Aujourd'hui en Algérie, cinquante-trois syndicats autonomes activent dans les secteurs de la Fonction publique et économique public. Ce pluralisme syndical a été rendu possible grâce à la Constitution de 1989, de laquelle ont découlé les lois 90-14 et 90-02 autorisant les travailleurs à créer librement leurs syndicats. Parmi cet ensemble d'organisations syndicales, certaines ont marqué l'histoire sociale de l'Algérie par leur lutte et les acquis qu'elles ont réalisés durant ces quinze dernières années. Ces organisations sont devenues des vecteurs du mouvement syndical en Algérie ; elles ont même créé de nouvelles pratiques dans un champ syndical dominé, depuis l'indépendance jusqu'en 1988, par l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Cette dernière demeure cependant la première force dans le pays eu égard à sa présence dans tous les secteurs de la vie économique et culturelle, au nombre de ses adhérents et à sa force effective sur tous les plans. C'est ce que confirme Salah Djenouhat, membre du conseil national de la centrale syndicale, qui indique que l'UGTA reste encore «le syndicat number one» en Algérie, même après 1989. C'est ce qui lui vaut d'ailleurs d'être considéré comme un partenaire social privilégié. En effet, les gouvernements qui se sont succédé depuis l'ouverture du champ politique et syndical ne reconnaissent cette qualité à aucun des syndicats autonomes dans les faits.L'unique partenaire social pour le pouvoir reste donc l'UGTA quand bien même cette dernière n'a pas de représentativité dans certains secteurs de la Fonction publique et du secteur public économique. A ce titre, M. Djenouhat a déclaré que «dans tous les pays du monde, l'Etat écoute le syndicat le plus ancré dans la société, le plus représentatif ; et en Algérie, l'UGTA est la seule et unique force syndicale». C'est toujours vers elle que se dirige le pouvoir, même quand il s'agit d'annoncer des acquis arrachés par les syndicats autonomes lors de leurs mouvements de grève.En somme, l'UGTA est le syndicat le plus représentatif, même après cette ouverture, car drainant des milliers d'ouvriers tous corps confondu. Ce qui permet un ancrage solide, sachant que ce même syndicat a payé une lourde facture durant la décennie noire, à commencé par le secrétaire général Abdelhak Benhamouda.