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PARLONS-EN
La machine serait-elle gripp�e ? Par Malika BOUSSOUF [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 02 - 11 - 2005

La grippe aviaire ne sera qu�un pr�texte suppl�mentaire pour parler des choses qui ne vont pas dans notre pays, pour dire pourquoi elles ne vont pas et pour mettre le doigt sur ce qui peut faire mal � des dirigeants, pas g�n�s du tout, de ne pas �tre � la hauteur des ambitions affich�es. Le ministre de la Sant� ne s�inqui�te pas.
Il dort tranquille parce que cette maladie ne concernerait que les oiseaux et encore ! Pas tous, seulement de maudits oiseaux migrateurs lesquels, selon lui, �ne passeront pas par l�Alg�rie�. Monsieur Tou semble deviner l�itin�raire des volatiles. C��tait l� un premier argument fourni par lui, r�cemment, pour expliquer pourquoi l�Alg�rie n��tait pas concern�e � l�heure actuelle par ce virus. La r�gion d�El Kala, mondialement connue pour ses lacs comme celui des oiseaux ou celui du Tonga class� patrimoine universel pour sa faune et sa flore, il n�en aurait apparemment jamais entendu parler. Qu�un marchand de poulets, soucieux d��couler sa marchandise, rassure ses clients en leur affirmant que notre pays, tr�s ensoleill�, �tait de fait � l�abri de tout danger, cela peut se comprendre. Mais que des inepties soient align�es � ce niveau de responsabilit�, sous pr�texte qu�il faut toujours et dans n�importe quel cas travailler � mieux faire avaler la pilule aux autres, c�est inacceptable ! En d�autres termes, il faut arr�ter de prendre les gens pour ce qu�ils ne sont pas ; surtout lors de d�bats d�aussi �grande qualit� ! Il y a, en r�sum�, deux migrations dans l�ann�e : une en automne et une au printemps. En automne, les passereaux et autres, qui fuient le froid de l�Europe, vont en Afrique subsaharienne � la recherche de temp�ratures plus cl�mentes jusqu�au retour du beau temps. Sur leur passage, ils �viteraient soigneusement d�incommoder les Alg�riens. Au printemps, ils quittent l�Afrique en passant par la Tunisie et se garderaient bien, encore une fois, de survoler l�Alg�rie pour s�en retourner vers les pays du Nord. Voil� pourquoi, l� aussi, nous ne courons aucun danger, selon deux de nos ministres. Celui de l�Agriculture dont les �quipes travailleraient en silence depuis plusieurs mois et gr�ce auxquelles nous serions �suffisamment pr�par�s et avertis�, et celui de la Sant�, tout � fait confiant, mais qui ne dira, par contre, � aucun moment, pourquoi d�s son arriv�e � la t�te du d�partement il ne s�est pas souci� de mettre en place une cellule de veille compos�e entre autres d�infectiologues, d��pid�miologistes, arm�s de par leurs connaissances et exp�rience pour faire face au probl�me en tant qu�experts. On parle l�, �videmment, d�un coll�ge d�experts ind�pendants, d�hommes et de femmes tri�s en fonction de leur savoir et non de leur all�geance. Des experts qui auraient pour mission de d�finir un plan d�action � soumettre au gouvernement lequel aurait pour charge de le mettre � ex�cution et non le contraire. C�est ainsi que cela fonctionne ailleurs, o� l�on s�en remet � ses �lites d�s lors qu�une question d�passe le domaine du politique. Chez nous, on ne semble toujours pas avoir assimil� le fait que lorsqu�il y a probl�me, il faut faire appel aux personnes aptes � le r�soudre. Faudra-t-il, pour autant, d�finitivement admettre qu�en haut lieu on refuse de se soumettre aux seuls jugements scientifiques comme dans le cas qui nous int�resse pr�sentement et qui fait qu�un ministre, un Premier ministre ou un pr�sident n�ont pas les qualifications requises pour parer � une situation aussi ardue ? On confond volontairement la sauvegarde du pouvoir avec la ma�trise de la connaissance. Pourquoi ? Si l�on se posait la question de savoir quels �taient les �enjeux�, on devinerait aussit�t qu�ils sont tellement mat�riels que le probl�me ne peut �tre confi� au seul savoir de comp�tences av�r�es et transparentes. Annoncer que l�on a command� entre 10 000 et 15 000 bo�tes ou m�me plus de Tamiflu, peu importe, � un laboratoire suisse dans le but, pense-t-on, de tranquilliser une population en attente d�information fiable et ne pas ajouter, par exemple, que le d�lai de livraison du m�dicament en question ne peut pas, selon l�Organisation mondiale de la sant� (OMS), �tre inf�rieur � un an, fait douter de tout le reste. La commande n�ayant �t� pass�e que depuis peu, l�Alg�rie ne pourrait donc disposer du Tamiflu qu�en novembre 2006. Les virologues nous expliquent, par ailleurs, que le traitement par Tamiflu doit �tre administr� d�s les premi�res 48 heures de l�infection, parce que pass� ce d�lai, il n�y a h�las plus rien � faire pour le malade. Quelqu�un de son entourage aurait-il attir� l�attention de notre ministre sur l�insuffisance des quantit�s command�es ? En cas d��pid�mie, les sp�cialistes nous affirment que l�on ne peut pas distinguer une grippe saisonni�re de la grippe aviaire et qu�il faudrait en cons�quence traiter tous les malades pr�sentant les sympt�mes � l�aide du Tamiflu. Des malades dont on ose � peine s�avouer qu�ils seront tr�s nombreux. Et m�me si avec une bo�te de ce produit, on nous assure pouvoir traiter trois malades � la fois, on r�alise, quand m�me, que les quantit�s pr�vues seront de toute fa�on insuffisantes. A supposer que le laboratoire puisse honorer la commande, car rien n�est moins s�r de ce c�t�-l�, cela resterait en de�� des attentes au vu du nombre de personnes qui pourraient �tre infect�es. Encore faudrait-il que l�on ne traite qu�apr�s avoir pos� le diagnostic. Si l�on traite de fa�on prophylactique toutes les personnes expos�es pendant toute la dur�e de l��pid�mie, c�est une autre paire de manches, d�o� la n�cessit� de bien ma�triser la situation. Seulement voil�, comment ma�triser une situation pareille si pour diagnostiquer le virus il n�existe qu�un seul laboratoire de virologie, � Sidi Fredj, pour toute l�Alg�rie ? Comment celui-ci pourrait-il, en effet, r�pondre � une forte demande provenant de tout le pays ? Tout cela en cas de pand�mie, bien entendu, car aucun sp�cialiste au monde ne peut affirmer pour l�instant que cela arrivera. Tout comme il n�est pas dit que cela n�arrivera pas. Les risques semblent si s�rieux que l�Europe tout enti�re est en �tat d�alerte maximum. Les politiques europ�ens sont affol�s et les scientifiques de l�OMS prennent tr�s au s�rieux la menace qui p�se sur la plan�te. Nos gouvernants, quant � eux, attendent de voir venir et l�institution charg�e de veiller � la sant� des populations semble plus renseign�e sur l�itin�raire des oiseaux migrateurs et l�achat du Tamiflu que sur le programme national de vaccination contre la grippe saisonni�re dont on ignore s�il a �t� planifi� correctement. A ce propos, quand va-t-on commencer � vacciner les personnes expos�es, c'est-�-dire, les �leveurs de volaille, les v�t�rinaires, les personnels m�dicaux, param�dicaux et hospitaliers, en g�n�ral ? Quelles sont les quantit�s de vaccins command�es par rapport � la quantit� habituelle ? Cela soulagerait pas mal de monde de le savoir mais pour l�instant on ne nous dit rien. Peut-�tre consid�re-t-on que cela �ne nous regarde pas� ? Plut�t qu�� ce stade de la responsabilit� on se permette de nous d�biter encore et toujours autant de contre-v�rit�s, pourquoi ne dit-on pas que la grippe saisonni�re tue, entre les sujets �g�s et ceux atteints de maladies chroniques, environ 2 000 personnes par an ? A moins que l�on estime le chiffre si n�gligeable et que l�on ne juge pas indispensable d�enregistrer les antiviraux ni m�me que l�on pense � traiter en temps voulu les sujets � risque. Nos m�decins en tout cas auraient d�j� une certaine exp�rience dans le maniement de ces m�dicaments lesquels, par contre, seraient, nous dit-on, d�j� disponibles et plus faciles � commander. Le ministre de l�Agriculture affirme que �toutes les dispositions mat�rielles et humaines ont �t� prises pour pr�venir la grippe aviaire� et le minist�re de la Sant� aurait, pour sa part, �labor� un plan de lutte contre celle-ci qui sera mis en application en temps utile. Mais quels sont donc les d�tails du plan de lutte contre cette grippe aviaire ? Pourquoi ne pas les avoir rendus publics ? O� sont les conseils prodigu�s � la population, par exemple ? Quelles sont les capacit�s d�absorption de nos h�pitaux, de nos morgues, de nos cimeti�res ? Ce sont l� des questions morbides, on le conc�de volontiers. Pourtant, bien des vies pourraient �tre �pargn�es si l�on prenait la peine de pr�voir ou m�me de pousser aussi loin la r�flexion. Autres interrogations d�plaisantes : comment est pr�par� le corps m�dical et param�dical ? Que faire devant un mort suspect de grippe aviaire ? Comment se ferait le transport des malades et des morts ? Existe-t-il seulement un plan national de pr�paration � la pand�mie avec le d�tail de toutes les mesures � prendre ? Y a-t-il un contr�le ou des simulations pour bien v�rifier que l�on est pr�t � ex�cuter toutes les mesures pr�vues par le plan en question ? Quand l�OMS affirme, � partir de mod�les math�matiques d�coulant de catastrophes ant�rieures identiques, qu��un dollar investi dans la pr�paration � la pand�mie rapporte 3,8 dollars� de b�n�fices donc, ici on estime ad�quat d�alerter les importateurs qui se d�placent en Asie pour leur business sur les risques encourus � fr�quenter les fermes et autres march�s de volailles. Certaines marchandises destin�es � l�Alg�rie seraient-elles stock�es dans des poulaillers ?

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