«Nous rejetons catégoriquement toute tentative visant à imposer les lois internes de l'Union européenne et des Etats-Unis à d'autres pays ou à appliquer des sanctions contre des entreprises et des individus de pays qui respectent scrupuleusement les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU», a indiqué, hier, le département des affaires étrangères russes. Une position du Kremlin rejoignant ainsi celle adoptée par Ankara dès l'adoption lundi, des sanctions contre Téhéran par l'Union européenne et le Canada. La décision de Bruxelles d'alourdir la liste des sanctions a été prise pour rappel au lendemain de l'annonce par Téhéran de sa disponibilité à prendre langue avec les Occidentaux. Le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki, a, en effet, annoncé dimanche à partir d'Istanbul, que son pays était prêt à entamer immédiatement des négociations avec les Occidentaux sur les détails de la proposition faite en mai sur l'échange de combustible nucléaire. Téhéran a transmis lundi à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) ses réponses aux questions soulevées par le groupe de Vienne (Etats-Unis, Russie, France) concernant sa proposition d'échange d'uranium selon l'AIEA. Une proposition portant sur l'accord tripartite signé entre le Brésil, La Turquie et l'Iran. Les nouvelles sanctions adoptées par l'UE après celles de l'ONU et des Etats- Unis ont visé les secteurs pétrolier et gazier, interdisant tout investissement européen dans le raffinage du brut et la liquéfaction de gaz. Par ailleurs, La responsable de la diplomatie européenne, Mme Ashton, avait indiqué, pour rappel, à une semaine avant l'adoption des sanctions de l'UE, que les conditions pour la reprise du dialogue avec Téhéran étaient réunies. A cela, son homologue iranien, M. Mottaki, avait avancé, pour sa part, le mois de septembre pour la tenue de ces pourparlers. Moscou, qui après avoir indiquer par des déclarations officielles que Téhéran «est en mesure de se doter de l'arme nucléaire», réaffirme l'incontournable voie diplomatique pour résoudre le dossier nucléaire iranien. Pour Téhéran, «toutes les modalités de l'échange seront déterminées à travers les discussions et pourparlers à Vienne», a indiqué Mottaki qui s'exprimait après un déjeuner de travail avec ses homologues turc Ahmet Davutoglu et brésilien Celso Amorim à Istanbul. Cela étant, les prochaines semaines verront une cadence accélérée au vue de l'échéance du mois de septembre qui semble être aussi indiquée par d'autres responsables. Pour le chef de la diplomatie turc, «la deuxième semaine de septembre constitue une date possible pour la rencontre» et pour Mme Ashton, qui est aussi la représentante des 5+1, les négociations pourraient avoir lieu en septembre. Autant de déclarations et de nouvelles donnes au vue de l'éventuelle reprise des négociations entre Téhéran et les 5+1 qui n'ont pas été sans impact sur le rôle de Moscou dans le dossier nucléaire iranien. D'où les propos M. Nesterenko, porte-parole du département des affaires étrangères russes, indiquant hier, l'opposition de son pays aux sanctions adoptées hors du cadre du Conseil de sécurité, des sanctions «soigneusement contrôlées et coordonnées» et a jugé celles adoptées unilatéralement de sanctions inacceptables.