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LA CRISE DE L'EMPLOI DANS LE MONDE MET EN PERIL LA D�MOCRATIE ET LA LIBERT�, SELON LE BIT Dans certains pays, 90% des travailleurs sont otages de l'�conomie informelle
Le lundi 6 juin 2005 s'est ouverte � Gen�ve la 93e Conf�rence internationale du travail. L'ordre du jour de cette rencontre cible les revers d�sastreux de la mondialisation sur l'emploi. Le ch�mage explose partout dans le monde, les jeunes en sont les principales victimes, la g�n�ration sacrifi�e face � une �conomie informelle de plus en plus envahissante et au co�t social des plus �lev�s. L'�norme �cart qui existe entre des richesses �valu�es en milliers de milliards et les emplois au compte-gouttes que g�n�re l'�conomie mondiale constitue une s�rieuse menace � la s�curit� internationale, au d�veloppement et � la d�mocratie, et demande que l'on s'en pr�occupe dans l'urgence, a d�clar�, le lundi 6 juin 2005, le directeur g�n�ral du BIT (Bureau international du travail), Juan Somavia. "La crise mondiale de l'emploi est la question politique la plus pressante de notre temps", a indiqu� M. Somavia, qui s'adressait aux quelque 3 000 d�l�gu�s — gouvernements, travailleurs et employeurs — participant, � Gen�ve, � la 93e Conf�rence internationale du Travail. "Le feu rouge clignote aujourd'hui sur l'�tat de l'�conomie mondiale", a-t-il pr�venu. Citant des donn�es �tablies par le BIT et illustrant le contraste relev� entre un taux de croissance mondial de 5% et une hausse d�cevante de l'emploi de 1,7% en 2004, M. Somavia a dit : "En d'autres termes, le produit mondial s'est accru de pr�s de 4 000 milliards de dollars US, alors que le nombre de ch�meurs dans le monde n'a baiss� que de 500 000." "Des milliers de milliards de richesses cr��es, des emplois au compte-gouttes", a-t-il poursuivi. "La crise de l'emploi dans le monde met en danger la s�curit�, le d�veloppement, les �conomies ouvertes et les soci�t�s libres. Ce n'est pas l� une orientation viable." Le directeur g�n�ral du BIT a soulign� devant la conf�rence que l'�conomie mondiale avait �volu� vers ce qu'il a appel� "un vide �thique", parce qu'elle "ob�it � des politiques que beaucoup estiment �tre essentiellement ax�es sur les valeurs du march� et bien peu sur les valeurs humaines. La cons�quence premi�re est qu'il y a plus d'ins�curit� et moins de libert�". Il a estim� que le d�s�quilibre constat� entre la mondialisation et la croissance, d'une part, la cr�ation d'emplois, de l'autre, �tait une source grandissante de pr�occupation dans le monde. Une �conomie d�sorganis�e, sans protection et instable Une r�alit� l'illustre : plus d'un milliard d'�tres humains sont au ch�mage ou consid�r�s comme des travailleurs pauvres et pr�s de la moiti� des travailleurs dans le monde vivent avec moins de 2 dollars par jour. Le directeur g�n�ral du BIT a fait remarquer que, dans certains pays, jusqu'� neuf personnes sur dix travaillaient dans l'�conomie informelle, une �conomie "d�sorganis�e, sans protection et instable" et que moins de la moiti� des jeunes en �ge de travailler, dans le monde, avaient un emploi l'an dernier. "Il nous faut r�tablir le lien rompu entre la croissance �conomique et la cr�ation d'emplois, r��quilibrer les priorit�s, revaloriser le travail et retenir les bonnes politiques d'investissement", a-t-il dit. "Il nous faut aussi porter l'emploi et le travail d�cent au cœur du d�bat international sur le d�veloppement." Notant que "le travail est au centre des pr�occupations �conomiques, politiques et sociales des populations", M. Somavia a soulign� que l'organisation avait r�pondu � la crise mondiale de l'emploi en r�orientant son action pour se concentrer sur les valeurs fondamentales de l'OIT, la dynamisation de ses op�rations et la promotion de son programme sur le travail d�cent. Le directeur g�n�ral du BIT a indiqu� que ce programme recueillait une adh�sion croissante, qui s'est manifest�e au sein de diff�rents forums internationaux. En outre, a-t-il rappel�, le rapport 2004 de la Commission mondiale sur la dimension sociale de la mondialisation a suscit� un d�bat international sur la n�cessit� d'une mondialisation �quitable et a re�u le soutien de l'Assembl�e g�n�rale des Nations unies dans une r�solution adopt�e en septembre. Le directeur g�n�ral de l'OIT a indiqu� qu'il fallait envisager trois s�ries d'actions li�es pour faire du travail d�cent un objectif universel : 1) "d�velopper nos capacit�s collectives" en renfor�ant les syndicats, les organisations d'employeurs et les minist�res de l'Emploi, du Travail et des Affaires sociales ; 2) soutenir les efforts de l'OIT en faveur du travail d�cent aux niveaux national et r�gional pour lui permettre de contribuer plus efficacement � la r�alisation des priorit�s nationales ; 3) mettre l'emploi et le travail d�cent au cœur du d�bat sur le d�veloppement, et ce, en inscrivant la croissance, les investissements et l'emploi au centre de la coop�ration internationale. Selon M. Somavia, "les politiques en mati�re de macro�conomie, finance, commerce, investissements et travail doivent converger pour faire du travail d�cent un objectif plut�t qu'un espoir. Nous ne pouvons le faire seuls, mais cela ne peut �tre fait sans nous. Si nous avons la volont� de tenir ce r�le, alors cela pourra �tre accompli." Pour en savoir plus sur les travaux de la 93e Conf�rence internationale du travail : Consulter le site Internet du BIT : www.ilo.org