Dellys offre, aujourd'hui, au visiteur l'image d'une ville sordide et mal entretenue. Les monticules d'immondices s'amassent ici et l�, devant les habitations et � chaque coin de rue. Le ph�nom�ne atteint des proportions effarantes, notamment � proximit� des march�s des fruits et l�gumes o� les marchandises avari�es sont jet�es p�lem�le pr�s des �tats. Et cela, sans que les employ�s de l'hygi�ne communal viennent les enlever et sans qu'aucune autorit� sanitaire ou autre s'en inqui�te. Les citadins, quant � ceux, sont habitu�s � enjamber les multitudes de sachets de d�tritus �ventr�s et puants pour vaquer � leurs occupations. Bien �videmment la propret� de la ville est loin d'�tre le premier de leurs soucis. Cependant, cette situation � la fois inesth�tique et inqui�tante continue de faire le bonheur des chats et chiens errants qui rodent, en permanence, aux alentours de ces minid�charges, alors que la campagne de pr�vention contre les animaux enrag�s battait son plein, au niveau national, il y a de cela seulement quelques semaines. "C'est la ville enti�re qui croule sous les ordures", constate un commer�ant de la place, � quelques pas du si�ge de l'APC. Pourtant, en �tudiant la question rien ne pr�sageait une telle situation � Dellys. La localit� est sans doute l'une des plus privil�gi�es de toute la wilaya de Boumerd�s pour assurer sa propret�. Lors de notre vir�e au parc communal, il y a de cela quelques jours, nous avons constat�, � notre grande surprise, la pr�sence de plus d'une dizaine d'engins destin�es au ramassage des ordures m�nag�res et aux travaux de la voirie urbaine. En effet, les autorit�s locales disposent de trois camions � bennes-tasseuses et plusieurs autres camions pour l'enl�vement des bennes � ordures qui doivent �tre plac�es dans diff�rents quartiers (mais qui n'existent pas encore), de cinq camions am�nag�s (de diff�rents tonnages) ainsi que de trois tracteurs et enfin de deux dumpers. Le service rec�le �galement pas moins de trente ouvriers dont la seule t�che est d'assurer la propret� de Dellys. Avec cet arsenal, nul ne peut nier l'�vidence : Dellys est mieux lotie en la mati�re que les villes voisines, mais qui sont, en revanche, plus propres � l'image de Tigzirt. Pour en savoir plus, nous avons � maintes reprises tent� de rencontrer le P/APC, qui semblait toujours occup� et indisponible. En revanche, le premier adjoint, Arezki Chabane, qui regrette la d�gradation de l'hygi�ne � Dellys, constate "la mauvaise gestion du parc (le manque d'entretien entre autres) a fait que la majorit� de ces engins n'est plus en �tat de marche. Et quelle que soit la nature de leur panne, ils ne sont jamais r�par�s. C'est bien qu'aujourd'hui seuls deux camions dont une � benne-tasseuse et un tracteur sont mobilis�s", et d'ajouter : "Si un P/APC est incapable de ramasser les ordures de ses citoyens, j'en doute qu'il serait capable de d�velopper la commune", conclut-il. Enfin, � noter qu'� la mauvaise gestion du parc roulant, il faut ajouter aussi l'inexistence d'une d�charge publique proprement affect�e � cet usage. Officiellement, un site a �t� d�gag� depuis quelques ann�es au sud de la ville. Probl�me : la piste d'acc�s non am�nag�e est impraticable l'hiver. R�sultat : les ordures sont d�vers�es � longueur d'ann�e dans un coin paradisiaque sur le front de mer, pourtant retenu par la DJS pour faire un camp de vacances. No comment. Mohamed Ghernaout
Une APC dans la tourmente D�cid�ment, rien va plus � l'APC de Dellys, et ce, depuis octobre 2002. Une crise aux effets pesants sur le d�veloppement de la localit� couve au sein de l'ex�cutif. Elle se traduit sur le terrain, notamment par les blocages des diff�rentes initiatives et par la mauvaise gestion des affaires courantes de la commune, l'une des plus d�vast�es par le s�isme du 21 mai 2003 et des plus meurtries par le terrorisme de toute l'Alg�rie profonde. L'origine du mal qui ronge cette APC remonte au lendemain du dernier scrutin des locales, plus exactement au 16 octobre 2002, lors de la r�union portant sur l'installation de l'ex�cutif. Pour rappel, les r�sultats du vote ont donn� le FFS (3 si�ges) majoritaire par le nombre de voix face aux ind�pendants (3 si�ges) �galement. Ce qui fait que la pr�sidence de l'APC est revenue logiquement au FFS. Mais le DAL repr�sentant du wali de Boumerd�s, qui pr�side de la r�union, avait alors exhib� une circulaire �manant des services du minist�re de l'Int�rieur stipulant qu'en cas d'�galit� de si�ges entre diff�rentes formations ou groupes politiques en joutes, le nombre de voix r�colt�es au suffrage universel ne compte pas et que seul le facteur �ge sera d�terminant. C'est ainsi qu'il a invit� le plus �g� des deux listes � se porter candidat � la pr�sidence. Pour leur part, les �lus du FFS avaient d�nonc� et rejet� le contenu de la circulaire avant de quitter la salle. Loin d'en tenir compte, le DAL a continu� � pr�sider le conseil avec les membres restants (3 ind�pendants, 2 FLN, 2 MRN et 1 MSP) et c'est ainsi que ces derniers, pour �viter tout amalgame, ont �lu, � main lev�e, M. Zermout Liassine (ind�pendant) comme pr�sident de l'APC de Dellys. Une �lection qui fut d'ailleurs sanctionn�e par un PV. Seulement, surprise, trois jours plus tard, les �lus ind�pendants ont �t� convi�s � une r�union avec le wali au si�ge de la wilaya � Boumerd�s. Ce dernier leur avait annonc� l'annulation officielle de la d�signation de M. Zermout � la t�te de l'APC et nommera � sa place le troisi�me �lu ind�pendant, Zerouali Rachid, en l'occurrence. Selon les informations en notre possession, ce "renversement" est surtout d� au froid qui caract�risait les relations de l'ex-chef de da�ra avec M. Zermout alors P/APC de la m�me ville lors du pr�c�dent mandat et aussi aux rapports tendus, de ce dernier, avec le wali. Donc, visiblement, le nomm� n'arrange pas les affaires de la hi�rarchie. Une plainte a, par ailleurs, �t� d�pos�e par le P/APC renvers� � l'encontre du wali "putschiste" mais, depuis, elle est toujours englu�e dans les mailles du syst�me judiciaire d�faillant. Depuis ces �v�nements dignes des r�publiques banani�res � l'APC, c'est la guerre d'usure et la porte ouverte � toutes les d�rives. L'�quipe ainsi install�e semblait s'atteler � l'ouvrage mais le courant qui ne passait pas entre ses membres a vite fait que chacun tire de son c�t�. Et, dans cette situation, ce sont les affaires de la localit� qui en p�tissent. Sinon comment expliquer que Deylls, qui demeure un gigantesque chantier apr�s le s�isme et vierge de toutes infrastructure de base se permet le luxe de ne consommer que 2,5 milliards de centimes sur les sept des PCD allou�s � l'APC en 2004. Ou encore, invraisemblable, l'APC, par la voie de son pr�sident demandait l'annulation pure et simple de six projets de premi�re n�cessit� publique et le renvoi de leur budget au Tr�sor public, � savoir la r�alisation d'une salle de sport, d'une salle de soins � la Nouvelle-Ville, de l'ach�vement de la salle polyvalente de Calotta, de la construction de la digue de protection du petit port du KOSS, de la menuiserie communale et de l'�quipement du centre culturel... Une d�marche schizophr�ne, heureusement, contrecarr�e, � la derni�re minute, par le chef de da�ra. Notre source au sein de l'APC affirme que "le maire prend souvent des d�cisions dans l'opacit� totale, sans qu'aucun membre de l'ex�cutif ne soit inform�". "D'ailleurs, il a sciemment gel� les travaux de toutes les commissions (sociale et fonci�re entre autres)". A noter que dans un souci de pr�cision, nous avions tent� maintes fois, ces derniers jours, de rencontrer le premier magistrat de Dellys pour reconna�tre sa version des faits, mais sans succ�s. A signaler, enfin, que la d�rive du "bateau Dellys" n'est pas amputable au maire seul mais aussi � certains autres �lus ind�licats, pr�sents dans l'ex�cutif, qui aiment nager dans les eaux troubles et qui y trouvent, h�las, bien leurs comptes. D'ailleurs, ils font tout pour faire durer le chaos, alors que d'autres essayent, d�sesp�r�ment, de redresser la barre. En plus de trois ans de guerre d'usure aucune perspective ne se dessine au conflit, et dans la foul�e, c'est la population, sur laquelle le sort s'est acharn� ces quinze derni�res ann�es, qui paye les pots cass�s des responsables qu'elle avait �lus, avec enthousiasme et confiance, un certain 10 octobre 2002. Ghernaout Mohamed