Hier, vers 13 heures, un calme précaire régnait sur les lieux. De graves émeutes ont éclaté, hier, à Daksi, une des banlieues populaires de Constantine, faisant suite à la mise à exécution, par les autorités de la wilaya, de la menace d'expulsion de plus de 400 commerçants, venus s'installer à Daksi, après la clôture de la liste des bénéficiaires de locaux commerciaux. Selon les informations en notre possession, on parle déjà d'une cinquantaine d'arrestations et de nombreux blessés parmi les émeutiers et les membres des services de sécurité. Hier, aux environs de 12 heures, il nous était pratiquement impossible d'avancer le moindre chiffre. Cependant, ce qui est sûr c'est que la situation était grave, après l'intervention musclée des forces anti-émeutes qui ont usé de bombes lacrymogènes afin de disperser les manifestants. Ces derniers, dont l'ire a atteint son paroxysme, ne tarderont pas à bloquer trois axes routiers très importants. Le rond-point menant aux quartiers populaires de Oued El Had, Ziadia et Sakiet Sidi Youcef, le lieu-dit «le 4e km» menant à El Khroub et la route menant vers Chaâb Ersas. Les affrontements ont franchi le seuil du tolérable, lorsque les effets des bombes lacrymogènes ont atteint la clinique de néphrologie située dans le même périmètre, suscitant la panique et le désarroi parmi le personnel et les malades. Après des heures d'affrontements, l'émeute a laissé des traces : plaques de signalisation saccagées, le mirador de la police de circulation détruit, des vitres brisées, etc. Des manifestants ont même tenté de s'en prendre aux quelques véhicules (voitures et bus) de passage dans le quartier. Pour en revenir à la clinique de néphrologie, les malades ont vécu un très mauvais quart d'heure ! Hier, vers 13 heures, un calme très précaire régnait sur les lieux. Au même moment, le wali présidait une session ordinaire de l'APW, où il était prévu la distribution de cadeaux à des sportifs distingués. Il y a lieu de rappeler que le problème du marché informel de Daksi, à l'origine de la grogne ne date pas d'aujourd'hui. Avec le temps, il s'est transformé en une «plaie» que les responsables ont de tout temps refusé d'éradiquer. Certes, il y avait des priorités, dont la situation sécuritaire n'était pas la moindre, mais ce dossier «explosif» a aussi fait l'objet de tentatives de récupération électoraliste. Résultat, la situation est devenue complexe et les autorités sont désormais accusées de faire appel aux services de l'ordre, pour faire appliquer la loi dans toute sa rigueur. Une raison que les commerçants émeutiers acceptent toujours difficilement. Dans Daksi saccagé, de quoi sera fait demain? Personne ne le sait. D'autant plus qu'un marché informel situé dans ce même quartier, fait l'objet d'une évacuation, et là aussi, les occupants refusent de quitter les lieux.