Les choses bougent si peu et si lentement que l�on retient une nette impression de stagnation et de l�thargie dans cette commune rurale de 23 km2 et de 13 000 habitants, elle tranche sur tous les plans avec les communes des Issers, de Chabet El- Ameur, ses voisines de l�est, et avec celle de M�kira, au nord, � vocation agricole. Elle est m�me d�savantag�e par la providence, dans une moindre mesure il est vrai, avec celle d�A�t Yahia Moussa aussi d�munie et oubli�e des pouvoirs publics. Il est vrai qu�elle est adoss�e au mont forestier de Sidi Ali Bounab entre des sbires du GSPC depuis plus de dix ans mais sa malchance ne date que de la p�riode du terrorisme. Timezrit, chef-lieu d�une commune cr��e artificiellement par un d�coupage territorial sans aucun rapport avec les r�alit�s du terrain se trouve enclav� sur les hauteurs dominant tous les villages de la commune, un d�fi au sort mis�rable et � tout le voisinage qui n�est pas toujours � son avantage. Les oliviers et les figuiers qui constituent la principale richesse arboricole, source de revenus de la population sont tr�s souvent la proie des incendies de for�t fr�quents en saison estivale. Les infrastructures et la pr�sence de l�Etat sont au plus bas niveau, une mairie, un d�tachement de la garde communale, un CEM aux capacit�s insuffisantes pour contenir l�ensemble des coll�giens de la commune souffrant, par ailleurs, de l�instabilit� de l�encadrement, une annexe de CFPA aussi insuffisante pour faire face � la demande de formation de la jeunesse, une agence postale, un centre culturel, reconverti en centre de sant� avec maternit� rurale et un fauteuil dentaire non op�rationnel � ce jour. Ce stricte minimum n�est ni structurant ni incitatif au d�veloppement local. On �voque � cet �gard l�indisponibilit� des terrains publics susceptibles d�accueillir des investissements publics ou priv�s. Quant aux terrains des particuliers c�est la croix et la banni�re, les gens refusent dans la plupart des cas de c�der leurs terrains et la proc�dure d�expropriation est trop lente, d�clare le pr�sident d�APC qui cite, � titre d�exemple, le projet d�eau min�rale pr�vu � Izrarath�ne avec 350 postes d�emploi abandonn� pour cause d�opposition cat�gorique des citoyens du m�me village. Toujours au point de vue insuffisances, la commune accuse un retard dans tous les secteurs : l�inexistence d�un lyc�e contraint les lyc�ens de Timezrit � se rendre � Bordj-M�na�el ou aux Issers. L�ensemble de la voirie se trouve dans un �tat de d�gradation des plus d�plorables que ce soit les chemins de wilaya (CW 107 et 151), ou les routes intercommunales, ou encore l�ensemble des chemins vicinaux. L�assainissement est inexistant dans plus de la moiti� des villages, le r�seau d�AEP assurant la distribution de l�eau potable est continuellement perturb� : les riverains se permettent m�me de percer la conduite principale et d�irriguer des vergers � l�or�e de la for�t de Sidi Ali Bounab. Deux unit�s de soins construites au niveau des villages d�Afir Azazga et d�Ouled Ziane ne sont pas encore fonctionnelles malgr� leur r�ception : la direction de la sant� ne daigne pas encore y affecter des infirmiers, nous disent les responsables locaux. C�t� jeunesse, c�est le vide total ! Et comme l�oisivet� est m�re de tous les vices, les p�res de familles assistent impuissants � la prolif�ration de toutes sortes de fl�aux sociaux (drogue, alcoolisme, banditisme�). Les jeunes pataugent dans d�innombrables probl�mes : aucune infrastructure n�est mise � leur disposition, except� un stade communal, isol� � la lisi�re de la for�t et qui se trouve dans un �tat lamentable. Enfin, du point de vue s�curit�, Timezrit, revient de tr�s loin. Durant les ann�es 1994-95, la commune �tait totalement sous l�emprise des hordes du GSPC. Tous les �difices publics ont �t� saccag�s. Il ne restait plus rien et la terreur atteignait le summum. C�est � partir de 1996, avec l�installation du d�tachement de la garde communale, que la s�curit� commen�ait � revenir. Actuellement le calme est, semble-t-il, revenu quoique l�odeur de la terreur plane toujours dans la r�gion. Et, c�est d�ailleurs la raison pour laquelle bon nombre de citoyens approch�s souhaitent sans le crier sur les toits, l�installation d�une s�ret� urbaine � Timezrit.