Pour les responsables, si ces grèves permettent d'arracher l'augmentation des salaires, tant mieux. «Nous respectons les décisions des syndicats autonomes quant aux mouvements de protestation annoncés». C'est avec ces quelques mots que s'est exprimé hier, par téléphone, le chargé de communication de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta), Rachid Aït Ali, sur la grève des enseignants du secondaire ainsi que celle, prévue, de l'intersyndicale de la Fonction publique. «Si ces grèves permettent d'arracher l'augmentation des salaires, tant mieux», a-t-il ajouté. Interrogé sur l'intégration à ces débrayages de certains syndicats affiliés à l'Ugta, comme le syndicat des enseignants et travailleurs de l'éducation (Sete), M.Aït Ali répondra: «Celui qui veut rejoindre le mouvement qu'il le fasse. Nous ne le retiendrons pas». Il faut dire qu'actuellement un vent de colère souffle au sein de la Fonction publique. L'intersyndicale de la Fonction publique qui regroupe dix syndicats autonomes de l'éducation, de la santé et de l'administration, a appelé pour sa part à une grève nationale le 9 mai prochain. Leur revendication principale demeure l'augmentation des salaires. Outre les salaires, tous les syndicats se plaignent d'un système d'exclusion et de marginalisation devant le monopole de l'Ugta, estiment les syndicalistes autonomes. Cette situation nuit à l'esprit de partenariat et de dialogue social auquel tous les syndicats souhaiteraient contribuer. En Algérie, faut-il le souligner, cinquante trois syndicats autonomes activent aujourd'hui dans le secteur de la Fonction publique et le secteur économique public, dans le cadre des lois 90-14 et 90-02 issues de la Constitution de 1989. Ce sont en majorité des syndicats de corporation: fonctionnaires de l'administration, enseignants, médecins, pilotes, officiers de la marine marchande, techniciens de la maintenance aérienne, contrôleurs de la navigation aérienne, comptables, inspecteurs du travail, inspecteurs des impôts, contrôleurs des prix. Certains syndicats parmi les 53 sont devenus des locomotives du mouvement syndical et ont créé de nouvelles structures syndicales comme l'intersyndicale. Sachant que notre pays vit une situation inédite en ce qui concerne le partenariat social et le dialogue social, l'unique partenaire social reconnu reste l'Ugta. Il faut signaler aussi que la ligne syndicale revendicative peut se retrouver aussi dans certaines fédérations de l'Ugta, comme le Sete de Béjaïa et de Tizi Ouzou (Fnte: Fédération nationale des travailleurs de l'éducation). La grève nationale des travailleurs de la santé, qui a paralysé les hôpitaux durant deux semaines au mois d'octobre 2004, sous l'égide de la Fnts (Fédération nationale des travailleurs de la santé, affiliée à l'Ugta) démontre que seule une ligne syndicale revendicative est capable de mobiliser les travailleurs.