L�archev�que d�Alger Mgr Tessier et l�auteur du livre r�cemment paru, Moi, Saint Augustin, Abdelaziz Ferrah, accompagn�s du journaliste Hamoudi, ont �t� les invit�s, ce samedi apr�s-midi, du caf� litt�raire du Sila. Apr�s que M. Hamoudi eut plac� l�arri�replan historique du temps o� la r�volte des esclaves battait son plein en Afrique du Nord et qui marquait le retour de saint Augustin dans son pays, Mgr Tessier a introduit son expos� par la question : �Et comment saint Augustin a commenc� la recherche de la v�rit� ?�. Expliquant le contexte culturel et la probl�matique linguistique qu�avait saint Augustin entre le latin et le punique. Il d�taillera pas la suite les diff�rentes voies qu�il entreprit pour chercher la v�rit�, partant du manich�isme puis le scepticisme, le n�oplatonisme, l�astrologie et m�me les math�matiques, pour enfin d�couvrir la Bible. Saint Augustin, conclut-il, est un exemple de recherche patiente de la v�rit�. M. Ferrah interviendra pour donner quelques pr�cisions historiques et exprimer un d�saccord avec Mgr Tessier sur le fait que saint Augustin parlait bel et bien le berb�re et donc le punique, contrairement � ce que l�archev�que a d�clar� au d�but de son expos�. Entretien avec Abdelaziz Ferrah Vous dites dans votre livre que le caract�re de saint Augustin se rapproche de celui de l�Alg�rien d�aujourd�hui ? Oui, tout � fait. J�ai lu beaucoup de documents sur saint Augustin et quand je le lis, j�ai l�impression de vivre dans la campagne alg�rienne� Et moi, personnellement, je me retrouve dans la d�marche de saint Augustin, de quelqu�un qui est berb�re et qui d�couvre une langue �trang�re. Le latin �tait pour lui une langue �trang�re, comme un jeune Kabyle ou un jeune Chaoui qui d�couvre l��cole fran�aise, il est illumin�, parce que cette langue �trang�re lui ouvre des espaces �normes. Pensez-vous vraiment que certains intellectuels et religieux occidentaux essayent d�occulter les origines africaines de saint Augustin ? Oui, moi je vis � Paris et quand je disais aux gens que j��crivais un livre sur saint Augustin et que je disait. qu�il �tait alg�rien, certains me riaient au nez, d�autres me regardaient avec m�pris et d�autres me disaient (en se moquant) : �Estce qu�il ne viendrait pas de Belleville ?�. Mais c�est � nous de veiller � ce qu�il r�int�gre notre pens�e. Saint Augustin est un a�eul pour nous. Comment a �t� re�u le livre par les Occidentaux, du fait qu�un musulman �crive sur une grande figure du christianisme ? Je ne connais pas encore leur avis. Il faut attendre que l�ouvrage soit plus connu. Mais, en tout �tat de cause, ce que je d�fends et d�fendrai toujours, c�est que saint Augustin est un Alg�rien de son �poque, c�est un Berb�re. Il est tr�s ch�tif mais d�une intelligence extraordinaire, puisque c�est lui qui a �tabli la base du christianisme, c�est le p�re de l�Eglise, et rien que pour �a je le d�fendrai. Et s�il avait �t� musulman �a aurait �t� plus honorable, mais ce n�est pas d�shonorant du tout qu�il soit chr�tien. Et je vais vous dire autre chose : saviez-vous que l��criture h�bra�que, l�h�breu moderne, c�est quelqu�un de Tiaret qu�il l�a con�u au XVIe si�cle ? Donc un jour ou l�autre on parlera de l�origine de l�h�breu moderne et on dira que c�est un alg�rien qui en est � l�origine. Et m�me si on est en conflit avec les sionistes �a ne nous emp�che pas de tendre la main aux juifs qui sont des enfants d�Abraham comme nous.