Le Comit� des citoyens pour la d�fense de la R�publique (CCDR) compos� de plusieurs personnalit�s politiques, dont l�ancien ministre de l�Enseignement sup�rieur, Abdelhak Bererhi, est, dans une d�claration rendue publique, revenu sur la question de la r�conciliation nationale et rejette le projet de la charte dans la forme et dans le fond. Ainsi, dans un communiqu� adress� � la r�daction, le comit� explique son refus de cautionner le projet en question par l�absence de toute consultation. �Bafouant les r�gles les plus �l�mentaires de la d�mocratie et de la d�ontologie politique, le pouvoir a concoct� un texte � huis clos, sans consultation ni d�bat. Le pays a �t� m�pris� sans aucun �tat d��me : alliance pr�sidentielle, partis politiques, toutes tendances confondues, soci�t� civile, institutions, victimes du terrorisme, disparus � Il (le pr�sident de la R�publique, ndlr) a men� une course contre la montre, tambour battant, s�appuyant sur des partis aux ordres, port� par des ersatz d�associations d�une soci�t� civile virtuelle, des opportunistes et autres intellectuels d�f�rents pour le oui. M�me des chefs terroristes �repentis� se font les h�rauts d�une campagne � sens unique. Les m�dias, mettant au placard la notion de service public, se sont transform�s en agences de campagne �lectorale dans ce sens. Des menaces � peine voil�es et mesures coercitives sont brandies en direction de ceux qui oseraient s�opposer au projet pr�sidentiel. Au XXIe si�cle, on demande au peuple de la R�volution de 1954 de �lire entre les lignes� et on lui d�livre �� petites doses� une th�rapie comme � un malade ! Oui le peuple a soif de paix mais pas � n�importe quel prix�, lit-on dans le communiqu� en question. Plus loin, les r�dacteurs de la motion indiquent : �Le terrorisme islamique int�griste qui a fait le malheur de l�Alg�rie est vaincu et bien vaincu sur le terrain, et ce, gr�ce � la r�sistance du peuple alg�rien et des forces de s�curit�. A ce peuple martyr on veut lui imposer une paix tronqu�e, une paix o� le criminel ne reconna�t pas ses crimes, une paix o� on demande pardon aux �repentis�, une paix qui ignore le pardon que seul le peuple peut accorder, ayant �t� la principale victime du terrorisme. Devant les massacres inou�s d�un terrorisme sanguinaire dont les crimes atteignent les cimes de l�horreur et de l�absurdit�, la majorit� du peuple alg�rien profond�ment musulman a choisi son camp : celui des libert�s, du progr�s, de la justice. Pardonner ne signifie pas absoudre simplement des crimes imprescriptibles, il ne peut y avoir de r�conciliation nationale entre deux projets de soci�t� diam�tralement oppos�s. Il n�y a pas eu de guerre civile pour parler de r�conciliation nationale, quand on sait qu�il y a eu tentative d�abattre la R�publique pour r�duire l�Alg�rie � un Etat th�ocrate, moyen�geux.� Les membres du comit� terminent leur correspondance en affirmant : �On ne peut gommer par un oui pr�fabriqu� le devoir de m�moire, de v�rit� et de justice qui sont l�expression des droits de l�homme dans leur conception universelle. Si une r�conciliation doit se faire, c�est celle de l�Etat et de ses institutions avec le peuple pour une justice sociale r�elle, pour le respect des droits de l�homme et des libert�s, pour un d�veloppement �conomique, social et culturel, au profit des citoyens et non d�un groupe ou d�un clan. C�est sortir du concept obsol�te de peuple assujetti, au profit de citoyen impliqu� dans la vie de la nation. C�est enfin reconna�tre leurs droits aux familles des victimes de terrorisme et celles des disparus.� Enfin, le comit� estime que ce projet de charte propos� � r�f�rendum est �une simple reddition, une compromission avec l�islamisme, une trahison � l��gard des victimes du terrorisme, un projet qui laisse intacte et conforme la matrice id�ologique islamiste qui n�aura de cesse que de faire aboutir les objectifs �contrari�s� de la d�cennie noire. Certes, participer � ce r�f�rendum aux r�sultats connus d�avance serait le cautionner. Avril 2004 est dans toutes les m�moires. Mais doit-on pour cela rester les bras crois�s ? Non et mille fois non ! L�espoir doit �tre notre volont� d�autant plus que des r�ticences existent bel et bien au sein des institutions et du peuple. Aussi le CCDR appelle � un boycott actif le 29 septembre. Cette d�marche doit �tre explicit�e pour le pr�sent et pour l�avenir. Observer le silence serait synonyme de reddition. Les g�n�rations futures ne nous le pardonneraient pas. Le CCDR appelle les partis d�mocratiques, les associations, les syndicats, les personnalit�s politiques et historiques, les intellectuels engag�s dans la lutte pour la d�fense de la R�publique et de la d�mocratie � se mobiliser pour d�battre avec les citoyens � tous les niveaux, des incidences d�sastreuses d�un tel projet de charte. Le CCDR appelle tous les r�publicains � un rassemblement pour une plate-forme d�actions qui devra �tre �labor�e pour se pr�parer aux �ch�ances � venir dans un cadre uni, coh�rent et fort�.