L'Iran devrait attendre jusqu'� la prochaine r�union de l'AIEA en novembre avant d'�ventuellement d�fier la communaut� internationale en mettant � ex�cution sa menace de fabriquer de l'uranium enrichi, estiment diplomates et experts � Vienne. "L'Iran va probablement �tre prudent. Il veut attendre le r�sultat du conseil des gouverneurs" de l'Agence internationale de l'�nergie atomique (AIEA) qui se r�unira le 24 novembre dans la capitale autrichienne, souligne l'expert am�ricain en non-prolif�ration Gary Samore. Lors de cette r�union, le conseil des gouverneurs doit d�cider s'il d�f�re, ou non, l'Iran devant le Conseil de s�curit� des Nations unies apr�s la reprise par T�h�ran de la conversion d'uranium, une �tape pr�liminaire � l'enrichissement, comme l'y autorise une r�cente r�solution prise par l'organe ex�cutif de l'agence de s�ret� nucl�aire de l'ONU. T�h�ran avait r�pliqu� � cette r�solution, d�pos�e par l'Union europ�enne et adopt�e par un vote le 24 septembre, en mena�ant d'enrichir de l'uranium et de suspendre ses livraisons de p�trole sur un march� international d�j� tr�s tendu. Ces menaces, qui auraient pu pr�cipiter un renvoi devant le Conseil de s�curit�, n'ont cependant pas �t� mises � ex�cution et ont peu de chances de l'�tre dans les prochaines semaines, consid�rent les experts. "L'Iran a de bonnes chances de bloquer un renvoi (devant le Conseil de s�curit�) et de tirer son �pingle du jeu en ce qui concerne la conversion. Il n'a pas int�r�t � se lancer dans une escalade maintenant", pr�cise M. Samore, analyste � la Fondation MacArthur de Chicago (Etats-Unis). "Tant l'Occident que l'Iran se sont mis dans un cul-de-sac dans ce dossier et tous deux cherchent une solution qui leur permettrait de sauver la face", rel�ve pour sa part un diplomate occidental proche de l'AIEA. Les Etats-Unis savent qu'ils "perdraient leur temps" � intenter un recours devant le Conseil de s�curit� sans avoir au pr�alable l'appui de la Russie qui y dispose d'un droit de veto, rel�ve ce diplomate. Proche de l'Iran dont il construit actuellement la premi�re centrale nucl�aire, Moscou s'est abstenu lors du vote de la r�solution le 24 septembre et a pr�venu Washington que toute pr�cipitation dans le dossier iranien "nuirait � la relation entre les Etats-Unis et la Russie", selon cette source. T�h�ran souhaite que soit trouv� avec l'AIEA un compromis lui permettant de continuer � convertir de l'uranium pour fabriquer le gaz qui sert � la confection d'uranium enrichi. "L'Iran pourrait r�duire la quantit� d'uranium converti ou accepter que le gaz obtenu soit stock� dans un pays tiers", note le diplomate. L'Iran, qui a repris la conversion d'uranium en ao�t, a finalement indiqu� qu'il ne proc�derait � un enrichissement que s'il �tait effectivement d�f�r� devant le Conseil de s�curit�. T�h�ran avait suspendu ses activit�s de conversion en 2003 pour prouver qu'il ne cherchait pas � se doter secr�tement d'armes nucl�aires, comme le craignent l'UE et les Etats-Unis. Hier, la Russie a invit� l'Iran � accepter des visites inopin�es de ses installations nucl�aires controvers�es par des inspecteurs de l'AIEA. La semaine derni�re, le Parlement iranien avait � l'inverse fait part de son intention de rejeter le protocole additionnel du Trait� de non-prolif�ration, que l'Iran a sign� en 2003 et applique sans l'avoir ratifi�.