Salah Boubnider, le r�volutionnaire, le d�fenseur des libert�s, s'est �teint jeudi apr�s avoir vaillamment lutt� contre la maladie. Ses compagnons de lutte retiennent de lui l'image d'un homme infatigable qui, apr�s avoir combattu le colonialisme, n'a jamais cess� de se battre pour que les libert�s soient enfin respect�es en Alg�rie. Encore sous le coup de l'�motion, Abdelhak Brerhi, qui a souvent battu le pav� � ses c�t�s pour exiger la presse ind�pendante, �voque ces moments forts. Contact� hier, il dira �Je garde de lui l'image d'un farouche d�fenseur des libert�s, surtout celle de l'expression. Je n'oublierai jamais lorsqu'au lendemain de la suspension de plusieurs titres, il s'�tait spontan�ment solidaris�, exigeant que l'impression reprenne�. Et d'ajouter : �M�me sur son lit d'h�pital et alors qu'il �tait dans un �tat critique, il r�p�tait souvent que le combat devait continuer. Il ne faut pas oublier qu'il a toujours �t� un �l�ment rassembleur des partis d�mocrates et qu'il d�fendait l'option de l'ind�pendance des r�gions, non pas par souci de diviser mais pour promouvoir l'id�e d'une d�mocratie participative. � Brerhi se souvient �galement de la p�riode qu'il a pass�e aux c�t�s de feu Boubnider au niveau du S�nat. �Il ne faut pas oublier qu'il a �t� parmi ceux qui ont exig� la mise sur pied d'une commission parlementaire afin d'enqu�ter au sujet des �v�nements qui avaient secou� la Kabylie.�. De Boubnider, Brerhi retient �galement l'image d'un homme qui �avait comme leitmotiv que la r�volution a �t� rendue possible gr�ce au peuple, et que c'est � ce dernier que doit revenir le pouvoir. Qui ne se souvient pas de lui, debout, sous un soleil de plomb au niveau de la place de la Libert�-de-la- Presse ? Qui oubliera qu'il avait pr�sid� le CCDR et qu'il en �tait un membre tr�s actif ? Si c'est certainement cette facette de l'homme que gardera de lui la jeune g�n�ration, ceux qui l'ont c�toy� dans les maquis se souviendront longtemps de son acharnement � lutter contre l'occupation fran�aise. Ceux qui l'ont �cout� � travers Sawt El Arab n'oublieront jamais cette voix qui, depuis le Caire, leur redonnait l'espoir que la r�volution ne pouvait conna�tre un sort que celui de la r�ussite. C'est tr�s t�t qu'il a rejoint le maquis apr�s avoir figur� dans les rangs des scouts musulmans. Apr�s avoir pris part aux manifestations du 8 Mai 1945, c'est tout naturellement qu'il a renforc� l'effectif du Mouvement pour le triomphe des libert�s d�mocratiques et pris part aux activit�s des cellules de l'Organisation secr�te dans la r�gion de Guelma entre 1947 et 1950 sous la direction de Didouche Mourad et de Mohamed Boudiaf. Apr�s son arrestation, il sera emprisonn� tour � tour � Annaba puis � Alger. D�s 1954, il rejoindra l'�tat-major de la wilaya II o� il est colonel puis responsable de la r�gion entre 1959 et 1962. Lorsqu'� cette �poque une crise secoua les acteurs de la sc�ne politique, Boubnider n'h�sitera pas � soutenir le Gouvernement provisoire de la R�publique alg�rienne. Apr�s avoir soutenu le coup d'Etat du 19 juin 1965 et devenu membre du Conseil de la r�volution, il ne tardera pas � entrer en conflit avec ses acteurs. C'est alors qu'il d�cida de se retirer. En 1997, il sera �lu � la t�te de la Cnisel, puis il cr�era en compagnie de Abdelhak Brerhi et du commandant Azzedine le Comit� des citoyens pour la d�fense de la R�publique (CCDR). Depuis, il n'a cess� de soutenir l'ensemble des forces d�mocratiques.