Le gouverneur de la Banque d�Alg�rie a pr�sent�, hier, le rapport sur la situation �conomique et mon�taire pour l�ann�e 2004 devant les membres de l�APN. Les parlementaires ont relev� le laxisme de la plus haute institution mon�taire de ne pas avoir pr�vu les multiples d�tournements de fonds dans les banques publiques. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - A la pr�sentation technique de Mohamed Laksaci, gouverneur de la Banque d�Alg�rie, les d�put�s ont r�pondu par une s�rie d�interpellations sur le r�le de cette toute-puissante institution cens�e contr�ler et superviser le secteur bancaire. La quasi-totalit� des parlementaires, qui sont intervenus hier, ont relev� que la Banque d�Alg�rie a failli � sa mission de contr�le. Ils en veulent pour preuve les nombreux cas de d�tournements de fonds dans les banques publiques, notamment l�affaire de la BNA qui a �clat� r�cemment. Les auteurs de cette vaste escroquerie, dont la plupart sont des cadres dirigeants de cette banque, ont d�tourn� depuis trois ans pr�s de 20 milliards de dinars sans que les services de la Banque d�Alg�rie s�aper�oivent de quoi que ce soit. �L�article 35 de l�ordonnance 03-11 relative � la monnaie et au cr�dit est clair au sujet des attributions de la Banque d�Alg�rie en mati�re de contr�le du secteur bancaire. Votre institution est charg�e de r�gler la circulation mon�taire et de contr�ler, par tous les moyens appropri�s, la distribution des cr�dits�, dira Abdenacer Halwa, d�put� FLN de Ouargla, � l�adresse de Mohamed Leksaci. Ce d�put� fera remarquer que la Centrale des risques qui d�pend de la Banque d�Alg�rie, cr��e � la faveur de l�ordonnance pr�cit�e, s�est r�v�l�e inefficace. �Toutes les mesures mises en place pour �viter une seconde affaire Khalifa dans le secteur bancaire priv� ont finalement �t� inop�rantes pour les banques publiques�, notera un autre parlementaire. En fait, le gouverneur de la Banque d�Alg�rie a reconnu, lors de sa pr�sentation de la situation �conomique et mon�taire pour l�ann�e 2004, que ses services ont proc�d� � des op�rations de contr�le in situ dans six banques. �La direction de l�inspection g�n�rale a proc�d� � une s�rie d�inspections dans 6 banques et 9 institutions mon�taires. Les r�sultats de ces op�rations font ressortir des insuffisances dans l�octroi et la gestion des cr�dits�, affirmera Mohamed Leksaci. Le gouverneur de la Banque d�Alg�rie ose cependant une r�v�lation : �La direction de l�inspection g�n�rale a constat� 9178 fausses domiciliations bancaires durant l�ann�e 2004�. Un chiffre en nette augmentation puisqu�il �tait de 3497 en 2003. Mais il ne fournira aucun chiffre sur le pr�judice subi par le Tr�sor public. Lors de la s�ance consacr�e aux r�ponses aux d�put�s, le gouverneur de la Banque d�Alg�rie n�en dira pas plus � ce sujet. Il s�est content� de faire la lecture des textes r�glementant le contr�le du secteur bancaire.