Figure embl�matique de la r�volte alg�rienne et de la cha�ne de la r�sistance contre l�autorit� coloniale, Arezki L�bachir (1857- 1895) �bandit d�honneur des A�t Ghovri� a re�u 110 ans apr�s son ex�cution un hommage m�rit� des siens samedi dernier au village A�t Bouhini sur les flancs de la for�t de Yakouren son fief. Des centaines de personnes de divers horizons se sont donn�es rendez-vous dans ces lieux mythiques pour honorer sa m�moire � l�appel des organisateurs qui ont concoct� � l�occasion un riche programme o� l�histoire et la culture ont fait bon m�nage. Outre une exposition, des conf�rences sur son �pop�e ont �t� pr�sent�es par d��minents chercheurs et universitaires dont Youn�s Adli, auteur d�un ouvrage qui lui a �t� consacr�, ont succ�d� aux chorales traditionnelles et divers t�moignages sur la r�volution entrecoup�s d�un montage po�tique de Djaffar Cherifi et ses enfants. L�ombre de l�anc�tre de la chanteuse et com�dienne Djamila pr�sente � la c�r�monie au m�me titre que beaucoup de personnalit�s parmi les moudjahidine, les artistes, les �tudiants et le mouvement associatif a longtemps plan� sur la manifestation � forte charge symbolique qu�on a fait co�ncider avec la Journ�e nationale du moudjahid. Dominant le village, une st�le en marbre repr�sentant les bustes de Arezki L�Bachir et de son lieutenant Amar Oumera� a �t� �rig�e en hommage � celui qui s�est soulev� contre l�ordre colonial et la confiscation des terres. L�une de ses premi�res actions fut d�ailleurs dirig�e contre l�instauration du code de l�indig�nat produit de la strat�gie du �colonialisme scientifique�. Les Reybert, instituteurs de Yakouren seront somm�s d�ouvrir l��cole aux enfants des indig�nes. Accus�s d�accointance avec Arezki qui les a assujettis � son combat, des notabilit�s y compris parmi l�administration fr�leront le scandale. Constituant un danger pour la France coloniale qui le soup�onnait de fomenter une insurrection arm�e, il sera traqu� avec ses compagnons par mille hommes. Le r�volt� de Yakouren, et ses compagnons parmi eux les fr�res Abdoun a exig� de plaider en kabyle lors de son retentissant proc�s durant lequel il d�clarera : �Je suis entre vos mains et entre les mains de Dieu. Faites de moi ce qu�il vous plaira d�avance. Je m�incline devant votre verdict. Je dois cependant � la veille de ma mort proclamer la v�rit� sans r�serve et sans l�chet�.� Cela avant d��tre guillotin�. Si cela peut int�resser le r�alisateur Djamel Bendeddouche, qui entamera le tournage d�un film sur son �pop�e en octobre prochain, Arezki portait le jour de sa capture selon le journaliste E. Dechaud les effets suivants : un pantalon en laine l�g�re d�un bleu tr�s ardent enserr� dans des gu�tres en peau de ch�vre fortement lac�es, un grand paletot en coutil imprim� � carreaux jaunes et gris et une ch�chia entour�e d�une band�e de contonnade blanche. Voici un autre t�moignage rapport� par Ernest Mallebay sur sa mod�ration et sa courtoisie : il surprit un jour avec ses compagnons dans la for�t un riche commer�ant europ�en venu chasser avec une magnifique carabine. S�duit par la coupe de l�arme, son ing�nieux m�canisme, sa l�g�ret� et sa solidit� il le pria, �merveill�, de la lui c�der. Le chasseur, ne savant pas � qui il avait affaire refusa net et Arezki le laissa partir malgr� la col�re de ses compagnons.