R�cemment, quelques quotidiens de la presse �crite ind�pendante, rapportaient l�information selon laquelle la justice am�ricaine avait accord� au sinistre Anouar Haddam l�unique statut qui lui sied, celui de terroriste islamiste. Il est vrai que la nouvelle n�est pas tout � fait fra�che puisque la d�cision du ministre de la Justice am�ricain, inscrite sous le num�ro 3.115, en date du 26 janvier 2005. Elle ne saurait pour autant passer inaper�ue et ne susciter aucune r�action et commentaire. Elle permet, au contraire, de rappeler que cette importante d�cision judiciaire survient au moment m�me o� dans notre pays l�on aurait souhait� transformer nos m�moires par d�cret pr�sidentiel en passoires. Des robots programm�s pour ne s�lectionner que les mots : �Impunit� et �amn�sie�. Mieux encore : un haut responsable alg�rien connu pour ses sympathies et penchants affich�s publiquement � l�islamisme pur et dur, affirmait et r�affirmait r�cemment, on s�en souvient, �qu�il �tait en contact permanent avec Anouar Haddam dans le but de le convaincre � rentrer au pays�. Afin de mieux comprendre le pourquoi de la d�cision rendue par la juridiction am�ricaine, il est utile de rappeler qu�apr�s s��tre rendu coupable d�une infraction � la loi sur l�immigration (expiration du visa et faux papiers) en d�cembre 1996, Anouar Haddam fut conduit � la prison de l�Etat de Virginie. Il en ressortira libre et autoris� � demeurer dans le pays d�asile en d�cembre 2000 par d�cision du Bureau de l�immigration am�ricain. Je me souviens du commentaire d�un journaliste d� El Watan (9 d�cembre 2000) : �A sa lib�ration Anouar Haddam donne l�impression d�un homme d�phas� nourrissant l�ambition maladive d��tre reconnu comme un grand chef.� C�est donc contre cette d�cision du BIA (Bureau d�immigration) que le ministre de la Justice am�ricain usant de son pouvoir discr�tionnaire a rejet� la demande d�asile reconnaissant que Anouar Haddam est associ� aux groupes arm�s responsables de nombreux actes terroristes et pers�cutions en Alg�rie. Qu�il a us� de son influence pour faire des d�clarations publiques, cautionn� les pers�cutions commises contre les populations en Alg�rie par les groupes arm�s (GIA) et qu�ainsi il existe un lien indiscutable entre son mouvement politique et les groupes arm�s, le Bureau de l�immigration n�a pas examin� qu�en outre, toutes les pi�ces du dossier pour accorder le droit d�asile au terroriste Anouar Haddam dont il �chet dit le ministre de la Justice �de prononcer l�expulsion�. D�aucuns pourraient se demander � et c�est leur droit � pour quelles raisons j�ai d�cid� de commenter cette d�cision. A travers le monde, il y a encore les Rabah Kebir, Mourad Dehina, Ould Adda, etc. Mon souhait aurait �t� �videmment qu�il y ait un jugement identique � leur �gard. Mon souhait serait que tous ces commanditaires du terrorisme-islamiste, que les �mirs sanguinaires et autres ex�cuteurs paient le prix des larmes et du sang dont ils se sont rendu coupables comme l�ont fait Hachani, Zouabri, Zitouni et autres. Ma d�termination d�hier et d�aujourd�hui � leur �gard demeurera inchang�e et inchangeable. Ils sont mes ennemis et le demeureront. Si j�entends �voquer plus particuli�rement le tristement c�l�bre Anouar Haddam, c�est surtout pour rappeler qu�en f�vrier/mars 1995 les militantes du RAFD (Rassemblement alg�rien des femmes d�mocrates avec d�autres femmes dont moi-m�me, avions initi� une plainte � partir de l�Alg�rie contre lui, demandant aux juridictions am�ricaines de proc�der � son expulsion ou de le condamner pour des faits av�r�s de terrorisme. C��tait l��poque, on s�en souvient, o� Haddam parti en 1992 apr�s l�arr�t salutaire du processus �lectoral aux USA � il s��tait pr�sent� aux l�gislatives de d�cembre 1991 comme candidat de l�ex-FIS � Tlemcen � multipliait en toute libert� ses d�clarations publiques pour cautionner les assassinats contre les intellectuels (Tahar Djaout, Djilali Lyab�s, Mahfoud Boucebci), l�horrible attentat du boulevard Colonel-Amirouche � la bombe du 29 janvier 1995. Pour ce dernier fait, il poussa le cynisme jusqu�� dire � la presse internationale �que la bombe �tait destin�e au commissariat central et que malheureusement un bus passait au m�me moment�! C��tait �galement l��poque o� il avait pignon sur rue, se servant de �l�American Muslim Council� (Washington), comme centre de propagande et d�actions � puisqu�il se disait repr�sentant de l�ex-FIS � l��tranger � sous le couvert d�activit�s pr�tendues caritatives. C�est contre ce terroriste islamiste dont les �id�aux� ne sont ni la cons�quence du d�sespoir ou de la mis�re que des Alg�riennes condamn�es � mort par les GIA, refusant l�exil se sont battues des ann�es durant pour demander que la voix de ce commanditaire de la barbarie se taise � jamais. Les avocates am�ricaines qu�elles constitu�rent, membres importants du Center for constitutionnal Rights, insist�rent sans cesse (nous sommes en 1995) sur l�importance capitale de prouver l�implication de Anouar Haddam dans les actes terroristes. Ses �fonctions� comme porte-parole de l�ex-FIS � l��tranger ? D�but de preuve, disent-elles, mais insuffisant pour obtenir une d�cision d�expulsion. Sa caution aux atrocit�s d�clar�e ou affich�e publiquement ? �Libert� d�expression�, r�pond-on. Nous sommes en 1995 et si le collectif d�avocates se bat avec une d�termination hors du commun lorsqu�on sait � quel point la justice am�ricaine est pointilleuse sur les questions proc�durales, il faut reconna�tre que le proc�s qu�elles sont d�cid�es � engager n�est pas facile. Nous sommes en 1995 et le monde entier trouve utile et judicieux de faire la diff�rence entre les bons et les mauvais islamistes. Ceux qui �s�expriment� � l��tranger font partie de la premi�re cat�gorie au nom, dit-on, de la d�mocratie, pr�cis�ment en raison de ce contexte de 1995 tr�s particulier, il faut rendre un vibrant hommage � ce collectif d�avocates am�ricaines et aux Alg�riennes initiatrices de la plainte qui ne se sont jamais au grand jamais d�courag�es ou renonc� � leur action gr�ce � leurs efforts, � leurs pressions, ici et l�-bas, elles ont fini par obtenir qu�Anouar Haddam soit au moins reconnu coupable d�infraction aux lois de l�immigration (aux USA) et qu�il soit emprisonn� en 1996. C��tait leur premi�re victoire. Mais peu importe l�incompr�hension ou les malentendus d�hier. Aujourd�hui, le monde entier a compris que l�islamisme est hideux, qu�il s�appelle Ben Laden, Anouar Haddam, � New-York, � Londres, en Jordanie, (avec ma compassion aux familles des victimes suite � l�attentat du 10 novembre � Amman). Qu�il s�appelle Al Qa�da, Hamas ou le GSPC, le terrorisme islamiste frappe de la m�me mani�re et avec la m�me haine. Aujourd�hui, le monde entier aux USA, en Europe, au Maghreb, au Liban, en Jordanie, en Indon�sie comprend enfin que rien ne doit servir d�alibi pour justifier le massacre d�innocents dans des lieux publics, dans des bus et les assassinats cibl�s. Un kamikaze n�est pas un h�ros. C�est un criminel. Ceux qui se servent de plateaux de t�l�vision et de radios � l��tranger pour cautionner et �expliquer� le crime sont des terroristes islamistes et non des �combattants de la libert�. C�est v�ritablement le sens qu�il faille donner � la d�cision de justice am�ricaine rendue contre Anouar Haddam. En effet, lutter contre le terrorisme islamiste, c�est aujourd�hui me sentir tr�s proche du ministre am�ricain de la Justice. Aucune fronti�re ne nous s�pare parce qu�un criminel doit �tre jug� et condamn�. Aujourd�hui en effet, ce ministre a exprim� � travers des attendus ce que les Alg�riennes initiatrices de la plainte contre le terroriste Anouar Haddam disaient � haute et intelligible voix en 1995. La d�cision du juge est leur victoire, pas en termes seulement de r�sultat de leur action, mais surtout contre le terrorisme islamiste qui ne sera jamais un id�al, un combat ou un projet de soci�t� mais une barbarie que l�on doit �radiquer son visage et son nom, quels que soient son visage et son nom. Reste bien entendu la grande question de savoir ce qu�il y aura lieu de faire de Anouar Haddam reconnu comme terroriste par l�Etat am�ricain au plus haut niveau. Comment, en effet, pourrait-on se dire pleinement engag� dans la lutte contre le terrorisme qui s�vit � travers le monde et inviter son peuple � accueillir Anouar Haddam et autres terroristes islamistes alg�riens exil�s � l��tranger condamn�s dans leur pays par contumace �avec du lait et des dattes� ? Que r�pondrait un �tudiant en droit auquel on poserait cette question : �Un terroriste absous et blanchi dans son pays (l�Alg�rie) peut-il �tre un terroriste aux USA� (ou ailleurs) ? Un casse-t�te juridique et politique � ne point en douter dans un avenir proche. Et il n�est pas certain que ceux qui se vantaient d��tre �ami-ami� avec Anouar Haddam le r�affirment de sit�t. Mais peut-�tre que lui-m�me n�ait plus envie de rentrer. Pour l�instant son expulsion est soumise � examen (un simple sursis). Pour ma part, si l�on me demandait mon avis, je pr�f�rerais le savoir aux USA, s�v�rement tenu en laisse plut�t que terroriste absous et � pardonn� dans mon Alg�rie dont les malheurs, les larmes et le sang �taient son bonheur � lui, et toujours sa d�lectation. Et � ce propos puisque certaines voix � les m�mes � r�clament souvent la comparution de r�publicains devant une juridiction internationale, pour quelles raisons n�ont-elles jamais sugg�r� que les terroristes islamistes exil�s qui en Europe, qui aux USA, qui encore dans certains pays arabes du Moyen-Orient ne soient pas traduits devant ces instances internationales pour r�pondre de leurs crimes ? Sachant notamment que s�agissant des criminels alg�riens, ils ne seront plus poursuivables en vertu du d�cret que l�on sait ?