Chocs n Clichy-sous-Bois est devenue, malgré elle, le nouveau terrain d?affrontements non seulement entre CRS et jeunes des cités, mais aussi des politiques. Au lendemain de violences à Clichy-sous-Bois, c?est au ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances, Azouz Begag, de «contester» la méthode de son collègue de l'Intérieur qui se laisse à ses yeux «déborder par une sémantique guerrière imprécise». Le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, a été critiqué pour son recours à des termes musclés comme «racaille» ou «nettoyage au Karcher» prononcés plus de quatre mois auparavant, à la suite de la mort violente d'un enfant à la cité des 4 000 à La Courneuve (Seine-Saint-Denis). Quant à la gauche, elle s'est emparée de ce dossier des violences urbaines pour faire le procès de la politique de sécurité menée depuis la réélection de Jacques Chirac en 2002. Dans une interview à Libération, paraissant ce mercredi, le premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, appelle à «la tolérance zéro pour Sarkozy». Toutefois, c?est le bras de fer Sarkozy-De Villepin qui retient le plus l?attention. «Des soirées d'émeutes en Seine-Saint-Denis à la guerre ouverte au sommet de l'Etat. D'une tragédie pour des familles au choc de deux ambitions. Cinq jours après la mort de deux jeunes de Clichy, électrocutés dans un transformateur, et après cinq nuits d'émeutes et d'incidents, la question des banlieues est devenue l'objet d'un bras de fer sans précédent entre Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy», indique Libération. Lundi, Sarkozy essuiera une rebuffade quand les familles de Bouna et Zyed, les deux jeunes décédés, ont décliné sa proposition de les recevoir. Pis, le frère de Bouna demandait à rencontrer le Premier ministre. Dominique de Villepin a lancé un appel au calme mardi soir, après s'être résolu à reprendre la main sur un dossier où Nicolas Sarkozy a suscité l'hostilité à gauche, mais aussi au sein même du gouvernement. Le Premier ministre a «insisté sur la nécessité d'un retour au calme et du rétablissement de l'ordre public». En dépit de la volonté d'apaisement affichée par le Premier ministre, de nouveaux incidents ont été signalés mardi soir en Seine-Saint-Denis. La situation était toutefois relativement calme à Clichy-sous-Bois, où le dispositif policier a été maintenu. Plus d'une centaine de départs de feu ont été recensés dans plusieurs villes du département, a-t-on appris à la brigade des sapeurs-pompiers de Paris, où on évoquait, comme les nuits précédentes, des incendies de véhicules et de poubelles. Une centaine de pompiers sont intervenus sur un incendie survenu dans un entrepôt de 400 m2 du magasin Mondial Moquette, à Bondy.