L�auteur, metteur en sc�ne et acteur, Slimane Bena�ssa, a anim� mercredi dernier une conf�rence au centre de presse du quotidien El Moudjahid. Exil� en France depuis 1993, Bena�ssa revient pour parler de son parcours, non seulement en tant qu�homme de th��tre ayant marqu� la m�moire de toute une g�n�ration amoureuse du quatri�me art, mais aussi en tant qu��crivain dont la renomm�e d�passe les fronti�res nationales. Le conf�rencier est longuement revenu sur le long cheminement qu�il a effectu�. Un itin�raire qu�il a commenc� vers les ann�es 1960 apr�s l�obtention d�une licence en math�matiques. �J�ai appris sur le tas � jouer et � mettre en sc�ne�, a-t-il indiqu� tout en plongeant l�assistance dans ses �origines�. �Je suis n� � Guelma, il y a tr�s longtemps.� Il a bien dit origines. Cependant, par ce concept, il n�entend pas ce que certains pensent. Loin de tout chauvinisme ou extr�misme, il souligne : �Je suis alg�rien. J�entends mon peuple dans toutes ses langues.� Cet ancien collaborateur de Kateb Yacine a �t� en outre le premier � transposer � la sc�ne l�arabe dialectal, l�arabe de la rue. Il ma�trise aussi bien l�arabe que le kabyle et le fran�ais. Il convient de souligner que Bena�ssa a adapt�, et pour la premi�re fois en Alg�rie, la pi�ce La poudre d�intelligence de Kateb Yacine en arabe alg�rien. Ce travail est poursuivi par la traduction de toute l��uvre de cet auteur, �avec qui j�ai notamment collabor� � la mise en forme en arabe de Mohamed prends ta valise (tourn� en France en 1970 et 1971), Palestine trahie, Le roi de l�Ouest et La guerre de deux mille ans. Aussi, ce dramaturge, au talent incontestable, a r�ussi, � l�instar de Kateb Yacine, � inculquer l�amour du th��tre dans l�esprit des basses couches de la soci�t�, la pl�be, diront certains. La preuve ? Lors des �meutes d�Octobre 1988, les jeunes qui manifestaient dans les rues firent un slogan du titre de l�une des pi�ces qui avait connu un grand succ�s � l��poque, Babor Ghraq (le bateau coule). C��tait clair, le parti de Slimane Bena�ssa �tait celui du peuple et il n�a eu de cesse de lutter pour que ce dernier conqui�re sa libert� perdue. La pi�ce cit�e plus haut, �crite et jou�e en 1978, sera repr�sent�e plus de 500 fois en l�espace seulement de six ans. Aujourd�hui, le dramaturge en parle avec fiert� : �La pi�ce a �t� jou�e cent fois cons�cutives � la salle Ibn Khaldoun.� Cette m�me pi�ce a �t� interdite � Tizi-Ouzou apr�s cinquante repr�sentations. Aussi, Berna�ssa a eu l�insigne honneur de fonder la premi�re troupe de th��tre ind�pendante en Alg�rie. �Tout �tait � faire pour que ce th��tre retrouve sa raison d��tre�, raconte-t-il. �Il fallait, poursuit-il, trouver une langue, une mani�re d�interpr�ter pour que le public comprenne.� Aujourd�hui, ce dramaturge revient �pour monter quelques projets ici en Alg�rie� ; des pi�ces de th��tres et autres dont le contenu sera connu plus tard.