Le conflit social que vit, depuis de longs mois, l�unit� des Issers de la Socothyd s�est, malheureusement, aggrav�, puisque la direction g�n�rale de cette entreprise a licenci� dix travailleurs. En effet, tandis qu�une partie du collectif des travailleurs observait ce premier jour de la semaine un autre d�brayage et emp�chait, pour la troisi�me fois, le premier responsable de l�entreprise d�entrer dans son bureau, son PDG a mis en ex�cution l�une des d�cisions prises la semaine �coul�e par le conseil d�administration de l�entreprise lors de sa session extraordinaire consacr�e justement � l��tude des cons�quences de ce conflit. Cette instance organique n�avait pas manqu�, on s�en souvient, de sortir avec des r�solutions fermes suivies d�un appel au calme en vue de r�sorber la col�re injustifi�e, aux dires des membres de ce comit�, des travailleurs de l�unit� des Issers. La d�cision de cong�dier ces travailleurs a �t�, selon un membre de ce conseil, temporairement gel�e �dans l�esprit pr�cis�ment de l�apaisement�, nous pr�cise Acha�bou. Devant l�impasse et la persistance de ce conflit aux contours toujours ind�termin�s, cette d�cision a �t� rendue effective � compter de ce samedi. Elle concerne l�ex-charg� de l�organique de la section syndicale dissoute par l�union locale de Bordj- Mena�el en juillet 2005, un sous-directeur technique et huit travailleurs dont une femme. La direction de la soci�t� et son conseil d�administration reprochent, selon ce qui nous a �t� affirm� par les responsables de ces instances, � ces travailleurs de perturber et d�entraver la libert� de travail, d�inciter les travailleurs � la gr�ve ill�gale, de faire usage de menaces et de prof�rer des insultes envers les travailleurs non gr�vistes et les cadres dirigeants de la Socothyd. Selon eux, cette d�cision s�v�re est l�gale du fait qu�elle puise sa force dans l�article 34 de la loi 90/02, l�article 73 de la loi 90/11 et l�article 63 du r�glement int�rieur de la soci�t�. A notre question sur l�absence d�une commission de discipline pour une telle prise de d�cision, un membre du conseil d�administration intervient : �L�entrave � la libert� de travail est un d�lit grave. C�est aussi une faute professionnelle de trois degr�s�, nous a-t-il affirm� avant de compl�ter : �Deux injonctions rendues en r�f�r� par le tribunal de Bordj-Mena�el, prot�geant la direction de l�entreprise de ces perturbateurs, ont �t� consciemment viol�es. Nous avons les jugements qui plaident en notre faveur. A rappeler aussi qu�il n�y a pas de partenaire social l�gal repr�sentant les travailleurs.� Par ailleurs, la direction s�appr�tait ce samedi � d�poser une plainte, notamment pour entrave (le troisi�me emp�chement) � la libert� de travail, insultes et menaces, et une seconde plainte pour gr�ve ill�gale. A rappeler qu�un groupe de 17 travailleurs avait pris contact ce jeudi avec le pr�sident du Gephac (groupe de pharmacies), la tutelle de la Socothyd, pour r�it�rer leurs revendications, � savoir la demande du d�part de Acha�bou et l�institution d�une commission d�enqu�te. Ce responsable a r�pondu, selon nos informations, par la n�gative aux motifs, d�une part, que ces exigences ne sont pas du ressort des travailleurs et, d�autre part, elles ne reposent sur aucun grief. La m�me fin de non-recevoir avait �t� signifi�e � ce groupe par la direction du Parti des travailleurs (PT) de Louisa Hanoune, �galement sollicit�. Approch� par nous, l�union locale UGTA de Bordj-Mena�el se d�marque quelque peu de ce conflit : �Depuis la dissolution de la section syndicale, en juillet 2005, pour insubordination et violation, par ses membres, des statuts de l�UGTA, nous n�avons plus aucun moyen l�gal pour intervenir au sein de cette soci�t�. Une tentative a �t� faite en d�cembre 2005 en vue d�organiser une assembl�e �lective, comme elle n�avait pas abouti, rien n�a �t� fait de plus�, nous a d�clar� Boumcheda, secr�taire g�n�ral de l�union locale. S�agissant des licenciements des travailleurs, il s�est content� de dire : �Par principe, nous sommes contre tout licenciement des travailleurs. D�ailleurs, la direction de la Socothyd aurait d� exposer ce dossier devant le bureau de conciliation�, avant de nous citer un adage de la r�gion : �Que celui qui a coup� une branche, la tra�ne.�