Officiellement, l�acc�s aux plages autoris�es � la baignade est gratuit. Cette mesure annonc�e en grande pompe par les pouvoirs publics la veille de l�ouverture de la saison estivale et reprise en ch�ur par les autorit�s locales � chaque occasion, depuis le d�but de l��t� se r�v�le �tre un leurre. C�est ce qui nous a �t� donn� de constater dans une des plages ouest de la capitale. �Ceux qui pensent pouvoir profiter de la plage sans bourse d�lier se trompent ! Ils laisseront au minimum 50 dinars par jour�, indique un p�re de famille � un autre dans un des parkings d�Azur-Plage � Zeralda. Sa remarque est motiv�e par la r�flexion d�un �migr� qui ne comprenait pas pourquoi il devait payer 50 dinars pour pouvoir �garer� sa voiture dans une aire de stationnement qui n�en est pas une. �L�acc�s de la plage est gratuit, pas le parking� c�est comme �a. Si �a ne vous pla�t pas, allez vous plaindre�, r�torque, tr�s s�r de lui, un des nombreux jeunes qui, en cette fin de matin�e du 21 juillet, g�re ce parking �de fortune � qu�ils n�ont pas jug� utile de nettoyer. Press� par sa femme, l�automobiliste abandonne et demande un ticket contre les 50 dinars qu�il remet pour pouvoir stationner sa voiture, sans garantie aucune dans un parking d�j� plein. Un endroit o� l�on est pris en charge d�s que l�on �teint le moteur de son v�hicule. �Vous voulez un endroit tranquille dans la plage familiale? Venez, je vais vous y conduire. C�est jeudi, vous n�allez pas trouver de place ailleurs�, vous apostrophe un gar�on pas encore sorti de l�adolescence, que vous vous retrouvez � suivre avant m�me d�avoir eu le temps de r�pondre. Surtout quand vous avez pass� plus de deux heures � chercher une place dans un des parkings du complexe touristique de Zeralda et que las de tourner en rond vous optez pour un autre endroit, plus tranquille, moins fr�quent�. Et bien que ce ne soit pas le cas pour Azur-Plage compl�tement d�figur�e par d�horribles constructions. �Le commercial� qui nous accompagne fait un signe au gendarme qui g�re la circulation. Ce dernier l�arr�te pour laisser traverser les familles. La grande art�re de cette plage de Zeralda offre l�image d�une rue tr�s propre. Ce n�est pas le cas de la plage, c�d�e par parcelles � des concessionnaires qui ont trouv� l�astuce pour, mine de rien, ne pas respecter le cahier des charges. �Le guide� nous confie � un autre jeune. �Prends-en soin ! � Le message est re�u cinq sur cinq �Vous �tes avec des enfants, il vous faut un endroit pr�s de l�eau�, d�cide le placeur qui vous conduit � un endroit o� sont dispos�s parasols, des chaises et m�me des tables. �200 dinars le parasol, 100 dinars la table et 50 dinars la chaise�, annonce le jeune homme. �Nous avons ce qu�il nous faut, il nous faut juste une place !� Une r�plique qui n�est pas faite pour plaire au g�rant de l�endroit qui, pour toute r�ponse, vous fait rebrousser chemin pour vous installer loin du bord. L�endroit qu�il propose est r�pugnant. D�abord parce qu�il se trouve � proximit� de la chauss�e, � deux m�tres d�une pizzeria qui enregistre un incessant va-et-vient en d�pit des prix qu�elle affiche, et juste � c�t� d�une poubelle qui d�borde de partout. C�est l�espace r�serv� � ceux qui ram�nent leur parasol et leurs accessoires de plage. Au bord de l�eau, sur plus de cinq rang�es, le long des 20 m�tres de plage conc�d�s par la mairie pour 70 000 DA le trimestre, les g�rants ont plant� leurs parasols les uns � c�t� des autres, de fa�on � ce que vous ne puissiez pas vous installer entre deux. Les estivants n�ont d�autre choix que de laisser leur parasol dans son �tui et de �louer� un autre � 200 DA la journ�e. Il y en avait pr�s d�une centaine. La m�me attitude est adopt�e par tous ceux qui ont eu la chance de �louer� pour l��t� et pour cinq ans des bouts de plage �pour les rendre plus accueillantes�, selon le minist�re du Tourisme. Les espaces des uns et des autres sont s�par�s par une cl�ture o� viennent s�amonceler des ordures de tous genres. Pourtant �veiller � la propret� de l�endroit est l�une des exigences du cahier des charges comme le stipule le d�cret portant r�gime de la concession des plages. D�cret qui oblige les concessionnaires � respecter l�environnement et l�hygi�ne tout en garantissant la tranquillit� des estivants. Une qui�tude que l�on n�a pas per�ue jeudi dernier � Azur-Plage o� les marchands ambulants foisonnent. Les vendeurs de beignets, pour la plupart des enfants, succ�daient aux vendeurs de th�, de cigarettes, de glaces, de confiseries, d�accessoires de plage, de bijoux de fantaisie et m�me des appareils de photo jetables � 300 DA la pi�ce. M�me les mendiants traquent les estivants. Dans cette plage o� les scooters de mer disputent le bord aux baigneurs, tout est payant m�me les toilettes dont l�acc�s est fix� � 20 dinars par personne. En somme, seule la baignade, quand elle est possible dans cette eau douteuse o� flottent les sachets �blancs et noirs�, est gratuite. Mais avant, il faut payer au minimum 250 dinars et surtout supporter la promiscuit�, car, sur les 82 plages que compte la capitale, seules 42 sont autoris�es � la baignade.