La c�l�bration de la Journ�e internationale du travail (1er Mai) en Alg�rie renvoie comme chaque ann�e � la n�cessit� de faire un �tat des lieux du mouvement syndical national. Ainsi, outre la Centrale syndicale UGTA, il est important de signaler qu'en Alg�rie, ils sont cinquante- trois syndicats autonomes qui activent, particuli�rement dans les secteurs �conomique public et de la Fonction publique, et ce, conform�ment aux lois 90-14 et 90- 02 de la Constitution de 1989. Une remarque s'impose, la majorit� des syndicats dits autonomes sont consid�r�s comme des structures corporatistes. On y trouve des fonctionnaires, des enseignants, des m�decins, des pilotes, des officiers de la marine marchande, des techniciens de la maintenance a�rienne, des contr�leurs de la navigation a�rienne, des comptables, des inspecteurs des imp�ts, des contr�leurs des prix et m�me des inspecteurs du travail. L'UGTA seul interlocuteur ! Mais jusqu'au jour d'aujourd'hui, point de seconde centrale syndicale � l'image des autres pays �mergents ou en voie de d�veloppement qui semblent franchir un pas significatif dans ce domaine. A titre d'exemple, � Djibouti, un pays africain qui n'a acc�d� � l'ind�pendance que depuis le 27 juin 1977, dispose de deux centrales syndicales, � savoir l'Union g�n�rale des travailleurs djiboutiens (UGTD), proche, dit-on, du pouvoir, et de l'Union djiboutienne du travail (UDT), dont certains responsables sont li�s aux partis de l'opposition. Dans un paysage marqu� par une �volution en permanence de l'action sociale et �conomique, l'UGTA est consid�r�e jusque-l� comme le principal partenaire dans le dialogue socio-�conomique, m�me si la Centrale syndicale b�n�ficie peu de repr�sentativit� dans certains secteurs, notamment celui de la Fonction publique. Sur ce chapitre, ces m�mes observateurs s'accordent � dire que le d�ficit de l'UGTA dans ce domaine est �troitement li� � la question organique, domin� par "l'esprit r�gionalisme et les passe-droits en termes de repr�sentativit�". Et pourtant, la repr�sentativit� syndicale d�mocratique et revendicative peut se retrouver aussi dans certaines structures de l'UGTA, comme le SETE de B�ja�a et de Tizi Ouzou affili�s � la F�d�ration nationale des travailleurs de l'�ducation (FNTE) ou encore, le Syndicat du port d'Alger, la coordination des lyc�es d'Alger qui a pris ses distances de l'UGTA au lendemain d'un bras de fer qui avait oppos� ses animateurs au d�partement de l'organique de la Centrale syndicale. Les acquis remis en cause ? La c�l�bration de la f�te internationale du travail renvoie �galement � l'id�e d'�valuer les acquis du monde du travail. Or, sur ce plan, il est regrettable de constater que l'un des principaux acquis de la revendication syndicale, � savoir le droit � la gr�ve, est remis en cause. Pour rappel, un communiqu� du Conseil de gouvernement datant du 20 octobre 2004, relatif � la gr�ve des m�decins sp�cialistes, et la circulaire du 5 octobre 2004 sign�e par le ministre du Travail et de la S�curit� sociale, et le directeur g�n�ral de la Fonction publique sont venus remettre en cause le droit de gr�ve et les libert�s syndicales garantis par la Constitution de 1989. "Cette remise en cause du droit de gr�ve et des libert�s syndicales ont commenc� en octobre 2003, quand le pouvoir en violation de la Constitution et des lois sociales du pays avait refus� de d�livrer l'accus� d'enregistrement pour les deux principaux syndicats de l'enseignement secondaire : le Conseil des lyc�es d'Alger (CLA) et le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest)", explique un animateur du CNES, M. Farid Cherbal dans une contribution rendue publique. Selon la m�me source, "ces deux syndicats ont men� durant l'ann�e scolaire 2003/2004, la plus longue gr�ve dans le secteur de l'�ducation nationale depuis l'ind�pendance, qui a mobilis� 60 000 enseignantes et enseignants, qui a dur� plus de trois mois et qui s'est termin�e par un acquis consid�rable : une augmentation des salaires de 30% des enseignants du secondaire". Cela �tant, il n'est pas exclu par ailleurs que dans la perspective de la signature du pacte national �conomique et social, pr�vu, selon le chef du gouvernement en septembre prochain, ces organisations syndicales autonomes useront de l'argument de la repr�sentativit� pour ce red�ployer en se d�finissant comme "des interlocuteurs incontournables dans la n�gociation sociale". Abder Bettache