La Socothyd des Issers (Boumerd�s) se retrouve au milieu d�un conflit syndico-syndical, fort pr�judiciable quant � son avenir et celui des centaines de travailleurs. Pour l��ni�me fois, en effet, les centaines de salari�s de l�unit� principale, implant�e dans la ville des Issers et qui compte un effectif d�environ 600 entre agents de production et employ�s administratifs ont observ� ce dimanche un d�brayage durant une demi-journ�e. La nouveaut� du nouveau coup de col�re concerne l�interdiction faite au pr�sident-directeur g�n�ral de l�entreprise, M. Mustapha Acha�bou, de rejoindre son poste de travail et la demande d�une commission d�enqu�te. De m�me que, selon un exsyndicaliste de cette unit�, l�inspecteur de travail d�p�ch� probablement pour faire un constat a �t� �galement emp�ch� par les protestataires de p�n�trer dans l�enceinte de la soci�t�. A l�entr�e de l�usine plusieurs banderoles �taient suspendues aux portails. On pouvait y lire des slogans hostiles au P-DG. A l�int�rieur plusieurs groupes se sont form�s. Au milieu de l�un d�eux, M. Mekkeri, ex-charg� de l�organique de la section syndicale dissoute en juin 2005, par l�union locale de l�UGTA de Bordj-Mena�el, r�pond � nos questions. �Cette gr�ve est organis�e exclusivement sur l�initiative des travailleurs pour exiger le d�part du P-DG et l�institution d�une commission d�enqu�te�, nous affirme- t-il sous l�approbation g�n�rale. Aucune autre revendication n�a �t� formul�e. Concernant les griefs retenus pour exiger le d�part du P-DG, nous n�avions eu aucune r�ponse. Quant � l�objet de la commission d�enqu�te. �Elle viendra puis on verra�, clame l�ex-syndicaliste qui ajoute : �Exigeons qu�elle (commission d�enqu�te) remonte dans ses investigations jusqu�� de la suspension du syndicaliste Cherifi en 2003.� L�assistance nous informe qu�en absence de repr�sentants l�gaux des travailleurs, un comit� des sages a �t� d�sign� par le personnel. Accompagn� d�une dizaine de gr�vistes, nous nous rend�mes dans le bureau de Benffetoum, chef de d�partement et pr�sident du comit� des sept sages. Ce dernier insiste pour dire que ce comit� avait �t� cr�� sur proposition des cadres de l�entreprise et les soutien de tous les travailleurs de la Socothyd. �Pour la pr�serv�e de l�instabilit�. Questionn� sur les motivations ayant abouti � l�exigence du d�part de leur pr�sident, il affirme : �Je ne le sais pas.� Eberlu� par cette r�ponse, nous insistions sur la question : �Je vous dis que je ne sais rien de cette exigence�, insiste-t-il en pr�sence des gr�vistes. Sur la demande d�une commission d�enqu�te, il est pareillement rest� �vasif. Par la suite, il a fustig� l�union locale de Bordj-Mena�el et l�union de wilaya de Boumerd�s, accus�es de faire cas de hogra envers les travailleurs de la Socothyd et il ass�na : �Les responsables de ces structures sont une v�ritable catastrophe pour notre entreprise !� Pour preuve, il nous a longuement relat� les efforts accomplis par le comit�, qui n�a pas, selon lui, l�ambition de se substituer � un syndicat, pour tenter d�assainir le climat instable et de parvenir � organiser une assembl�e g�n�rale �lective. Selon ses dires, les instances verticales de l�UGTA ont signifi� une fin de non-recevoir. Il nous exhibe, par ailleurs, une p�tition, sign�e par 91 % des travailleurs et demand�e par un membre de l�ex�cutif de la Centrale syndicale en vue d�organiser des �lections de d�l�gu�s. Ce haut responsable aurait fait volte-face � la derni�re minute. Benfettoum a reconnu au grand dam de certains gr�vistes anti-P-DG, pr�sents dans son bureau que l�administration de la Socothyd n�a pas cherch� � entraver le travail du comit� qu�il pr�side. Vers 14 h, la sir�ne de l�usine retentit pour appeler � une assembl�e g�n�rale qui s�est tenue dans un hangar en construction. D�embl�e, un membre du comit� des sages a appel� les travailleurs � faire cas de vigilance et reprendre le travail apr�s cette r�union. L�approbation est g�n�rale : �Nous travaillerons jeudi et vendredi pour r�cup�rer les pertes�, crient l�assistance, indiquant tout de m�me que le collectif est mobilis� pour la sauvegarde de son entreprise. Par la suite, Benfettoum propose, pour plus de d�mocratie et d��quit�, que la question relative � l�exigence du d�part de Acha�bou, soit soumise au vote � bulletins secrets. Il a �t� vite d�bord� par deux anciens repr�sentants des travailleurs qui avaient demand� � ceux qui sont pour le d�part du P-DG de lever la main. Elles �taient avidement nombreuses. Par contre, dans cette ambiance aucun geste ne pouvait �tre visible pour le non. M. Mekkeri prend la parole pour revenir sur les raisons de la dissolution de la section syndicale par l�UL de Bordj-Mena�el : �On ma dit : �carte- toi nous avons un travail � terminer.� Il n�en dira pas plus mais ses non-dits incitent � penser � des int�r�ts occultes. De son c�t�, Acha�bou qui se trouve entre le marteau et l�enclume dit ne pas pouvoir reconna�tre un syndicat rejet� par sa propre tutelle. �Cette absence de plusieurs mois de repr�sentation et de canaux de communication qui nous d�passe ne contribue pas � renforcer la s�r�nit� au sein de notre personnel � un moment crucial de la vie de l�entreprise. Nous la d�plorons.� Il se montrait n�anmoins clame et lan�ait un appel � la sagesse et la mod�ration des travailleurs qui avaient calmement repris leur travail. Cependant, le num�ro un de cette entreprise a fait constater par un huissier de justice l�ill�galit� de cette gr�ve. �Une plainte sera d�pos�e contre cinq manipulateurs�, nous a-t-il confi�. Effectivement, d�s le lendemain (lundi), le tribunal de Bordj-Mena�el, saisi en r�f�r�, a ordonn� que cesse l�entrave faite � Acha�bou dans l�exercice de ses fonctions. Lundi 30 janvier, dans la matin�e, le tribunal de Bordj-Mena�el a ordonn� l�ouverture de la porte de la direction g�n�rale de l�entreprise sous escorte et le r�tablissement dans ses fonctions du P-DG, M. Acha�bou, comme il a condamn� les cinq initiateurs de la gr�ve � 30 000 DA de dommages et int�r�ts par jour.