Abdelaziz Bouteflika a d�sormais d�voil� son projet portant �charte pour la paix et la r�conciliation nationale �. Une charte formul�e, contrairement � son �a�n�e�, la loi sur la concorde civile, sous forme d��nonc�s g�n�raux et surtout ��lastiques� o� Bouteflika se laisse une large marge de man�uvre. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - �Le peuple alg�rien souverain approuve la pr�sente charte pour la paix et la r�conciliation et mandate le pr�sident de la R�publique pour prendre toutes les mesures visant � en concr�tiser les dispositions�. Cette formule qui revient � plusieurs reprises dans le projet de charte r�sume tout. En fait, Bouteflika veut un ch�que en blanc � l�issue du r�f�rendum du 29 septembre prochain et dont le r�sultat est connu d�avance. Le texte de la charte qui n�est pas sous forme de la loi n�engage donc en rien ! Ce, cependant qu�il aura valeur, d�s le pl�biscite �programm� d�un quitus supr�me pour son auteur. Reprenant l�esprit de la loi sur la concorde civile, la charte exclut �les individus impliqu�s dans les massacres collectifs, les viols et les attentats � l�explosif dans les lieux publics� du droit de b�n�ficier des mesures de cl�mence pr�vues. Cela signifie-t-il que �des individus auteurs d�assassinats individuels� serontils, eux, amnisti�s ? Malgr� le caract�re immonde et indicible des massacres collectifs, il faut rappeler que le Fis et ses troupes terroristes ont �galement � leur actif des dizaines de milliers de victimes �individuellement � assassin�es. Le �pardon� pourrait-il �tre accord� aux assassins de dizaines de milliers d�Alg�riens entre militaires, policiers, hommes de culture, hommes politiques, de sciences, des journalistes, des militants, ou d�anonymes autres citoyens ? Cette ambigu�t� est d�autant plus troublante que la loi sur la concorde civile �tait plus pr�cise en excluant, quoique �th�oriquement� seulement, du m�me droit � l�amnistie, l�ensemble �des auteurs de crimes de sang�. Le texte de la charte qui se soucie plus des droits et du devenir des familles et �ayants droit� des terroristes que de celui des victimes du terrorisme, �tonne �galement par ce passage : �Le peuple alg�rien mandate le pr�sident de la R�publique pour solliciter, au nom de la Nation, le pardon de toutes les victimes de la trag�die nationale, et sceller ainsi la paix et la r�conciliation nationale�. A croire que ce sont les victime du terrorisme et non pas les terroristes qui ont mis l�Alg�rie � feu et � sang quinze ann�es durant ! Pourquoi, en effet, la charte ne pr�voit pas plut�t, comme cela a �t� fait en Afrique du Sud par exemple, que les terroristes et leurs commanditaires reconnaissent leurs crimes et demandent des excuses publiques aux familles des victimes et � la Nation ? ǒaurait �t� plus raisonnable dans un pays de surcro�t en position de force apr�s avoir militairement �cras� le terrorisme. Une victoire militaire que l�Alg�rie se doit de consolider par un triomphe moral et politique sur ses fossoyeurs qui, eux, sont demeur�s cons�quents dans leur d�marche et toujours tout aussi attach�s � leur projet obscurantiste. Ceux parmi eux qui ont b�n�fici� des dispositions de la loi portant concorde civile ont d�ailleurs toujours refus�, obstin�ment, de se consid�rer comme des �repentis��