Dans une déclaration rendue publique hier, le Comité des citoyens pour la défense de la République (CCDR) a réagi au projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale soumise au référendum populaire le 29 septembre prochain. La structure dirigée par l'ancien ministre Brerhi annonce le rejet dans la forme et dans le fond du projet présidentiel en affirmant que “le pouvoir a concocté un texte à huis clos, sans consultation ni débat”. Tout au long de cette déclaration, les rédacteurs ont développé un argumentaire comportant les raisons qui ont poussé le CCDR à s'opposer à cette charte, “pardonner ne signifie pas absoudre simplement des crimes imprescriptibles. Il ne peut y avoir de réconciliation nationale entre deux projets de société diamétralement opposés”. Plus loin, les responsables de cette structure de la société civile estime qu'“on ne peut pas gommer par un oui préfabriqué le devoir de mémoire, de vérité et de justice qui sont l'expression des droits de l'Homme dans leur conception universelle. Si une réconciliation doit se faire, c'est celle de l'Etat et de ses institutions avec le peuple pour une justice sociale réelle, pour le respect des droits de l'Homme et des libertés, pour un développement économique, social et culturel, au profit des citoyens et non d'un groupe ou d'un clan”. Ne s'arrêtant pas à ce stade, les rédacteurs de la déclaration affirment que “le peuple ne peut, comme il est demandé, accorder de blanc seing à un chef d'Etat pour des mesures aussi déterminantes pour son avenir. Des mesures dont il ignore la teneur et la portée et qui risquent tout simplement de déboucher sur une amnistie générale consacrant l'impunité de crimes imprescriptibles”. Enfin, tout en appelant au boycott du référendum du 29 septembre prochain, le CCDR souhaite le rassemblement de toutes les forces démocratiques autour d'un pôle le plus large possible. Cela en partant du postulat que le traitement de la crise n'est pas seulement d'essence politique, mais également socio-économique et culturelle et une plate-forme d'actions devra être élaborée pour se préparer aux échéances à venir, dans un cadre uni, cohérent et fort. R. N.