Plusieurs centaines de personnes se sont rassembl�es mardi devant l'ambassade d'Alg�rie � l'appel de L'Humanit� et du Collectif pour la libert� de la presse pour exiger la lib�ration de Mohamed Benchicou, la relax des journalistes condamn�s, la fin du harc�lement judiciaires, la reparution du Matin et la fin du harc�lement judiciaire. Avant le d�but des interventions, une d�l�gation compos�e du directeur de L'Humanit�, Patrick Le Hyaric, des s�natrices Eliane Essassi (communiste) et Alima Thiery-Boumediene (Verts), du chanteur-compositeur et ancien membre des r�seaux du FLN, Claude Vinci au nom du Collectif pour la libert� de la presse en Alg�rie, du secr�taire g�n�ral du SNJ-CGT (syndicat des journalistes), Michel Viard, a �t� re�ue par l'ambassade d'Alg�rie pour lui remettre la p�tition sign�e par plus de 350 personnalit�s fran�aises et une seconde sign�e par plusieurs milliers de personnes exigeant la lib�ration de Benchicou et la cessation des atteintes � la libert� de la presse. Dans la foule, des d�l�gations de partis alg�riens : William Sportisse et Boualem Khalfa entre autres pour le PADS, Omar Tibourtine pour le RCD France, Samir Bouakouir pour le FFS, Ferhat pour le MAK, et des militants du MDS, de l'ACB (Association culturelle berb�re), Nicole Borvo, pr�sidente du groupe communiste au S�nat, des �lus de la mairie de Paris, des d�l�gations du parti des Verts, de RSF, de la Jeunesse communiste, Alban Liechti, ancien d�serteur de l'arm�e fran�aise durant la guerre d'Alg�rie ayant rejoint les rangs de l'ALN, l'ancienne d�put�e europ�enne Yasmine Boudjenah, et bien s�r le Collectif pour la libert� de la presse en Alg�rie au complet. Face � l'ambassade, sur une minisc�ne se sont produits le groupe engag� les Zsgaboonistes, puis les chanteurs alg�riens Boudji, avant que Ferhat, s'accompagnant d'une guitare, ne cl�t la soir�e par deux chansons sous les applaudissements. Premier � prendre la parole, le directeur de L'Humanit� qui a commenc� son intervention par d�noncer les nouvelles condamnations des journalistes du Soir, Fouad Boughnem et Kamel Amarni, et d'Ali Dilem avant d'informer la foule sur le message qu'il venait de passer � l'ambassade d'Alg�rie o� il venait d'�tre re�u. �Il est inadmissible que des journalistes soient condamn�s pour des d�lits de presse �, a-t-il lanc�. Et d'assurer Fatiha Benchicou que la mobilisation devra s'amplifier jusqu'� la lib�ration de son mari et de tous les journalistes. �En tant qu'amis du peuple alg�rien durant la guerre d'ind�pendance, au lendemain de sa lib�ration et durant la lutte anti-islamiste qui a vu plus de 60 journalistes assassin�s, nous exigeons du pr�sident alg�rien qu'il amnistie � l'occasion du 5 juillet tous les journalistes, que Le Matin reparaisse, que soit enfin respect�e la libert� de la presse et que les dispositions du code p�nal concernant la presse soient supprim�es. Il est inadmissible que ceux qui se sont faits les porte-parole du peuple alg�rien contre l'islamisme soient aujourd'hui jet�s en prison �, a-t-il tonn�. �Car sans libert� de la presse, il ne peut y avoir de d�mocratie.� Avant d'interpeller le pr�sident Chirac � propos de la conclusion du trait� d'amiti� entre la France et l'Alg�rie afin qu'il demande au gouvernement alg�rien de respecter ses engagements internationaux. Henri Alleg, d'une voix assur�e, rappelle qu'il n'est pas l� pour donner des le�ons mais que �par exp�rience, chaque fois que la presse est attaqu�e, cela n'a pas apport� de bonnes choses � l'Alg�rie�, citant l'exemple d' Alger R�publicain interdit par les autorit�s coloniales avant de l'�tre en 1965 par le pouvoir alg�rien. �L'Alg�rie a �t� un exemple pour les peuples du Tiers-Monde. Mais son image est ternie par les atteintes aux libert�s, par l'emprisonnement de journalistes qui ont eu le tort d'�tre � l'�coute de leur peuple�, a-t-il ajout� avant d'exiger qu'ils soient remis en libert�. Nicole Borvo, s�natrice communiste, et Alima Boumediene, s�natrice Verts, �voquent, chacune pour sa part, la solidarit� de leurs partis respectifs envers la presse et les d�mocrates. La s�natrice communiste a rappel� entre autres ses interventions aupr�s du Quai d'Orsay � propos de la condamnation de Benchicou et des atteintes � la libert� de la presse et que son groupe avec les autres parlementaires de la gauche continueront d'agir pour le respect de la libert� de la presse et d'expression aupr�s du gouvernement fran�ais et des autorit�s alg�riennes : �Il faut, a-t-elle soulign�, qu'une r�solution soit vot�e au Parlement au moment de l'examen du trait� d'amiti� entre la France et l'Alg�rie.� Alima Boumediene a rappel� qu'� l'occasion de l'examen de l'accord d'association par le Parlement, que les parlementaires fran�ais fassent en sorte qu'il ne soit pas ratifi� si les clauses concernant les libert�s et le respect des droits humains ne sont pas respect�es par le pouvoir alg�rien. La s�natrice Verts a saisi l'occasion pour d�noncer le sort fait aux Alg�riennes victimes d'un code de la famille qui nie leur droit � la citoyennet�. Enfin, apr�s avoir remerci� ceux qui sont venus manifester leur soutien � son mari et � la presse, Fatiha Benchicou a c�d� la parole � sa fille Nassima pour lire la d�claration du Collectif pour la libert� de la presse (texte d�j� publi� par Le Soir et d'autres journaux). Un texte qui met en perspective le combat des journalistes, les multiples atteintes au droit d'informer, les condamnations de journalistes � la prison ferme, celle du Soir d'Alg�rie � 300 000 euros d'amende, l'exigence de la lib�ration de Benchicou, la relax des journalistes condamn�s, la d�p�nalisation des d�lits de presse et un appel � plus de solidarit� avec les journalistes alg�riens. La cadette des Benchicou, contenant son �motion en �voquant le nom de son p�re, s'est acquitt�e de cette t�che avec un certain talent. Elle a �t� la plus applaudie par l'assistance. Ferhat lui succ�de avant de chanter, �voquant l'assassinat de son fils et lan�ant en direction de l'assistance que la �vraie Alg�rie, c'est celle qui est en prison et non celle qui est au pouvoir� ! Fatiha Benchicou, quant � elle, et les membres du Collectif �taient plus que satisfaits par le succ�s de ce rassemblement. ��a d�passait toutes nos esp�rances. Car en dehors de L'Humanit�, aucun journal fran�ais n'a inform� ses lecteurs sur la tenue de ce rassemblement �, explique un des membres du Collectif. Correspondance Communiqu� du Comit� Benchicou pour les libert�s A l'instant m�me o� nous comm�morions une ann�e d'emprisonnement de Mohamed Benchicou, directeur du Matin, une nouvelle �preuve est venue justifier notre combat pour une presse libre et nous rappeler au devoir de vigilance. En effet, d'autres sanctions sont venues s'ajouter au harc�lement de la presse � travers les r�centes peines d'emprisonnement ferme et les lourdes amendes prononc�es � l'encontre du caricaturiste du quotidien Libert� ainsi que du directeur du Soir d'Alg�rie et un de ses journalistes. Le Comit� Benchicou pour les libert�s s'�l�ve avec la plus grande fermet� contre ces sanctions iniques et renouvelle son appel � la d�p�nalisation des d�lits de presse. Le Comit� Benchicou pour les libert�s consid�re que ces nouvelles attaques contre la presse sont pr�judiciables � l'image de l'Alg�rie et entament irr�m�diablement le cr�dit de ses gouvernants aupr�s d'une opinion publique internationale sensible et sensibilis�e � la question de la libert� d'expression et la libert� de la presse.
D�claration de R�dha Malek, pr�sident de l'ANR Quels que soient les d�lits retenus contre eux dans l'exercice de leur profession, la condamnation de journalistes � des peines de prison est un acte inique dans son principe et dangereux dans sa port�e. Le m�tier de journaliste n'est jamais ais�, il pr�suppose une vocation et du cran. Notre devoir, le devoir de l'Etat et son honneur, en cette �tape de transition vers la d�mocratie, c'est de le prot�ger et le cas �ch�ant de faire montre d'indulgence et de compr�hension � l'�gard de ceux qui l'exercent. La contestation comme la d�mocratie dont elle est le nerf, est n�cessairement un �l�ment de complication pour l'exercice du pouvoir, mais un �l�ment indispensable qu'il faut apprendre � m�nager en vivant avec.