Plus d�une cinquantaine d�arrestations ont �t� op�r�es, hier, par les services de s�curit� � la cit� Daksi o� des �meutes avaient �clat� d�s les premi�res heures de la matin�e. Les affrontements entre �meutiers et agents de l�ordre ont dur� pr�s de quatre heures et ont engendr� une vingtaine de bless�s dont des �l�ments des brigades anti�meutes. M�me le photographe du quotidien Ennasr ne s�en est pas sorti indemne car touch� au cr�ne par un projectile, il a d� �tre �vacu� vers l�h�pital o� il a subi plusieurs points de suture. Les policiers ont us� de matraques et de bombes lacrymog�nes sans parvenir r�ellement � dissuader les insurg�s qui ont dress� des barricades aux diff�rents acc�s de la cit� et incendi� plusieurs baraques du march� informel de Daksi lequel, objet de la discorde, devait �tre �vacu� il y a plusieurs jours d�j�. La grogne des revendeurs devant quitter les lieux a, semble-t-il, fait tache d�huile puisque les �meutiers, des jeunes pour la plupart, se comptaient par centaines. D�o�, d�ailleurs, le d�ploiement d�un impressionnant renfort des services de s�curit�. Des principaux axes routiers ont �t� obstru�s dans un premier temps causant, d�s la premi�re heure de pointe de la journ�e, des embouteillages monstres. Plusieurs secteurs de la ville dont Sidi-Mabouk, Oued-El-Had, La Bum et Ziadia �taient inaccessibles. L�intervention �nergique des brigades anti�meutes a permis quelque peu, de d�sengorger la situation sans pour autant mettre un terme aux heurts violents qui se sont poursuivis � l�int�rieur des labyrinthes de la cit� Daksi o� deux v�hicules des services de s�curit� seront saccag�s au m�me titre que les bulldozers de l�APC dont l�un a �t� compl�tement calcin�. Des projectiles de toutes sortes provenaient de partout, des immeubles jouxtant le march� en particulier, et o� habitent, selon toute vraisemblance, plusieurs marchands parmi les r�volt�s. D�ailleurs, ce sont des r�sidants de la cit� qui ont press� des policiers pour lib�rer les premiers �meutiers arr�t�s. Et si les habitants des quartiers limitrophes ont d� s�enfermer pour �chapper au gaz lacrymog�ne et autres fum�es asphyxiantes d�gag�es par les pneus et baraques incendi�es et qui ont couvert la cit�, les malades de l�h�pital de Daksi ont d�, eux, passer une �prouvante matin�e. Tout a commenc� aux environs de 7 heures du matin, d�s l�arriv�e des bulldozers de la mairie assist�s de policiers � l�effet d�entamer le d�blaiement du terrain abritant l�immense march� de Daksi qui, il faut le signaler, constitue une v�ritable plaie au c�ur d�une vaste cit� urbaine. Le terrain en question devrait servir � la construction de plus de 700 locaux au profit des revendeurs occupant des baraques de fortune au niveau de ce march�. Un projet d�j� inscrit depuis plusieurs ann�es d�j� mais qui tardait � voir le jour en raison d�un probl�me de transfert de propri�t� de l�assiette devant l�accueillir entre des services des domaines et l�APC. Cette question a �t� r�gl�e r�cemment et les travaux devraient commencer il y a dix jours. L�ultimatum fix� par les autorit�s locales aux occupants des lieux pour �vacuer le terrain avait but� au refus d�obtemp�rer cat�gorique de ces derniers qui reprochent tant aux services de l�APC qu�� l�association qui les repr�sente des malversations dans l��tablissement de la liste des futurs b�n�ficiaires. Ce sont, en effet, pr�s de 500 autres commer�ants qui revendiquent le m�me privil�ge. Et si la liste pr��tablie de 748 futurs b�n�ficiaires est soup�onnable, le nombre de m�contents d�passerait, lui, de loin la proportion r�elle des �ayants droit�, car un bon nombre parmi eux serait venu d�autres communes, voire m�me d�autres wilayas revendiquant aussi �une place au soleil�. C�est dire que la l�g�ret� et la malveillance d�cri�e par les manifestants ont pr�valu quant � la gestion de ce dossier. Et en l�espace d�une matin�e, elles ont failli plonger toute une r�gion de la ville de Constantine dans le chaos. Car il aura fallu que des �meutes �clatent pour que les �diles de la ville des Ponts daignent pr�ter l�oreille � l��cho provenant de la rue. Les pourparlers engag�s avec les insurg�s, souvent sous les projectiles des plus r�calcitrants, ont abouti, � la mijourn�e, � un compromis, � savoir la r�vision de la liste des 748 b�n�ficiaires sur la base d�enqu�tes minutieuses ainsi que la prise en charge des dol�ances du reste des revendeurs qui vont se retrouver sans ressources apr�s la fermeture du march�. La situation reste cependant pesante et la tension latente, notamment par rapport au sort qui sera r�serv� aux �meutiers interpell�s. Il est tout de m�me dans l�attitude adopt�e par les responsables locaux, hier, une reconnaissance du fait que leur subite d�termination � mettre un terme � l�anarchie indescriptible qui a pr�valu dans ce march� implant� en plein centre d�une cit� urbaine des ann�es durant, avait p�ch� par iniquit�.