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Chronique:
En quelques mots : de-ci, de-l� Par Lela Aslaoui
Publié dans Le Soir d'Algérie le 03 - 02 - 2007


1) L�impossible pardon
La semaine �coul�e a �t� marqu�e par deux (2) comm�morations, au nom de la m�moire et pour la m�moire. Douloureuses certes, mais combien n�cessaires et utiles, par temps d�amn�sie r�conciliatrice bouteflikienne ! Dix ans ont pass� depuis cette horrible journ�e du 28 janvier 1997 o� tombait � son tour sous les balles de la barbarie islamiste, un Grand, un G�ant : Abdelhak Benhamouda.
L�initiateur du CNSA (Comit� national de sauvegarde de l�Alg�rie), l�homme qui ne m�chait pas ses mots, qui ignorait la peur parce qu�il n��tait que courage, l�homme qui ne cachait pas son visage comme tant d�autres, lorsque les cameramen de l�ENTV fixaient sur lui leur objectif, disparaissait tragiquement laissant sa famille, mais aussi ses amis, les vrais, ceux qui ont partag� ses combats, convictions et id�aux et sont demeur�s fid�les � sa m�moire � terriblement orphelins. An�antis, nous le f�mes assur�ment. Comment puiser en nous cette force in�branlable qu�il savait si bien nous insuffler ? Comment continuer sans lui ? Sans doute certains d�entre nous ont pu le faire pr�cis�ment pour honorer Abdelhak Benhamouda qui avait cette expression qu�il r�servait � ceux et celles qui ployaient la t�te : �Aroussat garagouze� (marionnettes). Dix ans ont pass�, et nous n�avons gu�re besoin de �comm�morations officielles� pour �voquer le souvenir de cet homme hors du commun, qu��tait le syndicaliste et patriote infatigable, Abdelhak Benhamouda. Autant en effet, l�hommage � lui rendu par son fr�re dans la presse �tait �mouvant, bouleversant, parce que sinc�re, sans fioritures, autant la pr�sence d�un homme comme Abdelaziz Belkhadem parmi les compagnons et syndicalistes du d�funt � la Maison du peuple, ce 28 janvier 2007, faisait v�ritablement d�sordre. Au moment o� feu Abdelhak Benhamouda rassemblait au sein du CNSA en 1991 celles et ceux qui avaient d�cid� de s�opposer et de r�sister aux fossoyeurs de l�Alg�rie, Abdelaziz Belkhadem s�opposait, quant � lui, � l�arr�t du processus �lectoral, serrait la main � Anouar Haddam � Rome en 1995 et d�fend farouchement aujourd�hui le d�cret pr�sidentiel amnistiant les assassins de Abdelhak Benhamouda et autres victimes, non pas par opportunisme comme on serait tent� de le croire, mais bel et bien en raison de convictions islamistes solidement ancr�es chez A. Belkhadem. Qu�ont eu d�s lors � partager le r�publicain Abdelhak Benhamouda et l�islamiste Belkhadem ? Rien absolument rien. Et � la question que pose le fr�re du chahid Benhamouda : �Le pardon sans justice aurait-il pu �tre accord� par feu Abdelhak ?� (Lettre publi�e dans la presse). La r�ponse est �videmment non et mille fois non. Qui ne se souvient pas de ces paroles et de la voix pleine de col�re de Abdelhak Benhamouda apr�s l�assassinat d�un autre syndicaliste M�ziane Bela�d : �Nous n�oublierons pas et vous paierez� ? Abdelhak Benhamouda n�aurait jamais pu se transformer en �r�conciliateur� car il n��tait pas homme � renier ses convictions. Aussi est-ce pour cela que la pr�sence de Abdelaziz Belkhadem � la comm�moration du 28 janvier 2007 �tait un v�ritable outrage � la m�moire de celui qui a d�fendu l�Alg�rie r�publicaine, en y laissant sa vie. Lorsqu�on reconna�t le �droit� aux islamistes d�avoir tu�, viol�, d�capit�, d�truit, lorsqu�on les anoblit en leur pardonnant, l�on doit s�abstenir de d�poser une gerbe �officielle� � la m�moire des victimes. Je n�entends pas me substituer aux familles de celles-ci, n��tant pas leur porte-parole encore moins une donneuse de le�ons. Je dis seulement que feu Abdelhak Benhamouda, l�authentique r�publicain, avait une aversion visc�rale pour l�imposture. Celle-ci est pire que celle relat�e par le quotidien El habar lorsqu�il avait fait �tat d�une lettre adress�e en 2007 par un s�nateur du tiers pr�sidentiel, au journaliste Ouartilane, assassin� par l�islamisme en 1993 ! Ou encore l�imposture est pire que cette anecdote que je rapporte dans le seul but de d�rider quelque peu le lecteur. Il y a � peine deux jours un conseiller � la pr�sidence de la R�publique s�arr�te pour me saluer. (C�est important de le pr�ciser car depuis avril 2004 il ne le faisait plus. Serait-ce le signe de... ?) � Comment va votre fils R�da ? me demande-t-il. Je ne corrige pas : R�da �tant le deuxi�me pr�nom de mon d�funt �poux. (Mohamed- R�da) Ma r�ponse : � Cela fait tr�s longtemps que je n�ai plus de ses nouvelles ! � Pourquoi n�iriez-vous pas lui rendre visite ? De plus en plus g�nial non ? Ma r�ponse : � Lorsque Dieu le d�cidera je lui rendrai visite et prendrai bien entendu de ses nouvelles. � Koulchi belmektoub�, r�torque-t-il. Qui dit mieux ? Que ce monsieur qui se reconna�tra se rassure : mon fils Khalid, apr�s avoir fui le GIA, est rentr� d�finitivement en Alg�rie en 1997 et vit dans son pays. Etait-il oblig� de s�arr�ter pour me saluer et de se lancer dans ce m�li-m�lo inutile ? Certainement pas. Face � ces indiff�rents qui ont laiss� passer la temp�te et aux r�conciliateurs-imposteurs cautionnant la barbarie terroriste, Abdelhak Benhamouda, le r�publicain, leur aurait ordonn� de se taire. A pr�sent qu�il ne les d�range plus, la pire des souffrances est celle de voir le mensonge et la fourberie lui rendre hommage pour mieux l�enterrer. Dans nos c�urs, dans nos m�moires de r�publicains fid�les � sa m�moire, l�ami, le fr�re, Abdelhak demeurera vivant, aujourd�hui et demain. Et nous n�avons gu�re besoin de c�r�monies �officielles� pour nous souvenir de lui. L�autre comm�moration a eu pour lieu, le boulevard Amirouche l� o� le 30 janvier 1995 eut lieu un attentat � la bombe revendiqu� par Anouar Haddam de �sa� lointaine Am�rique lorsque les plus hautes autorit�s de ce pays le qualifiaient �d�interlocuteur valable�. C��tait �videmment avant le 11 septembre 2001. Que des policiers avec d�autres familles de victimes civiles aient entendu marquer une halte et rappeler � ceux qui auraient d�j� oubli�, l�horrible carnage du boulevard. Amirouche, le souvenir des morts et des rescap�s � dont beaucoup handicap�s � n�est pas un �v�nement banal. Cela signifie clairement que �r�conciliation,� �pardon�, �amnistie� ont pour synonymes : impossible - chim�re - inadmissible - incompatible - inconciliable - insens� - vain. Cela signifie surtout que le pardon sans devoir de justice engendre la haine et seulement la haine. Eux ont d�cid� de trahir la m�moire des r�publicains, nous, nous n�avons qu�un devoir : ne jamais oublier, ne jamais pardonner. Jamais.
2) Kadhafi et ses humeurs
Apr�s la Tunisie qui a d�cid� r�cemment d�interdire l�entr�e sur son territoire aux jeunes Alg�riens �g�s de moins de trente ans, voici que le pr�sident libyen a d�cr�t� lui aussi d�instaurer un visa d�entr�e dans son pays pour les Maghr�bins dont les Alg�riens. (Pas seulement les Maghr�bins les �Arabes�, est-il indiqu�). Que s�est-il donc pass� � Syrte pour que Kadhafi ait laiss� exhaler ainsi sa col�re ? Quel caprice a fait l�enfant g�t� auquel l�Alg�rie n�a pas c�d� ? Un visa pour la Libye ? Qu�� cela ne tienne. Mais lorsque sera appliqu�e � du moins il faut l�esp�rer � la r�gle de r�ciprocit� il faudra s�en f�liciter. Savez-vous pourquoi ? Pour une raison tr�s simple : les chameaux, les tentes, les gardes du corps, ainsi que Khadaffi ne squatteront plus l�h�tel Sheraton et autres espaces d�accueil. Enfin, Khadaffi ne prolongera plus ses s�jours au-del� du raisonnable aux frais des contribuables que nous sommes. Toutes les fois qu�il d�barque en invit� � des mini-sommets au palais des Nations. Khadaffi ne prolongera plus ses s�jours en Alg�rie qu�il appelait �mon deuxi�me pays�. Deuxi�me avec l�instauration d�un visa pour les Alg�riens ? En tout �tat de cause compar�e � la Tunisie, au Maroc combien d�Alg�riens se rendent en Libye et pour y faire quoi ? Nouvelle lubie de Khadaffi que celle-ci apr�s celle qui a consist� � obtenir la condamnation � une peine d�emprisonnement d�une journaliste alg�rienne d�El Chourouk �coupable� � ses yeux d�avoir seulement fait son travail. On peut comprendre que les fronti�res �tant ce qu�elles sont, nos voisins puissent penser � se pr�munir contre le terrorisme islamiste. Sauf � pr�ciser que �Lockerbie� portait le label libyen il y a quelques ann�es de cela... Sauf � pr�ciser aussi que l�attentat de Djerba en 2005 en Tunisie �tait l�horreur d�islamistes tunisiens. Il serait absurde de nier l�existence d�une internationale islamiste mais alg�rien ne signifie pas syst�matiquement terroriste islamiste m�me lorsqu�on a moins de 30 ans. Et pourquoi ne le serait-on pas au-del� de 30 ans d�ailleurs ? A moins que l�Etat tunisien ait eu des cas concrets, ainsi comprendrait-on peut-�tre mieux le pourquoi de ces mesures �vexatoires et discriminatoires. Des mesures qui n�ont gu�re fait r�agir le premier magistrat du pays qui avait pourtant promis de nous faire vivre dans �El Jaza�r El Iza ou el karama.� On en est loin, bien loin, tr�s loin...
3) La ministre de la Culture et Antar Zouabri
Le vendredi 26 janvier 2007, les journalistes pr�sents sur le plateau de la t�l�vision nationale, pour assister � l��mission �Fawa�il� dont l�invit�e �tait la premi�re responsable de la culture furent pris � partie sans m�nagement, sans retenue par cette derni�re. Et l�on ne savait plus si le th�me �tait �la culture arabe� ou �un solde de tout compte� avec la presse, notamment El Khabar. Bien entendu, je suis consciente que le fait ne m�riterait pas qu�on le commente d�abord parce que cette ministre nous a habitu�s � s�exprimer avec fracas, y compris physiquement (17 avril 2006 lorsqu�elle avait secou� le directeur de l�urbanisme � Constantine) ensuite parce que parler d�elle peut ne pas lui d�plaire selon la pens�e de celui qui avait dit : �Parlez de moi en bien, parlez de mois en mal, mais parlez de moi.� Pourtant, j��voquerai ce fait car la r�action inattendue et injustifi�e de la ministre � l��gard de la presse laisse supposer que seul �parler d�elle en bien� lui fait plaisir. Ce fut le cas lorsque la presse �crite dont El Khabar � particuli�rement cibl� par la ministre ce vendredi 26 janvier � avait une admiration sans limites pour Khalida Messaoudi et l�avait cr��e de toutes pi�ces. C��tait il est vrai l��poque o� Khalida Messaoudi �crivait : �L�apport des journalistes alg�riens a �t� �norme. Ils m�ritent vraiment qu�on leur rende hommage. Je suis bien plac�e pour affirmer que sans certains d�entre eux, nous n�aurions jamais pu faire passer l�ombre d�une id�e. D�autres nous ont permis d�exister tout simplement. Ils ont pris des risques certains. Gr�ce � eux nous avons pu voler un peu de la parole confisqu�e... Les journalistes larbins du pouvoir continuaient � faire le silence sur les violences int�gristes, tandis que ceux qui faisaient leur m�tier... risquaient � tout moment d��tre interdits d�antenne� ( Une Alg�rienne debout pages 178-179. Entretiens avec Elizabeth Schemla - Flammarion). C��tait Khalida Messaoudi en 1995. Vendredi, Khalida Toumi a oubli� tout cela. Elle d�teste la presse plurielle. En parfaite ingrate, elle a qualifi� les journalistes de �n�gativistes�, de �fossoyeurs� qui avaient pr�dit la d�faite de son pr�sident le 8 avril 2004, de destructeurs de toute action positive. La ministre qui rappelle chaque fois que l�occasion lui est offerte qu�elle est une excellente matheuse ne pourrait-elle donc pas comprendre que les moyens de l�Etat mis � la disposition du candidat-pr�sident additionn�s � la d�cision de le coopter pour un deuxi�me mandat, ne pouvaient pas le conduire ailleurs qu�au palais d�El Mouradia ? C�est exactement ce qu�ont dit les journalistes, sont-ils des fossoyeurs ou de bons mateux ? Vendredi 26 janvier 2007, Khalida Toumi qui a reni� Khalida Messaoudi s�est exprim�e sur un plateau d�une t�l�vision du �pouvoir� (pour reprendre son expression) pour insulter des journalistes qui lui ont permis d�exister alors que beaucoup parmi eux ont perdu la vie pour avoir �crit et dit �qu�ils soutenaient le combat de Khalida Messaoudi�. Quant � dire qu�elle ne craint pas la presse, elle qui s�est retrouv�e face � Antar Zouabri �Quelle �trange comparaison !� Etrange, mais surtout que le regrettable d�rapage que celui-ci ! Pour autant il s�agissait tout de m�me d�un �scoop� car nous ignorions que Khalida Messaoudi �s�est retrouv�e face � ce terroriste� ayant fait partie ainsi, des forces terrestres de l�ANP et du GIS qui avaient abattu le sinistre Zouabri ! N�importe quoi n�est-ce pas ? Et pourquoi d�ailleurs, Khalida Toumi parle-t-elle de ce pass� anti-int�griste puisqu�elle appartient aujourd�hui au gouvernement charg� d�appliquer les textes de mise en �uvre de la charte sur la r�conciliation et le pardon des terroristes-islamistes ? Elle est r�conciliatrice et rien d�autre. Quant � dire qu�elle serait pr�te � mesurer sa popularit� aux c�t�s des journalistes, moi je dis chiche : Que la ministre arpente donc les rues d�Alger ou celles de toute autre wilaya aux c�t�s de Mohamed Benchicou, Ali Djerri, Hakim La�lam, Ali Dilem et elle aura t�t fait de ravaler son propos totalement irr�fl�chi et d�ores et d�j� d�menti par le nombre de lecteurs d� El Khabarayant tenu � marquer leur solidarit�. ( El Khabar29 janvier 2007) Bref ! la ministre de la Culture a �galement �crit (livre d�j� cit� page 131) : �Les d�g�ts de l�arabisation se font terriblement sentir. On a tu� la philo, on a tu� Darwin...� Qui donc d�fend la culture arabe aujourd�hui ? Khalida Toumi ! Et avec quel z�le ! Avec qui Khalida Toumi collabore- t-elle ? Avec son chef du gouvernement dont elle avait dit : �L�un des z�l�s du code de la famille Abdelaziz Belkhadem, artisan du deal FLN - FIS sous Chadli en 1991 et l�un des plus importants promoteurs du �dialogue� avec les int�gristes est all� jusqu�� proposer l�assignation � r�sidence pour les femmes !� (page 101 livre d�j� cit�). Khalida Toumi a reni� Khalida Messaoudi : C�est son droit et sa libert�. Ce n�est pas la responsabilit� des journalistes qui ont compris que l� o� Khalida Toumi s�exprime le mieux et cerne parfaitement le secteur qu�elle a en charge c�est lorsqu�elle chante et danse en public, si l�on se r�f�re � la photo publi�e dans El Khabar (27 janvier 2007) sous le titre �Chaba Khalida�. Vous l�aurez compris la culture chez nous s�exprime corporellement : en insultant les journalistes, en secouant tel un prunier un directeur, en dansant et en chantant. Elle est belle la culture ! Elle est au niveau des pas de danse ex�cut�s par Khalida Toumi en public !
4) Divers :
El Khabar sous le titre �La France croque ses enfants� (27 janvier) relate les d�boires judiciaires auxquels sont confront�s Samy Naceri (acteur) et le chanteur de ra� Mami en France. Aux amis d� El Khabar et au journaliste, M. Farid, auteur de l�article, je souhaiterai faire remarquer que si la France a �chou� dans sa politique d�int�gration des jeunes de la seconde et troisi�me g�n�rations (la ghetto�sation dans les banlieues en est un exemple), il ne faut pas non plus tomber pour autant dans un discours r�ducteur, voire simpliste. Samy Naceri n�est pas � sa premi�re affaire judiciaire nonobstant son talent incontestable. Son palmar�s judiciaire est tr�s riche. Pour quelles raisons Jamel Debbouze, Faudel, Rochdi Zem ont-ils r�ussi sans jamais avoir eu maille � partir avec la justice ? Ce sont eux aussi des Fran�ais d�origine maghr�bine. Quant au chanteur Mami pr�sum� auteur des faits � lui all�gu�s, il lui faudra r�pondre � l�accusation et la nationalit� n�a rien � voir dans ce d�bat strictement judiciaire, d�autant qu�il a �t� r�v�l� par la presse �crite que Mami avait acquis la nationalit� fran�aise. Ne voyons donc pas de pers�cution l� o� elle n�existe pas.


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