La pauvret�, le ch�mage et le terrorisme ont pouss� des milliers de personnes � quitter les zones rurales durant les ann�es 19 90 pour construire des baraquements de fortune � la p�riph�rie de la ville de Tissemsilt, chef-lieu de wilaya et de Theniet El-Ha�d. C'est �videment le chef-lieu de wilaya qui compte le plus grand nombre de ces familles venues y trouver refuge et travail, elles sont accueillies, les premiers temps, chez des proches avant de construire, en toute h�te et de pr�f�rence la nuit, leurs taudis. Deux grands bidonvilles ont ainsi vu le jour aux sud et sud-est de la ville de Tissemsilt, plusieurs dizaines de familles y vivent dans des conditions de pr�carit� tr�s avanc�e, pas d'eau, ni �lectricit� encore moins un r�seau d'assainissement ; dans leur majorit�, ces gourbis sont �rig�s � l'aide de zinc, de ferraille et de bois. Des milliers de m�tres de c�bles �lectrique, et de fil formant une vraie toile d'araign�e pendent au-dessus des habitations, et la moindre �tincelle peut faire d'�normes d�g�ts. �La catastrophe serait tr�s grande si un incendie venait � se d�clarer dans cette fourmili�re en l'absence de moyens de secours et faute d'acc�s � ces toits�, nous dira un citoyen. Il ressort des d�clarations de certains responsables que le nombre de personnes ayant quitt� les zones rurales se chiffre � 80.000, pr�s de 50.000 sont venues s'installer dans des bidonvilles � la p�riph�rie des grandes zones urbaines. Le reste ayant quitt� d�finitivement la wilaya pour s'installer ailleurs. �Cet exode rural massif comme, nous le fera remarquer un responsable local, n'a d'ailleurs pas manqu� de se r�percuter n�gativement sur les zones urbaines, dans la mesure o� elles n'�taient pas pr�par�es � accueillir ce nombre impressionnant de personnes. Une r�gion comme Tissemsilt � vocation purement et exclusivement agricole, ne pouvait de ce fait satisfaire toute cette population en l'absence d'une production locale en fruits et l�gumes, viande, c�r�ales. Des milliers d'hectares sont rest�s en jach�re. Les bidonvilles occupant un espace important sont cl�tur�s par des fils barbel�s. Les habitants en ont fait leur �levage de bovins, ovins, volailles ou lapin. L'intervention r�p�t�e des services concern�s n'a pu arr�ter la prolif�ration de ces taudis vers la localit� de Beni-Ma�da �la SAS� au sud est et vers la for�t de Sidi-Bentamara au sud. �Il suffit de passer quelques billets � une personne charg�e du gardiennage pour que soit permis la construction sur les lieux� nous r�v�lera un citoyen. Ensuite, les nouveaux venus sollicitent les anciens pour une �touiza� c'est la coutume, nous dira un habitant, de cette mani�re d�s l'aube une famille peut s'abriter sous un toit, l'extension peut attendre quelques jours. Depuis quelque temps nous assistons � une nouvelle pratique que les habitants ont trouv� pour gagner de l'argent sans trop d'effort. Elle consiste � d�poser un chargement de pierre ou de sable sur une parcelle de terrain et la proposer � la vente. Les prix se n�gocient entre 40.000 et 90.000 DA et les preneurs ne manquent pas, comment, ne cessent de se demander les Tissemsiltis, ces gens peuvent- ils disposer de tant de largesse pour vendre impun�ment des terrains qui ne leur appartiennent pas ? L'autre fait aussi � signaler, c'est que les jeunes de ces bidonvilles passent leur journ�e adoss�s au mur en face de l'APC � la recherche d'un emploi temporaire, les enfants envahissent les march�s et s'adonnent � la vente de sachets. Certains pr�f�rent m�me mendier � travers les rues des grandes cit�s, d'autres font dans le ramassage des produits recyclables... D'autres encore, se constituent en petits groupes pour voler dans les souks et autres lieux publics et s'adonner � la consommation de la drogue. Les agressions sont l�gion, l'autre fait marquant c'est ce grand retour au plus vieux m�tier du monde qui se pratique de plus en plus dans des lieux connus par les habitu�s qui �chappent au contr�le m�dical. On rappelle � ce propos que plusieurs op�rations ont �t� men�es par les services de s�curit� dans ces lieux, se soldant par l'arrestation de dizaines de femmes et d'hommes. Mais les choses reviennent � leur cours d�s que le calme revient, c'est justement en ce sens que les autorit�s ont choisi de mener une bataille sans merci contre les bidonvilles en esp�rant mettre d�finitivement fin � cette situation alarmante. En effet, plus de 3 milliards de centimes ont �t� inject�s depuis 3 ans dans des projets en zones rurales, il est ainsi question de construction d'�coles, des centres de sant�, de route, de raccordements aux r�seaux d'AEP et d'�lectricit� de renforcement de moyens de transport, la relance de l'agriculture � travers toutes les communes de la wilaya de Tissemsilt dans le cadre du FNDRA et de facilitations accord�es dans les dossiers pour inciter les citoyens � rejoindre ces zones rurales. �Parall�lement, des fermes et des logements ruraux ont �t� construits pour permettre � ces populations de reprendre leur lieu d'origine et des aides financi�res ont �t� accord�es � ceux qui d�cident de regagner leur r�gion pour s'y installer de nouveau. Il est �vident que cela n'a �t� possible que gr�ce au travail de fourmi des �l�ments de l'ANP qui ont permis � la r�gion de recouvrer la s�curit�. Malheureusement, ils sont toujours l� � l'APC, � la da�ra pour les demandes de logements sociaux et � la direction de l'agriculture, (CRMA) pour les demandes d'aides FNDRA et PPDR, �nous dira un citoyen. M�me les logements sociaux distribu�s depuis 4 ans sont mis en vente aujourd'hui, le retour de ces populations est en train de se faire progressivement, mais beaucoup reste � faire pour �radiquer d�finitivement ce mal.