Pour une r�gion qui n�est pas connue pour �tre la plus f�rue des consultations �lectorales, m�me en temps ��normaux��, la Kabylie, comme on s�y attendait, et contrairement � ce que croient ses autorit�s, le premier magistrat de la wilaya en particulier, a d�cid� que cette journ�e du jeudi 29 septembre soit la plus ordinaire, voire plus banale encore qu�un jour de wee-kend o� tout va au ralenti. Azedine Maktour �Tizi- Ouzou (Le Soir) - On peut deviner qu�il est peut-�tre sorti faire un crochet par-ci, par-l�, � travers Tizi ou quelques localit�s limitrophes, pour s�enqu�rir des conditions dans lesquelles se d�roulait la consultation et y puiser les arguments lui permettant de tomber sur les adversaires de la tenue du r�f�rendum lors d�un point de presse une heure avant la fermeture des bureaux. Mais il n�est certainement pas all� l� o� il fallait, dans les quatre coins de sa ville, encore moins dans les villes et villages de la profonde Kabylie, pour voir que ses convictions du genre ��les citoyens n�ont pas voulu suivre les marchands de la politique (?)�� ou encore ��l�abstention est due � la d�fection de l��lectorat f�minin et aux amateurs de la p�che��, �taient loin de refl�ter la r�alit�. Cette r�alit� qui a fait que seuls 11,51% du plus du demi-million d�inscrits se sont pr�sent�s devant les urnes. Un taux plus bas de pr�s de sept points que celui de la derni�re �lection pr�sidentielle, qui se profilait, m�me si les plus optimistes pr�dictions, aussi bien de certains ��services�� que d�observateurs avertis, tablaient sur un taux de participation aux alentours de 15%. Les �lecteurs ne l�ont pas voulu ainsi et il fallait s�y attendre comme le pr�sageaient les propos de la majorit� �crasante de ces badauds d�ambulant sur l�avenue Abane-Ramdane au centre-ville de Tizi, deux heures environ apr�s l�ouverture des bureaux de vote. Ces bureaux, justement, o� l�on ne se bousculait vraiment pas comme le souhaitaient le pr�sident de la R�publique et ses alli�s, dont tous les chefs de parti, qui ont observ� une halte � Tizi le long de la campagne � sens unique pour la promotion de la paix et la r�conciliation selon Bouteflika. Une d�fection dont, sans doute, �tait bien au fait le wilaya mais sans pour autant la reconna�tre. Dans absolument le Tout Tizi, c�est le m�me tableau qui s�offrait. En moyenne, aux environs de midi, entre quinze et vingt personnes seulement par bureau avaient daign� se d�placer pour s�exprimer sur la charte. A ce m�me moment, le premier taux relev�, deux heures apr�s l�ouverture du scrutin, � travers l�ensemble de la wilaya �tait de 1,99 %. Pour voir un peu de mouvement, il fallait sortir de Tizi, trois kilom�tres vers l�ouest, � Boukhalfa. L�, dans cette banlieue populaire, le personnel r�quisitionn� pour ce centre de vote, compos� de six bureaux, avait un peu plus � faire. En effet, une moyenne d�une centaine d�inscrits par bureau n�ont pas suivi le mot d�ordre lanc� par ceux que le premier magistrat de la wilaya, quelques heures plus tard, qualifiait de pyromanes. Une pr�sence qui allait ��doper�� le taux de participation de la commune de Tizi- Ouzou. Ailleurs, selon les statistiques annonc�es par le DRAG, le directeur de la r�glementation et des affaires g�n�rales de la wilaya, ce n��tait �galement pas le rush. A la mi-journ�e, les �lecteurs qui se sont sentis le plus concern�s �taient ceux des circonscriptions de Ath- A�ssa-Mimoun, � une quinzaine de kilom�tres au nord-est de Tizi, et Ath-Yahia-Moussa, une trentaine de kilom�tres plus au sud, o� 4,42 % des inscrits s��taient prononc�s. C�est ce moment que choisit la m�me source pour confirmer ce qui n��tait que rumeur d�s les premi�res heures de la matin�e. A A�t-Bouadda, tout pr�s d�Azazga, la consultation n�avait tout simplement pas lieu. Selon plusieurs sources concordantes, la veille de ce 29 septembre, le comit� de village des Ath-Bouadda avait tenu une r�union � l�issue de laquelle il a �t� d�cr�t� qu�il �tait inutile que les autorit�s se fatiguent � installer la logistique, les populations locales avaient tranch� : la consultation n�aura tout simplement pas lieu chez eux. Une sentence que n�ont �videmment pas agr��e les responsables de la wilaya. Des ��sages�� ont �t� d�p�ch�s sur les lieux pour faire entendre raison aux ��emp�cheurs�� de voter. Le r�veil du corps �lectoral esp�r� par l�administration durant l�apr�s-midi et les derni�res heures d�avant la fermeture des bureaux n�eut, malheureusement pour elle, pas lieu. Un tour au plus grand centre de vote du chef-lieu de la wilaya renseignait on ne put mieux sur la d�saffection. �Vous, les journalistes, vous avez �t� plus nombreux � vous succ�der dans les bureaux de vote que les �lecteurs�, s�esclaffera un fonctionnaire de l�APC de Tizi-Ouzou apr�s un second passage dans ces lieux o� les personnels r�quisitionn�s se morfondaient, discutaient de tout sauf de ce qui �tait suppos� constituer l��v�nement. L�exception qui confirme la r�gle, � l��chelle de la wilaya, est venue d�Ath-A�ssa-Mimoun avec un taux de participation de 36,35 %. Une proportion que le DRAG, en sa qualit� de repr�sentant de l�administration, a appr�ci�e, et que certains expliquent par le fait que, dans la localit�, le FLN et le RND y sont bien implant�s. Ailleurs, dans les contr�es de la wilaya les plus touch�es par les actes commis par ceux auxquels on a d�cid� d�offrir le pardon, ce ne fut pas la f�te promise, m�me si le directeur de la r�glementation de la wilaya de Tizi- Ouzou tentait de faire croire le contraire. Avec 19,88 % de taux de participation, on ne peut pas honn�tement dire qu�� Dr�a-El-Mizan, c��tait le jour du pardon. Idem pour Tizi-Gheniff, avec 14,02 %, ou encore Boghni et ses 10,52 %. Un �tat de fait que confirmeront les r�sultats finaux, puisque, dans la wilaya de Tizi-Ouzou, sur les 552 498 inscrits, seuls 11,51 % ont fait la sourde oreille au mot d�ordre de boycott. Un taux plus bas encore que celui de la derni�re pr�sidentielle qui, rappelons-le, �tait de 18,38 %. . .