APN: début des travaux d'une journée d'étude sur les explosions nucléaires françaises en Algérie    Travaux publics : M. Rekhroukh reçoit le ministre nigérien de l'Hydraulique, de l'Assainissement et de l'Environnement    Les dirigeants africains examinent vendredi à Addis-Abeba la création d'une agence africaine de notation de crédit    Mme Meddahi préside une réunion d'évaluation consacrée au plan d'action de l'ONAT    Poursuite à Addis-Abeba des travaux de la 46ème session ordinaire du Conseil exécutif de l'UA    Le ministre de l'Education reçoit le coordinateur national du Conseil national autonome des censeurs des lycées    Le ministre de la Santé reçoit une délégation du SNPEP    Pluies orageuses sur plusieurs wilayas de l'Est jeudi après-midi    Le président de la République se rend en Ethiopie pour prendre part au sommet de l'UA    Le Parlement arabe exprime son soutien au plan visant à reconstruire la bande de Ghaza    La France doit assumer pleinement sa responsabilité    «Les médias nationaux ont un rôle important dans l'accompagnement des efforts de développement de l'Etat»    Maîtriser la clef de voute du nouvel ordre mondial, les nouvelles technologies de l'information    La fondation Hind Rajab a lancé la chasse aux criminels de guerre israéliens    « Penser à déplacer les citoyens de Ghaza est une pure fiction »    Des dizaines de colons prennent d'assaut la mosquée Al-Aqsa    Journée mondiale des sports militaires : Diverses manifestations sportives et culturelles à Djanet    Le MCEB fait goûter sa revanche à l'ESS    Coupe d'Algérie : Les trois derniers matches des 8es de finale décalés au 11 mars    LG dévoile son dernier climatiseur DUALCOOL AI avec des technologies d'IA améliorées    « Un crime d'Etat imprescriptible »    Mise en service de 42 km de fibre optique    Un coup de filet sécuritaire permet l'arrestation de quatre trafiquants et la saisie d'une importante quantité de drogue    Saihi met en avant les efforts de l'Etat dans la prise en charge des patients atteints de cancer    Sonelgaz – Oum El Bouaghi Vols de câbles électriques    Ali Boumahdi, romancier de l'ex-Titteri    Une vingtaine d'artistes nationaux et étrangers à Illizi    Festival national universitaire du monodrame d'El-Oued Sept œuvres à l'affiche de la 10e édition    Ligue 1 Mobilis: le CRB leader provisoire, la JSS enfonce le MCO    La France tenue de remettre les cartes topographiques des sites des explosions nucléaires dans le Sud algérien    Agrément à la nomination du nouvel ambassadeur d'Algérie au Mexique    Salon national du livre d'Oran: l'industrie du livre en Algérie connaît une dynamique grâce au soutien du ministère de la Culture et des Arts    Ballalou préside un atelier du Comité scientifique chargé de la mise à jour de la liste indicative du patrimoine mondial en Algérie    Cyclisme/Tour d'Algérie 2025 (4e étape) : l'Algérien Yacine Hamza signe un 4e succès et garde le maillot jaune    Ouled Djellal: décès du moudjahid Touhami Thabet    Cyclisme/Tour d'Algérie 2025 (3e étape) : l'Algérien Yacine Hamza décroche un 3e succès de rang et reste en jaune        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Interview
TALEB RABAH, DOYEN DE LA CHANSON KABYLE "Le public doit se montrer tr�s exigeant avec les artistes"
Publié dans Le Soir d'Algérie le 10 - 09 - 2005

Ic�ne des ann�es 1960, Taleb Rabah a longtemps rayonn� sur la chanson kabyle. Il a donn� naissance � un style qui continue encore aujourd'hui d'inspirer bien des chanteurs pour qui il reste une idole. Min� par la maladie, il s'agrippe � la vie qu'il a chant�e avec amour et passion dans sa jeunesse. Rencontr� � Lemsella, le 26 ao�t dernier lors de l'hommage qui a �t� rendu par les artistes � Ferhat Mehenni, il s'est confi� volontiers aux lecteurs de notre journal auxquels il a ouvert son c�ur et son esprit sans la moindre retenue.
Le Soir d'Alg�rie : Comment �tes-vous venu � la chanson � un moment o� les pr�occupations des gens �taient ailleurs ?
Taleb Rabah : Jeune, j'�tais fascin� par les chouyoukh. A l'�poque il n' y avait pas de chebs. J'�coutais beaucoup El Hasnaoui, Slimane Azem et autres Farid El Atrach qui m'a envo�t� par son luth. Ce sont eux qui m'ont transmis le syndrome de la chanson.
Quels �taient vos th�mes pr�f�r�s ?
Je ne suis pas un saint (rires). J'ai chant� la vie dans toute sa simplicit� et sa complexit�, avec ses fresques et ses frasques. Il faut dire que j'ai entam� ma carri�re dans un pays, la France, o� la libert� de chanter n'�tait pas un vain mot.
Mais le pays �tait en r�volution ? Comment trouver l'inspiration sur des sujets d'ordre sentimental alors que le pays vivait une guerre totale ?
Comme tout Alg�rien digne de ce nom, le drame des miens m'a touch� dans mon corps et dans mon �me. Mais je consid�rais que cela aussi faisait partie de la vie. J'ai compos� � ce sujet une chanson tr�s significative Tsrunt walniw (mes yeux pleurent) que l'on chantait en cachette dans les caf�s. Elle symbolisait le drame de mon pays dans toute sa pl�nitude. Il y a eu par la suite Ma thechfem ayi gudhar. Pour le reste l'inspiration me vient dans le calme de la nuit. L'inspiration n'avertit pas quand elle arrive. Il faut donc s'y pr�parer. J'ai toujours de quoi �crire sur ma table de chevet. C'est la nuit qu'on fait son examen de conscience. Cela �tant, la cr�ation rel�ve de la volont� divine. C'est elle qui pousse � la cr�ation et � la composition.
Mais pour quel public chantiez-vous alors prioritairement ?
J'ai chant� aussi pour mon propre plaisir. Mon premier public ce fut en quelque sorte moi d�abord. L'audience de mes chansons �tait et est grande. Je suis heureux de constater que m�me aujourd'hui mes �uvres qui ont touch� plusieurs g�n�rations continuent � plaire. Cela prouve qu'il y a eu un travail s�rieux � l�origine. Je suis � la fois heureux et �mu que mon travail artistique ait touch� les gens et continue � susciter un int�r�t artistique.
Vous n'avez pas v�cu les affres de l'exil ?
Je ne suis pas un obs�d� de la r�volte. Je ne me suis jamais senti menac�. J'avais un public vaste parfois parent, parfois enfant. Tout le monde me respectait, autorit� et peuple.
Avec du recul vous est-il arriv� de regretter d'avoir chant� ou de n'en avoir pas fait beaucoup ?
Si la vie �tait � refaire, je referai exactement la m�me chose. �Non, rien de rien, non je ne regrette rien� (Taleb illustre son propos en reprenant le refrain cher � Edith Piaf, tr�s curieusement comme avait r�pondu exactement la chanteuse Djamila il y a une ann�e dans cette m�me rubrique � une question similaire).
Quel regard jette Taleb Rabah sur la chanson kabyle actuelle ?
Il ne faut pas jeter l'anath�me sur les jeunes chanteurs, mais les comprendre. Tout comme nous � notre �poque, ils vivent leur temps. Il ne faut ni les ignorer ni les bl�mer. Dans un autre registre, il ne faut pas non plus renier ce qu'ils font. Personnellement, je respecte leur travail. Ils aboutiront certainement � quelque chose. S'il est un reproche � faire, c'est au public.
Expliquez-vous ?
Le public ne doit pas �tre qu'une caisse de r�sonance ou une chambre d�enregistrement. Il doit stimuler la cr�ation artistique et guider dans ses choix les chanteurs et servir le cas �ch�ant de garde-fou � toute tentative de travestissement de l'art et � toute vell�it� d�errements. En un mot il doit se montrer tr�s exigeant.
Les chanteurs actuels vous sollicitent-ils ?
Il arrive que des jeunes chanteurs viennent prendre conseil chez moi. Je r�ponds volontiers � leurs questionnements. C'est une preuve qu'ils m'aiment et je le leur rends bien.
Taleb Rabah est-il pr�occup� par ce que vit actuellement le pays ?
Ce qui se passe dans mon pays ne me laisse pas indiff�rent. Mais �tant apolitique, je me garde de livrer mes r�flexions sur la situation. (Au lieu d'une r�ponse classique, il nous livre une r�ponse po�tique en lisant des vers extraits de l'une de ses chansons collant exactement � r�alit� du pays et o� il invoque les saints pour sauver le pays).
Votre chanson f�tiche ifouk ezzith dhilmasvah d�livre-t-elle un message particulier ?
C'est une chanson festive r�alis�e en 1959, con�ue en r�alit� � la gloire de l'ind�pendance qui se profilait � l�horizon. Elle avait une double port�e symbolique dans la mesure o� elle exhortait aussi la femme � assumer son r�le avant-gardiste et son ind�pendance.
Taleb Rabah a une histoire d'amour avec la guitare ?
Oui, j'en jouais par amour. Je regrette cependant une chose : de ne pas avoir appris le solf�ge. II n�y avait pas de conservatoire � l'�poque. J'ai eu la chance cependant de fr�quenter un professeur de musique italien qui m'a appris beaucoup de choses. J'ai �galement eu la chance de fr�quenter le grand Mohamed El Jamoussi. J�ai pu donner naissance � un genre qui est en vogue jusqu'� aujourd�hui.
Votre �tat de sant� vous permet-il aujourd'hui de cr�er ?
Malheureusement non. Ma m�moire est d�faillante, et de plus je suis diab�tique et je rel�ve d'une d�licate op�ration chirurgicale. Je suis tr�s fatigu�. J'ai d�finitivement rang� mon stylo.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.