S�agit-il d�un affrontement r�el qu�engage Azouz Begag face aux m�thodes muscl�es de son coll�gue du gouvernement, Nicolas Sarkozy, et qui ont fait les unes de la presse fran�aise ? L�avenir nous le dira. La seule certitude est que la solidarit� du gouvernement a encore une fois, re�u, ces derni�res quarante-huit heures, un s�rieux revers. Apr�s plusieurs jours de violence � Clichy-sous- Bois ayant eu lieu suite � la mort par �lectrocution de deux adolescents dans des circonstances non encore clarifi�es ; apr�s le jet, dimanche, d�une grenade lacrymog�ne dans une mosqu�e en plein moment de pri�re, provoquant une panique g�n�rale, apr�s la condamnation � la prison ferme de trois jeunes accus�s de violence, les nuits d��meutes se suivent, raviv�es par des propos, qui, pour le moins, jettent de l�huile sur le feu. �Voyous� et �Racaille� dans la bouche du Premier ministre lors de sa visite dans la banlieue d�Argenteuil, il n�en fallait pas plus pour emballer la machine que Sarkosy pensait pouvoir ma�triser par l�envoi de 500 CRS sur les lieux de l�affrontement. Au journal Lib�ration qui lui demandait hier (mardi) comment il r�agissait aux propos de �voyous� et �racaille� par lesquels Sarkozy a qualifi� les jeunes de banlieue, Azouz Begag, ministre d�l�gu� � la Promotion de l��galit� des chances, dit �contester cette m�thode de se laisser d�border par une s�mantique guerri�re, impr�cise� De tels propos ne peuvent pas aider � retrouver du calme dans les territoires en surchauffe�. Azouz Begag ne dissimule pas son �tonnement et sa col�re contre son coll�gue : �Quand on nomme un pr�fet musulman, quand on dit vouloir donner le droit de vote aux �trangers et qu�on envoie des CRS contre les jeunes des banlieues, il y a un d�calage.� Et plus explicite encore, il ass�ne contre la politique-spectacle : �Il faut cesser d�aller avec cam�ras et journalistes dans les zones de pauvret� et de susceptibilit�, � chaque fois, c�est une provocation.� Quant � sa mani�re � lui, Begag, de traiter ces probl�mes, il dira au Figaro �quand je vais dans ces quartiers, j�y vais avec des livres, des brigades anti-discriminations, un discours et une action positifs� et de se dire persuad� que �si les policiers �taient d�origine diversifi�e, le message r�publicain passerait mieux dans les zones urbaines sensibles�. Cette opposition frontale de Azouz Begag aux m�thodes de Sarkozy ne va cependant pas jusqu�� condamner son camp, celui de la droite au pouvoir. Sa vision, dit-il, �n�est pas contradictoire avec celle d�fendue par Nicolas Sarkozy. Les vrais responsables de ce g�chis, ce sont les repr�sentants de gauche, qui ont laiss� filer pendant des ann�es la politique d�int�gration �. Pendant que les hommes politiques s��chinent, les jeunes des banlieues d�favoris�es, sur le dos desquels tous les calculs �lectoraux se font et s�acc�l�rent, n�ont plus que la rue pour crier leur ras-le-bol de se voir �ternellement mis sur la touche de la soci�t� fran�aise.