Des femmes en pleurs et des hommes qui hochent la t�te. L�intervention faite par une femme de chambre a cr�� la consternation parmi l�assistance. Cette derni�re compos�e de femmes et d�hommes, tous des travailleurs � l�h�tel El-Djaza�r (Ex- Saint Georges) avait pour principale pr�occupation �le devenir des 560 travailleurs de cet h�tel cr��w en 1889�. Dans la grande salle de banquet situ�e � gauche de l�entr�e de l�h�tel, syndicalistes, cadres ou simples travailleurs ont d�cid� de d�fendre et se mobiliser �pour faire face � toutes tentatives de privatisation d�un �tablissement qui constitue plus que jamais un patrimoine national.� En effet, en pr�sence du secr�taire g�n�ral de l�union locale de Sidi-M�hamed et d�un membre de la F�d�ration nationale des travailleurs du commerce et du tourisme, les travailleurs et travailleuses de l�h�tel El-Djaza�r comme un seul homme ont dit �non � la privatisation d�un lieu hautement symbolique de la fiert� nationale.� Mme Nac�ra, une femme battante, de surcro�t la premi�re responsable de la section syndicale de l�entreprise n�a pas �t� hier par trente-six chemins pour tirer la sonnette d�alarme et appeler les travailleurs � la mobilisation �pour d�fendre notre outil de travail�. �La mobilisation est plus que jamais d�actualit�. M�me s�il n�y a rien de concret pour le moment, mais nous devons �tre vigilants et mobilis�s pour d�fendre notre outil de travail voire nos droits l�gitimes reconnus par les lois de notre R�publique. Quelles sont les raisons qui ont motiv� la vente de notre �tablissement ? Aucune r�gle commerciale ne justifie une telle d�cision unilat�rale au regard des performances que notre �tablissement a r�alis�es. Socialement stables les salari�s ont grandi et se sont �panouis dans cet �tablissement qui est plus que jamais leur second foyer. A-t-on pens� au devenir du personnel; en aucun cas on n�a c�d� � travers le monde une entreprise aussi saine et performante. De par son nom (h�tel El-Djaza�r), son histoire, c�est un h�tel � la fois portant haut les couleurs nationales de l�Alg�rie ind�pendante, l�image privil�gi�e et le passage oblig� de tous les ressortissants �trangers se trouvant en Alg�rie. Doit-on brader un pan de l�Alg�rie � des repreneurs �trangers. O� sont les valeurs nationales d�antan �, s�est- on interrog� sous de forts applaudissements alors que des femmes lancent des youyous. En effet, tout a commenc� lorsqu�une information parue sur les colonnes de la presse nationale faisait �tat de la privatisation de l�h�tel El- Djaza�r. Depuis, la psychose s�est install�e dans l�esprit des travailleurs quant � un avenir incertain. �Que dois-je faire, si demain je me retrouverai sans travail ? Je ne sais rien faire d�autre qu��tre femme de chambre�, s�est exclam�e une jeune dame. Selon des sources, l�information de privatiser la b�tisse construite en 1889 avait pris une autre tournure lorsqu�une r�union a eu lieu le 11 f�vrier dernier au sein m�me de l��tablissement entre le ministre de la Participation et les responsables de la SGP Gestour. �Une r�union qui a avait pour ordre du jour d�arr�ter une strat�gie pour acc�l�rer la privatisation des h�tels El-Aurrassi, El- Djaza�r et Seybouse�, nous explique notre source. Et pourtant, ajoute-t-on �notre �tablissement dans un environnement concurrentiel sans pr�c�dent, a r�ussi � r�aliser des chiffres d�affaires importants dont le dernier celui de 2005 avec un b�n�fice net de plus de 18 milliards de centimes soit 128% du taux de r�alisation, alors que l�ann�e d�avant le chiffre d�affaires r�alis� �tait de 14 milliards de centimes�. L�assembl�e g�n�rale des travailleurs finie une heure apr�s, les travailleurs touch�s dans leur amour-propre par la d�marche de Temmar ont quitt� la grande salle, d�cid�s plus que jamais � d�fendre leur outil de travail. La majorit� d�entre eux sont mobilis�s pour pr�parer la journ�e de jeudi. Une journ�e qui sera marqu�e par la visite du ministre britannique des Affaires �trang�res Jack Straw. Une visite qui intervient 64 ans apr�s le s�jour effectu� par le g�n�ral Dwight D. Eisenhower commandant en chef des forces exp�ditionnaires alli�es en Afrique du Nord. C�est dans la chambre 1101 que cet officier sup�rieur des forces arm�es am�ricaines a tenu son quartier g�n�ral entre novembre 1942 et d�cembre 1943. Abder Bettache