Les vibrants hommages rendus chaque ann�e au ma�tre incontest� de la chanson cha�bie, El Hadj M�hamed El Anka, sont m�ritoires � plus d�un titre si l�on s�en tient � l��toffe reconnue au cheikh qui a immol� sa vie personnelle au service de l�identit� nationale pour que la culture alg�rienne ne s�emp�tre pas dans les filets de l�acculturation. Le 27e anniversaire de la mort d�El Anka organis� princi�rement les 23 et 24 novembre derniers � Mostaganem et � Alger par ceux qui lui conc�dent autant de respect que r�v�rence, t�moigne qu�El Hadj M�hamed El Anka restera � jamais l��minent et grand seigneur du cha�bi. Et quand on sait que la glorification de sa personne l�a �t� m�me outre-mer, l�on ne peut que penser � la citation du grand historien grec Thucydide (450-395 av.J.-C.) qui nous rappelle que �les hommes illustres ont pour tombeau la Terre enti�re�. Et c�est aussi parce qu�El Hadj M�hamed El Anka a �t� l�interpr�te de la forme actuelle du cha�bi dont il est le cr�ateur apr�s l�avoir purifi�e pour la rendre accessible � tout un chacun. En fait, le m�rite d�El Anka ne se limite pas � l�interpr�tation inconditionnelle du corpus po�tique du melhoun mais surtout pour l�avoir fait aimer de tous en le rendant plus �th�r� m�me si parfois les textes sont d�une compr�hension ardue. Cette qualit� de populariser des qacidate du XVIIe et XVIIIe si�cles en s�abreuvant � la source de Sid Ahmed Ibnou Zekri, un �m�rite intellectuel, vaudra � El Anka le qualificatif de �cardinal�. Et la rue Tombouctou � la Casbah d�Alger qui la vu na�tre un certain 20 mai 1907, doit �tre inscrite aujourd�hui en lettres d�or pour avoir berc� celui qui deviendra plus tard le pr�curseur d�un genre musical qu�il contribuera � enrichir en joignant sa touche personnelle. Mort le 23 novembre 1978 � Alger, El Anka ne s�oubliera jamais d�autant que son fils El Hadi peut se faire fort de l�h�ritage de son p�re en continuant � perp�tuer magistralement son �uvre.