Cela fait un peu plus d'une semaine depuis que le chalutier Ra�s Hamidou a sombr� au large de Zemmouri avec, � son bord, trois marins dont les corps sont toujours emprisonn�s par les flots � trois cents m�tres de profondeur et � huit mille m�tres du rivage. Le bateau �tait pilot� par des marins chevronn�s et rompus � toute �preuve dont le capitaine Touil Toufik �tait un lieutenant de p�che et a coul� par mer d'huile dans un endroit o� il �tait habitu� � p�cher par mauvais temps de force 4. Selon la version des faits dans le milieu marin de Dellys, le drame s'�tait produit avec une rapidit� d�concertante � la suite d'un mouvement de changement de direction amorc� par le bateau. C'�tait si brusque que m�me les quatre marins rescap�s en sont incapables de d�crire de fa�on plausible la manœuvre dramatique. Et, contrairement � ce qui a �t� dit, le chalutier ne s'�tait � aucun moment �cras� contre un rocher. Les p�cheurs interrog�s � ce propos affirment qu'il n'existe, d'ailleurs, aucun � des centaines de m�tres � la ronde � cet endroit. Ce nouvel �l�ment n'a fait d'ailleurs que renforcer le voile qui entoure le myst�re de cette tragique disparition et alimente m�me certaines suspicions. La trag�die du Rais Hamidoua plong� la ville dans une profonde inqui�tude. Les autorit� locales et les p�cheurs ne savent plus o� donner de la t�te et l'angoisse des familles des disparus ne fait qu'empirer avec le temps qui passe. D'autant plus que les moyens mis en œuvre, pour le moment, pour son rep�chage ont montr� leurs limites. Pour rappel, jeudi dernier, pr�s de quatre jours apr�s l'accident, un remorqueur a �t� d�p�ch� d'Alger. Arriv� sur les lieux, ce dernier n'a fait que constater l'impossibilit� de sa t�che. Et pour cause : il �tait menu d'un c�ble de 250 m�tres alors que le bateau g�t � 300 m environ. Aussi le remorqueur a �t� pri� par les marins de rejoindre son port d'attache qui, avant cela, avaient pris soin de r�cup�rer une partie du mat�riel de travail du bateau disparu, � savoir le filet, les panneaux et la moiti� des c�bles tout en prenant soin de mettre un signal de pr�cision � l'endroit exact afin de faciliter le rep�rage des lieux, et ce, d�s le lendemain du drame. Cependant, des efforts ont �t� d�ploy�s afin d'acc�l�rer l'ex�cution du remorquage, mais ils n'ont pas donn� de r�sultat pour le moment. Le ministre de tutelle, saisi par le wali de Boumerd�s, a autoris� les p�cheurs � contacter les soci�t�s �trang�res sp�cialis�es pour effectuer le rep�chage et il s'�tait engag� � s'acquitter de la facture. C'est ainsi qu'un patron de p�che espagnol a pu fournir une corde sp�ciale pour le remorquage longue de trois cents m�tres avec quelques autres mat�riels de sauvetage qui devaient, selon les p�cheurs dellysiens, arriv�s samedi matin au port de Ghazaouet dans l'ouest du pays et qui seront achemin�s par route vers Zemmouri le m�me jour. A Dellys, la disparition de ces p�cheurs estim�s de tous hante les esprits. Certains citoyens ne cessent de nourrir une col�re justifi�e, du reste, � l'endroit des hautes autorit�s, coupables, � leurs yeux, de ne pas avoir mobilis� rapidement tous les moyens n�cessaires � la mesure de la circonstance. Pour les autorit�s locales, en revanche, � leur t�te le premier adjoint au maire de la ville, M. Arezki Chabane, une question reste pos�e : "Pourquoi tarde-t-on � rep�cher le bateau ? Les �l�ments de r�ponse � toutes les questions qui se posent autour de la disparition du Rais Hamidou ne seront pourtant pas connus avant qu'une enqu�te minutieuse ne soit men�e par les services comp�tents", nous d�claret- il. Les parents des marins disparus, pour leur part, dans une lettre adress�e au pr�sident de la R�publique, demandent son intervention directe pour mettre fin � leur calvaire. "Nous attendrons encore jusqu'au lundi, si rien ne se passe nous prendrons les choses en main", lit-on dans la correspondance. C'est dire tout le d�sespoir qu'endurent ces familles afflig�es. De leur c�t�, les p�cheurs exer�ant � Dellys, dans un mouvement de protestation et de col�re, ont d�cid� de d�poser leurs r�les samedi, et "ils ne reprendront "pas le travail avant que le bateau ne soit rep�ch�", apprend-on aupr�s de l'association des p�cheurs Sardines el baraka, et ce, quel que soit le temps que cela prendra. Enfin, le pr�sident de l'association en contact avec les marins de Zemmouri et d'Azeffoun lance "un appel � tous les p�cheurs du pays � venir grossir les rangs de leurs coll�gues en difficult�s et en leur venant en aide avec tous les moyens en leur possession", conclut-il.