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SOUFISME/CONFR�RIE ALAOUIYA
De Benalioua � cheikh Khaled, pr�s d'un si�cle de r�gne
Publié dans Le Soir d'Algérie le 08 - 11 - 2005

C�est avec Ahmed Benmostefa Alaoui, n� en 1878 et issu de la famille Benalioua de Mostaganem, que na�tra dans cette m�me ville la zaou�a alaouiya.
Orphelin de p�re � l��ge de seize ans, cheikh Sid Ahmed El Alaoui, autodidacte de son �tat, aura pour ma�tre le mufti Kara Mostefa, �minent savant et chercheur dans le monde vaste de la th�ologie. Aussi, s�initiera-t-il � la tariqa a�ssaouia en se consacrant � un enseignement purement spirituel aupr�s d�un de ses ma�tres soufis, en l�occurrence cheikh Mohamed El Bouzidi. A la mort de ce dernier en 1909, les �fokaras� �mettront le v�u de voir ainsi son ancien disciple prendre sa succession � la t�te des A�ssaouas. Cependant, cheikh El Alaoui pr�f�rera l�exil en Tunisie o� il publiera ses deux premiers ouvrages, en l�occurrence, Cosmologie, son interpr�tation � travers la science intuitive ainsi que Interpr�tation de la charia de l�int�rieur de l��tre humain. Plus tard, il se rendra � Istanbul o� � l��poque, la guerre de Crim�e faisait rage encore et au moment �galement o� le roi Abdelhamid se faisait renverser... De retour en Alg�rie, son g�nie et sa force spirituelle contribueront � donner un nouveau souffle � la � tariqa derkaouia chadilia�, avec � la base l�adh�sion de milliers d�adeptes acquis d�j� � la cause du cheikh. Celui-ci d�ailleurs ne tardera pas � cr�er le premier journal Lishan eddine puis El Balagh el djaza�ri dans lesquels ont collabor� de grandes figures de l�Islam dont notamment, Chakib Bassahane ainsi que d�autres �rudits de Djama� Zitouna, du Maroc et autres, l�arri�repetit- fils du c�l�brisme cheikh Moulay Derkaoui, lequel va s�initier aupr�s du cheikh Alaoui.
Ce nouveau rite alaoui ne tardera pas � s��tendre � d�autres pays en dehors de l�Alg�rie.
Et c�est ainsi, qu�au Maroc, en Libye, Tunisie, Syrie, Palestine puis en Europe o� sera �rig�e la premi�re zaou�a d�outre-mer d�s 1920. C�est d�ailleurs avant l�existence de la grande mosqu�e de Paris que la zaou�a alaouiya constituera le premier lieu de culte musulman en terre hexagonale. Le p�re des alaouiyine s��teindra en 1934 et c�est apr�s sa mort que lui succ�dera cheikh Adda Bentoun�s dont le p�re �tait mokadem � la zaou�a de Sidi Kaddour au c�ur du mythique faubourg de Tigditt, haut-lieu de la culture et l��ducation soufie, connu � Mostaganem et ailleurs... En prenant la rel�ve de cheikh Alaoui, Adda Bentoun�s cr�era la premi�re medersa qui plus tard servira de refuge id�al aux nationalistes alg�riens du PPA. Ne s�arr�tant pas en si bon chemin, il ouvrira la premi�re �cole d�apprentissage au profit de jeunes d�linquants et d�s�uvr�s et ce, en y int�grant plusieurs sp�cialit�s dont la formation de menuisiers, m�caniciens, imprimeurs et autres boulangers. Son v�u de lancer un journal bilingue musulman sera exauc� avec la cr�ation d� El Morchid et ce, au moment o� son sens du pardon, de tol�rance et du dialogue entre les cultures et les religions, le poussera � mettre au monde une nouvelle association d�nomm�e Les amis de l�Islam et qui a pendant longtemps regroup� juifs, la�cs, musulmans, chr�tiens et boudhistes autour d�un seul id�al, l�amour du prochain. C�est en 1952, un 4 juillet, que cheikh Adda Bentoun�s d�c�dera � son tour pour c�der alors le flambeau de la �mechyakha� � son fils Mehdi qui aussit�t apr�s se r�v�lera comme une rel�ve s�re, tant son dynamisme et son charisme parmi les adeptes de la zaou�a ont t�t fait de canaliser l�attention sur sa personne. Il jouera un r�le on ne peut plus important dans le domaine social au moment o� la zaou�a devenait alors une v�ritable antenne de la Croix- Rouge � l��poque coloniale, cela s�entend. Il s�attellera entre autres � construire des baraquements pour les r�fugi�s alg�riens durant la guerre d�Alg�rie. L�homme de culte ne tardera pas � se r�v�ler comme un authentique militant de la cause alg�rienne et c�est en compagnie des Belkacem Hamia et Hamida Moulay Ch�rif qu�il cr�era en 1956 le tout premier noyau du FLN � Mostaganem avec le premier attentat perp�tr� dans la localit� de Sidi-Ali (ex-Cassaigne). La zaou�a se mettait alors au diapason de la plus efficiente des solidarit�s aux c�t�s de fr�res moudjahidine et fidas. La zaou�a avait en plus pour mission de pr�parer au quotidien les repas destin�s aux prisonniers avec fourniture de v�tements, m�dicaments et nourriture suppl�mentaire alors que tout combattant atteint de blessures se faisait soigner au sein m�me de la zaou�a avant le d�part pour beaucoup d�entre eux vers le Maroc. L�auguste lieu de culte ne tardera pas � accrocher l�attention du colonisateur fran�ais et fera ainsi l�objet d�op�rations de fouilles r�p�t�es par l�arm�e fran�aise. Che�kh El Mehdi, lui, sera mis en r�sidence surveill�e, d�cision que les Fran�ais consid�reront comme salutaire. D�s 1962, � l�ind�pendance du pays, le pr�sident Ben Bella d�cidera de la nationalisation des zaou�as et celle des Alaouiyine n��chappera pas � l�aberrante mesure prise � l��poque par le pouvoir de l�ind�pendance.
Ce n�est qu�� la faveur de l�intervention d�un certain Benalla, proche ami de la zaou�a, que la d�cision en question sera remise en cause.
Toujours est-il qu�une certaine tension commencera � planer sur la zaou�a, sur fond de r�glements de compte. Sous le r�gne de Boumedi�ne, � l�heure des grands moments d�euphorie, gestion socialiste et parti unique obligent, che�kh Mehdi Bentoun�s d�noncera ouvertement lors des rencontres publiques et pr�ches du vendredi la politique d�importation d�id�ologies d�ailleurs. L�on ne tardera pas � l�arr�ter de fa�on on ne peut plus arbitraire, et c�est dans la discr�tion qu�il sera emprisonn� dans la r�gion de Jijel � l�est du pays. On lui reprochera alors d��tre � la t�te d�une organisation d�espionnage et ce, sur la base de param�tres qui n�aurait jamais tenus debout, � l�exemple des lumi�res verte et rouge illuminant le haut du minaret de la mosqu�e de la zaou�a durant notamment la p�riode de Ramadhan. Chaque lumi�re en fait servait de rep�re quant au moment de la rupture du je�ne, d�une part, et de celui de l�imsak, d�autre part. Pour le pouvoir boumedi�niste, l�interpr�tation s�av�rait tout autre... Ce n�est qu�en 1971 en plein mois de car�me, que le che�kh sera lib�r� � la suite de fortes pressions exerc�es par des personnes influentes sur les d�cideurs concern�s. De retour � Mostaganem, sa ville natale, che�kh El Mehdi sera aussit�t mis en surveillance plusieurs ann�es durant avec tout ce que cela supposait comme harc�lements et pressions sur sa personne et ce, au moment o� bon nombre de biens de la zaou�a dont notamment l�imprimerie, seront tout simplement nationalis�s. En avril 1975, alors qu�il n��tait �g� que de 47 ans, che�kh El Mehdi Bentoun�s rendra l��me � la suite d�une crise cardiaque qui finalement aura eu raison de lui. Ses fun�railles seront grandioses autour desquelles se d�gagera un sentiment d��moi et de consternation chez la population mostagan�moise et toute la communaut� des Alaouiyine, un peu partout sur la plan�te. De l�, la succession du d�funt che�kh ne semblait pas �tre chose �vidente et il fallait songer � une rel�ve digne de la confr�rie alaouiya et de tous ceux qui � une �poque o� une autre ont d� la diriger et, partant, guider les pas de milliers de ses adeptes. A cette �poque-l�, son fils Khaled install� en Europe, poursuivait ses �tudes, tout en se lan�ant dans le commerce du pr�t-�-porter. Il rentrera � Mostaganem � l�occasion de l�enterrement de son p�re, et c�est durant les quelques jours qu�il passera aupr�s de sa famille, que les sages de la confr�rie alaouiya verront en lui le futur successeur alors qu�il n�avait que 24 ans. La lourde t�che lui ayant �t� assign�e consistera alors � continuer � transmettre � la ouma le pr�cieux message du tassaouf tout en scellant le lien spirituel par le soufisme entre l�Orient et l�Occident. Un soufisme nourri en fait par la soif de vivre, de bien agir et du savoir, pour lui, les Soufis donnent l�exemple sans rien imposer. �Face au d�cha�nement de la bestialit�, ditil, nous tentons, dans nos villages et nos quartiers, de diffuser notre sagesse dans le corps social�. �L�Alg�rie, ajoutera-t-il, c�est aussi cela : des foyers de rayonnement o� l�on prie Dieu, hors de tout dogmatisme. Pour seulement neutraliser la haine...� N�est-ce pas l� le plus beau des messages de paix et d�amour qui embrasse toutes les croyances religieuses et que d�livre ici un sage, guide spirituel d�une confr�rie qui en v�rit� aura surv�cu � bien des temp�tes.


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