on n'a contacté ni Chenihi, ni Aoudia comme on l'a écrit. On va contacter des joueurs qu'on peut payer. Chenihi touchait 3 500 euros au Club Africain. On ne peut pas se permettre des éléments à plus de 400 millions de centimes par mois.