La pr�sentation de la pi�ce th��trale Tareb yadour en cinq actes , �crite par Mohamed Lahbib et r�alis�e par Mohammed Boutata, a s�duit le public skikdi. La tragicomique qui y est impr�gn�e n�a pas laiss� indiff�rent, rendue plus attrayante par la performance des cinq interpr�tes (trois hommes et deux femmes). De m�me que �l�alliage cod� et r�ussi du r�el et de la fiction, rappelant, si besoin est, la trame du fameux film La rose pourpre du Caire, de Woody Allen, aurait contribu� � donner plus de consistance � l��uvre. L�histoire de la pi�ce se d�roule dans un pays inconnu. Les cinq personnages y subissent les affres de la guerre. Ou des guerres. Loundja et son p�re El Aama (l�aveugle), El Ghoul sa femme (Bakhta) et son fils Lakhdar, s��changent les symboles (ex-Bakhta, c�est la v�rit�), les comportements, les r�actions pu�rile, courageuses ou l�ches, essayant de se faire mutuellement �impressionner�, de se montrer frileux aux cris de haine de l�ennemi et de solliciter les proc�d�s de la paix. Ou de la trahison. Ils finissent en fin de compte par revenir � la r�alit� de notre temps, en impliquant ou en prenant pour t�moin de leurs �pitreries� le... public, en lui lan�ant : �Ne croyez pas ce que vous voyez. Et arr�tez d�applaudir futilement. Ce n�est qu�une pi�ce.� Les acteurs lancent souvent des paris, du genre �Celui qui n�applaudit pas, on va l�applaudir�, et choisissent au pif, apr�s un laps de temps, un spectateur pour l�applaudir hargneusement. Les tares de la soci�t�, des tenants des pouvoirs, des guerriers... sont pass�es au scalpel. On essayait de r�pondre aux atrocit�s des combats par une hilarit� d�capante. Un humour noir que l�invariabilit� du d�cor a rendu plus �monotone�. Et plus contondant. Le public ne respire point. Il reste clou� au fauteuil par les effets des effets sp�ciaux et de la �poignante� musique compos�e par Gasseb Yazid. La trame non lin�aire (en spirale pour reprendre le jargon th��tral) a multipli� les lectures de cette pi�ce. Plusieurs sont possibles et peuvent �tre avanc�es, sans risque de compromettre le �charme unique� qui s�en d�gage. L�interpr�tation y est pour beaucoup, car si Bouha Seif- Eddine (qui a re�u le prix du meilleur com�dien au Festival national du monologue de Blida, pour ce r�le) ainsi que ses deux confr�res Rhai Abdou et Chidouh Tayeb de la troupe Essarakha, (ne) sont plus � pr�senter pour le public, les deux autres Chebel Assia et Redjem Karima, par contre, ont pour leur premi�re pi�ce jou�e fait un �coup de ma�tre�. Elles ont �impressionn� plus d�un. Et c�est leur passion pour le 4e art qui en a d�cid� ainsi car, selon leurs dires, �on aime si fort le th��tre, qu�on l�exerce en d�pit de nos �tudes�. D�ailleurs, la premi�re cit�e est licenci�e en droit, tandis que la deuxi�me est bacheli�re cette ann�e m�me. Pour Mohamed Boutata : �Cette pi�ce prouve au moins une chose, c�est que Skikda regorge de jeunes talents qui peuvent pr�tendre � une c�l�brit� nationale et plus, pourvu que les instances comp�tentes leur accordent une attention particuli�re. Cette pi�ce a �t� mont�e � 100 % par des Skikdis. C�est encourageant. Et surtout r�v�lateur.� G�n�rique : le r�alisateur : Mohamed Boutata. Le sc�nariste : Mohamed Lahbib. Interpr�tation : Bouha Seif-Eddine (El Ghoul), Rabah Abdou (El Aama, l�aveugle), Chidouh Tayeb (Lakhdar, le fils), Chebel A�ssa (Bakhta, la m�re) et Redjem Karima (Loundja, la fille). Musique et effets sp�ciaux : Gasseb Yazid.