De notre envoy�e sp�ciale � Marseille, Sa�da Azzouz "On ne peut cl�turer cette rencontre des femmes du monde sans lire le texte que nous avons, nous femmes du Maghreb vivant en France, d�cid� d'envoyer � l'ambassade de Tunisie � Paris pour d�noncer le harc�lement dont est victime la journaliste, militante des droits de l'homme Sihem Bensedrine et je vous invite � en faire de m�me dans vos pays respectifs", d�clare une des participantes � la Marche mondiale des femmes (MMF) qui a pris fin hier en d�but d'apr�s-midi au Palais des Congr�s du parc Chanot, � Marseille. Un auditorium o� les femmes de divers pays et origines se sont lev�es pour entendre l'oratrice raconter le calvaire que vit cette Tunisienne qui, depuis longtemps d�j�, d�nonce la restriction des droits de l'homme et des champs d'expressions libres dans son pays "Parce que Sihem Bensedrine est inattaquable sur sur ses positions et ses comp�tences, parce qu'elle est incorruptible, le r�gime en place en Tunisie, par le biais d'une presse de caniveau, a d�cid� de s'attaquer � la moralit� de cette femme. Quoi de plus simple que de toucher � l'int�grit� d'une femme en l'accusant de prostitution tout en ayant recours � des photos de montage...?" se d�sole l'intervenante qui, au passage, salue le combat des femmes d'Alg�rie, du Maroc et de la Tunisie. L'absence de ces derni�res � l'�tape marseillaise de la MMF, qui, apr�s les Etats-Unis, la Belgique et la France, fermera la boucle le 17 octobre prochain au Burkina Faso, a �t� relev�e. "C'est que les Tunisiennes ont de plus en plus de difficult�s � participer � ce genre de manifestation", se d�sole un membre du Collectif 13 des droits des femmes, principal organisateur de la marche que marseille a abrit�e les 28 et 29 du mois en cours. Apr�s le passage en revue des principales r�solutions "approuv�es" par l'ensemble des participantes et d�gag�es au cours des forums qui se sont d�roul�s la veille au Conseil g�n�ral des Bouches-du-Rh�ne et au Conseil r�gional Provence Alpes C�te d'Azur. Forums o� il a �t� question de la mont�e de l'int�grisme religieux dans le monde et ses r�percussions n�gatives sur la vie des femmes et des soci�t�s. Intol�rance tr�s souvent exprim�e par la violence dont les viols r�p�t�s et collectifs des femmes. Un sujet dont il a �t� souvent question lors de cette manifestation o� les Alg�riennes, comme les Marocaines et les Iraniennes ont maintes fois attir� l'attention sur les danger de l'intol�rance religieuse. Puisant leur argumentaire dans leur v�cu quotidien et celui de leurs compatriotes, elles se sont souvent oppos�es aux Europ�ennes qui ont parl� de "parit� entre les politiques et les religieux". Propos qui se sont av�r�s justes et convaincants puisque "la proposition" a �t� rejet�e. Au four et au moulin, certaines repr�sentantes des associations de femmes alg�riennes l'ont �t� pour ne pas laisser passer ce qui pourrait �tre contraire � leurs convictions et combat. C'est le cas de la p�tition initi�e par Amnesty International en marge de cette rencontre. Un texte adress� au pr�sident Abdelaziz Bouteflika dans lequel l'organisation d�nonce l'amnistie mais sans �voquer, et � aucun moment, les familles victimes du terrorisme. Comme d'habitude, il n'est fait r�f�rence qu'aux "disparus" ceux enlev�s par les services de s�curit�, pas par les terroristes islamistes. L'organisation qui dans son texte rappelle que le gouvernement "a reconnu son implication dans ces disparitions" demande au chef de l'Etat d'en punir les responsables. Le repr�sentant fran�ais de d'Amnesty tentera de noyer le poisson quand la pr�sidente de Djaza�rouna, � travers plusieurs exemples, lui d�montre le parti-pris de cette organisation dans ce que cette association internationale appelle "conflit interne". l'Intervention de Cherifa Khaddar en dissuadera plus d'une pour la signature du texte en question. D'autres, comme la repr�sentante du MDS, n'ont pas manqu� de saisir l'occasion de cette rencontre pour �voquer le cas de l'incarc�ration de Mohamed Benchicou. "Les r�centes condamnations de journalistes � des peines de prison ferme prouvent que le directeur du Matin a �t� emprisonn� pour ses �crits et non pour un d�lit de droit commun comme on veut le faire croire � l'opinion nationale et internationale." Une remarque qui suscitera la curiosit� de nombreuses militantes des droits des femmes. L'histoire des "bons de caisse" a �t� racont�e des dizaines de fois en marge de cette marche cl�tur�e hier par des chants et des hymnes du mouvement de lib�ration des femmes des ann�es 70. Des chants d�j� entonn�s la veille lors de la Marche mondiale des femmes. Une procession partie de la Porte d'Aix avec en t�te la d�l�gation alg�rienne compos�e de r�sidentes et de non-r�sidentes, souvent invit� � chanter "Mazalna touar". Un slogan qui embuera les yeux des quatre moudjahidate tout au long du parcours de la marche � laquelle ont pris part des d�l�gations du monde entier. Chacune a sa mani�re dans sa langue et avec des signes propres � sa r�gion ou ethnie � revendiquer l'�galit�, la parit�, la justice, le rejet du patriarcat , de la violence et les droits �l�mentaires comme disposer de son corps. Chaque slogan sera repris en choeur par une marche tout en couleurs dont le succ�s en surprendra plus d'un. Une marche qui, avant de se terminer, pr�parait d�j� la rencontre d'octobre prochain au Burkina-Faso.