Tomb�e de rideau sur les septi�mes journ�es th��trales d�expression amazighe. Un public attentif, exigeant qui r�pond au quart de tour. Des amateurs de l�art des planches, malgr� certaines d�fections, semblaient � l�avant-garde de ce qui s�est produit lors de ce festival. Du travail reste � faire pour vulgariser la pratique du quatri�me art. Dans un paysage culturel, o� il n�existe aucune motivation sur l�exercice et la production de l�art des planches, les septi�mes journ�es organis�es par l�association Amezgun N�Djerdjer aura au moins ce m�rite de marquer un tournant, d�abord, d�organiser des manifestations th��trales d�une mani�re constante, de pouvoir p�renniser l�activit� par l�implication de plus en plus de professionnels, d�investir dans la formation des jeunes talents et d�engager des d�bats de r�flexion sur la promotion du th��tre amazigh. Ce serait l�une des satisfactions de ces journ�es th��trales d�di�es � Mohya, l�un des fondateurs du th��tre kabyle dans son esprit universel. En pr�lude, le public a suivi une pi�ce Tifi, de la troupe Imnayen concoct�e par Lyes Mokrab. Ce spectacle innovant �tait pr�sent� par des jeunes (gar�ons et filles) qui ont altern� jeu th��tral, chor�graphie et mise en �vidence de costumes. Fait original dans le th��tre amazigh. Tifi est une pi�ce de th��tre comme on les aime ! Elle donne de la consistance aux personnages, camp�s par des acteurs et actrices incroyables. Sur la sc�ne souffle une brise de M�diterran�e. 45 mn, et la pi�ce nous renvoie jusqu�aux lieux mythiques �o� nos lointains anc�tres, aux prises avec la nature, personnifiant la pluie et le beau temps, la fra�cheur d�une fontaine de montagne o� Anzar s��prit follement d�une extraordinaire jeune fille�. Tifi est irr�sistible, diabolique et touchante. Son �nergie nous �tonne, son jeu nous enl�ve et nous emporte dans la pi�ce corps et �me. Peu d�acteurs ou d�actrices peuvent avoir le m�rite de transporter tant et si bien les spectateurs au c�ur m�me de l�intrigue. Tifi incarne un mythe et une r�alit�, tant�t sinc�re, tant�t na�ve et attachante. La pi�ce est � la fois moderne et classique, elle r�habilite la m�moire, le patrimoine. Elle est assur�ment l��v�nement th��tral de ce festival. Une pi�ce qui nous fait aimer le th��tre. Les Oranais de Tissawt D Wawal (action et parole) ont donn� de la couleur � la mise en sc�ne. Dans leur pi�ce Anaggaru A d Yer Tabburt, l�hommage aux artistes disparus ou marginalis�s est bien servi par des acteurs qui donnent une �paisseur formidable aux personnages dans leur interpr�tation intelligente et audacieuse. La vie n�est qu�un recommencement. Les morts ont cette habitude de sortir de leurs tombes qu�une fois la nuit tomb�e, � la recherche de leur libert� et de voir ce qu�il reste des habitudes de ce bas monde. Des chronologies descriptives s�ensuivent alors sous forme de po�sie, de chants, des extraits d�autres pi�ces th��trales, de contes ou d�autres titres de films. Une mise en sc�ne originale qui ne fait qu�ajouter au r�alisme de la pi�ce et divertit un peu plus le public qui n�arr�te pas d�applaudir. Les �oubli�s� de B�ja�a sonne comme une pens�e aux enfants exclus de l��cole, de la vie, du syst�me. Des gamins dont l�alacrit� de leur interpr�tation fait merveille et l�on rie beaucoup. Pour le reste, on pourra dire que la pi�ce ne sort pas de son �poque.