Mésaventure n Sous l'effet des vents très violents qui soufflaient et des vagues géantes, leur bateau a été emporté jusqu'à 29 miles marins (environ 49 km). Le soir du 30 mars 2004, une date que n'oubliera jamais l'équipage du «Houria», ce chalutier sur lequel 5 pêcheurs ont failli passer leur dernière nuit. En effet, ce jour-là , il faisait très froid et la mer était très agitée. Mais les cinq marins pêcheurs voulaient à tout prix sortir en mer. «On n'avait pas pêché depuis une semaine. L'équipage était au chômage forcé et on a décidé, malgré le mauvais temps, d'embarquer dans l'espoir de pêcher quelque chose. Nos collègues nous conseillaient d'attendre et de nous en remettre à la volonté de Dieu. Mais on a fait fi de leurs conseils», raconte Saïd le patron du chalutier. Les quatre aventuriers prirent alors le large, tout en décidant de ne pas trop s'éloigner. Mais sous l'effet des vents très violents qui soufflaient et des vagues géantes, leur bateau a été emporté jusqu'à 29 miles marins (environ 49 km). Sans se rendre compte qu'ils étaient aussi éloignés, alors que la distance record pour les chalutiers est de 6 miles marins ( environ 10 km ), le raïs a décidé de faire demi-tour, parce qu'il était impossible de jeter le filet dans une tempête aussi violente. Mais c'était trop tard et comme un malheur n'arrive jamais seul les marins, qui ont essayé de faire démarrer le moteur, ont constaté qu'il était en panne. Le mécanicien ne pouvait rien faire. Mais le pire c'est que la radio ne fonctionnait plus ! À bord c'est la panique. «Et si notre chalutier coulait ?», se demandaient les marins. «Les uns priaient, les autres pressaient le mécano de revoir, encore une fois, s'il pouvait détecter la panne.» Le lendemain , même si le temps était un peu plus clément, aucun bateau à l'horizon. «C'était la panique, surtout que nous commencions à manquer d'eau. Pour la nourriture il n'y avait pas de problème, on pêchait à la canne.» Deuxième jour, la psychose monte, les pêcheurs sont de plus en plus désespérés. «Qui va venir nous chercher par ce mauvais temps ?», nous demandions-nous. Les pêcheurs avaient soif et ils étaient très nerveux. Pas de cigarettes pas de café …Vers 14 heures, le deuxième jour, un grand navire commercial est apparu. Il appartenait à la Cnan. c'était le bonheur absolu. «On lui a fait un signe de détresse et le bateau nous a envoyé un canot de sauvetage.» «Le malheur c'est qu'on a su par la suite que ni nos collègues ni nos familles ne s'inquiétaient de notre sort … !», témoigne Saïd.